Le Président de la République, Emmanuel Macron, avec à ses côtés la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a tenu une visio-conférence mardi soir qui a réuni pour la première fois, les représentants des trois collectivités françaises du Pacifique pour évoquer, ensemble, les conséquences de la crise du coronavirus de chaque territoire.

Pour la Polynésie française, ont participé à cet échange, le Haut-Commissaire de la République, Dominique Sorain, le Président de la Polynésie française, Edouard Fritch, le Vice-Président, Teva Rohfritsch, le Président de l’Assemblée, Gaston Tong Sang, et le Président du syndicat pour la promotion des communes, Cyril Tetuanui. Ils ont présenté, chacun, dans leur domaine de compétence, un point de situation exhaustif.

Le Haut-Commissaire et le Président du Pays ont d’abord fait le point sur la situation épidémique au fenua et la stratégie de protection mise en place avec le confinement décidé dès le 20 mars et les mesures d’allègement applicables dès aujourd’hui. En effet, au regard de la situation maîtrisée en outremer, les collectivités ultramarines peuvent être considérées comme des « territoires pilotes  en matière de déconfinement ».

Le chef de l’Etat a salué le travail de gestion de crise réalisé dans l’ensemble du Pacifique, « vous avez formidablement géré ensemble avec les compétences qui sont les vôtres cette phase qui était difficile (…) avec des vrais résultats à la clé. »   Au cours des échanges, la problématique du rapatriement des résidents polynésiens depuis la métropole a été abordée avec la nécessité de mettre en place un SAS sanitaire pour empêcher toute importation du virus. Toutes les précautions seront prises à leur départ avec des tests et à leur arrivée avec une quatorzaine stricte dans un lieu dédié et de nouveaux tests.   Ont ensuite été évoquées la situation économique et les modalités du partenariat étroit entre l’État, le Pays, les Communes et l’ensemble des acteurs économiques nécessaire pour définir, ensemble, les perspectives de court terme et de moyen terme pour remédier au mieux à l’impact pour l’économie polynésienne des mesures de confinement. Elles ont entrainé la paralysie d’une part importante de l’économie locale notamment dans le secteur du tourisme, véritable poumon économique de la Polynésie française.

Le Haut-Commissaire et le Président du Pays ont ainsi décrit la situation polynésienne et formulé les besoins médicaux, économiques et financiers de la Polynésie française.

Le Président de la Polynésie française a sensibilisé le Président de la République sur la situation de dépendance de la Polynésie française à l’égard du tourisme international fortement impacté par la crise sanitaire. Ce sujet est étroitement lié à la problématique de l’ouverture des frontières au trafic international pour tous les passagers résidents et non-résidents qui souhaitent venir en Polynésie française dans les prochaines semaines. Le tourisme et ses activités annexes représentent plus de 15 % du PIB de la Polynésie française. Les besoins financiers du Pays pour faire face à la crise sont de l’ordre de 120 milliards Fcfp. A cet effet, le Président FRITCH a demandé la constitution d’un comité local d’experts (IEOM, AFD, ISPF, DGFIP, et Gouvernement) pour affiner les besoins financiers formulés lors de l’échange téléphonique.

Le Président de la République a conclu cet échange:«… aujourd’hui j’ai une pensée pour nos amis polynésiens que je devais visiter il y a quelques jours, … et dont je devais à peine revenir …  ce n’est que partie remise et vraiment un mot d’amitié pour la Polynésie… »