Le budget primitif 2019 du Pays a été soumis, ce jeudi matin, à l’Assemblée de la Polynésie française, par le Président Edouard Fritch et son gouvernement, aux représentants, lors de la 7ème séance budgétaire.
Le Président a ainsi prononcé un discours dans lequel il a mis en exergue les grandes lignes du budget en corrélation notamment avec le programme du présenté lors des dernières élections à l’Assemblée de la Polynésie. En amont, il a souligné l’objectif de son gouvernement visant à faire bénéficier équitablement les Polynésiens des fruits de la croissance économique, tout en favorisant leur bien-être et l’équilibre social.
Parmi les mesures concernant le social, plusieurs structures d’hébergement pour les sans-abris sont en cours d’études afin d’être mises en place en 2019. Le gouvernement prévoit, en outre, des programmes de réinsertion sociale et professionnelle. Toujours dans le domaine de la solidarité, il est prévu de faire reconnaître le statut des aidants familiaux qui accompagnent les personnes âgées, à travers une indemnité mensuelle de 50 000 Fcfp, avec aussi des programmes de formation dans les Centres de formation professionnelle pour adultes (CFPA). La refonte de la réforme de la Commission technique d’orientation et de reclassement professionnel (COTOREP) porte sur le fait que les personnes porteuses de handicap continuent de percevoir une partie de leur allocation, même en étant salarié, ainsi qu’un renouvellement automatique des prestations des personnes en situation d’incapacité irréversible.
Pour la partie développement économique, les actions de soutien à la croissance, par des aides directes et des aides fiscales à l’investissement, seront reconduites. Il s’agit notamment des Aides à l’équipement des petites entreprises (AEPE) et des Aides au commerce de proximité et restaurants (ACPR). « C’est près de 3,6 milliards Fcfp d’aides à caractère économique, pour nos agriculteurs, nos pêcheurs, nos petites et moyennes entreprises que nous vous proposons d’approuver », a souligné le Président.
Par ailleurs, les aides à l’investissement des ménages (AIM) seront poursuivies en 2019, avec une réintroduction des critères sociaux d’attribution. Cette aide, bénéfique aux entreprises du BTP, avait permis à 5,5 milliards Fcfp de projets d’aboutir en 2018. Le dispositif de défiscalisation portant sur l’investissement privé sera aussi reconduit et étendu à la petite hôtellerie familiale, avec un budget supérieur aux années précédentes.
Le volet emploi restera une priorité pour le gouvernement en 2019. « Plus de 4 milliards Fcfp y sont ainsi consacrés, dans ce projet de budget 2019 dont 3,4 milliards Fcfp pour les stages d’insertion et d’accès à l’emploi et près d’un milliard Fcfp pour les mesures d’incitation à l’embauche », a expliqué Edouard Fritch.
Une aide de 615 millions Fcfp est prévue dans le domaine de l’agriculture, afin de soutenir ce secteur créateur d’emplois. Il est notamment prévu d’aménager des lotissements agricoles, de faciliter l’accès au foncier et à la formation. Pour la pêche hauturière, outre le soutien financier au développement à l’exportation de plus de 200 millions Fcfp, 250 millions Fcfp d’aide à l’équipement sont inscrits au budget.
Pour l’année 2019 le budget proposé pour l’habitat social est de 7,5 milliards Fcfp, dont 3,7 milliards Fcfp pour la production de fare individuels. Une stratégie de la politique publique de l’habitat en Polynésie française sera également initiée afin de permettre de mieux mesurer et d’anticiper les besoins à court terme, en s’appuyant sur des diagnostics précis et par territoires.
Au titre de la modernisation de l’administration et du numérique, une enveloppe de 450 millions Fcfp sera consacrée à la mise en œuvre du plan d’action SMART Polynesia afin de moderniser les infrastructures publiques numériques, et de développer et les télé-services accessibles.
Enfin, le Président a souhaité faire un point sur la taxation du sucre revue à la hausse pour l’année prochaine. En Polynésie, 70% de la population adulte est en surpoids, 40% est au stade de l’obésité, et 9 519 personnes sont déclarés en longue maladie pour un diabète sucré en 2017. « C’est un véritable fléau social qui coûte plus de 3 milliards Fcfp par an à notre collectivité, c’est à dire à nous tous, puisque ce sont les cotisations des Polynésiens qui financent », a souligné Edouard Fritch. Il a rajouté que le produit de cette taxe estimé à 400 millions Fcfp sera entièrement consacré au fonds pour un renforcement de la prévention sur le terrain.