Une formation pour les « oiseaux de rue » à l’accueil Te Vaiete : Lancement officiel du programme d’amélioration et de sécurisation de l’insertion professionnelle et sociale des personnes sans-abri

Ce lundi 8 juillet, Moetai BROTHERSON, président de la Polynésie française, en charge du Tourisme, Minarii Chantal GALENON-TAUPUA, vice-présidente et ministre des Solidarités, Vannina CROLAS, ministre de la Formation professionnelle, Nathalie SALMON-HUDRY, déléguée interministérielle au Handicap et à l’Inclusion, et plusieurs autres ministres, ont assisté à l’accueil Te Vaiete, aux côtés du Père Christophe, au lancement officiel du programme d’amélioration et de sécurisation de l’insertion professionnelle et sociale des personnes sans-abri.

Il s’agit d’un projet pilote de formation aux métiers de la restauration et de la cuisine, à destination de 12 hommes sans-abri, affectueusement surnommés les « oiseaux de rue » par Père Christophe, hyper motivés et désireux de retrouver une identité professionnelle et sociale.

Concrètement, cette formation / insertion va s’articuler en deux semestres :

  • 6 mois de remise à niveau et de remobilisation autour des métiers de la restauration, assurée par un organisme de formation rôdé à ce public étudiant et à la filière Hôtellerie/Restauration ;
  • 6 mois de stage pratique avec l’ouverture d’un restaurant d’application d’insertion grâce à un encadrement à l’accueil Te Vaiete (chef de cuisine et maître d’hôtel).

C’est un projet interministériel majeur car :

  • La Présidence, en charge du Tourisme, promeut et soutient l’action ;
  • La Vice-présidence et ministère des Solidarités, finance la formation, et est au cœur de celle-ci, puisqu’elle se veut doublement inclusive, c’est un public en situation précaire (sans-abri), avec également trois personnes en situation de handicap ;
  • Le ministère de la Formation professionnelle rémunère les stagiaires via des contrats aidés ;
  • Le ministère de l’Éducation, via le Campus des Métiers et des Qualifications du Pacifique (CMQP) – Hôtellerie et Restauration, a mis en place les formations avec l’appui de l’organisme Api Formation ;
  • Ultérieurement, le ministère de la Santé interviendra via une convention (qui sera détaillée prochainement), ainsi que le ministère de l’Agriculture, qui pourra proposer aux 12 stagiaires, un accompagnement pour la mise en place d’un jardin partagé.

Il est en effet primordial pour le Gouvernement de permettre à des publics marginalisés, tel que celui des personnes sans-abri, de bénéficier d’un programme adapté pour faciliter leur réintégration professionnelle et sociale via l’acquisition de compétences professionnelles ouvrant la voie à un emploi salarié.

Une offre a été déclinée autour d’un axe social (basée sur le concept de « l’excellence pour chacun », mesurée par le chemin parcouru plus que par le niveau atteint), en impulsant et coordonnant un projet de parcours progressif ascendant destiné à insérer professionnellement un public très éloigné de l’emploi, dans cette filière en flux tendu au niveau RH. À terme, cette stratégie devrait trouver son véhicule juridique et administratif dans les SISAE (Structures d’Insertion par l’Activité Économique), prochainement opérationnelles.

Dans l’attente, ce programme a été impulsé et porté également en partenariat avec le nouvel accueil Te Vaiete du Père Christophe, qui fête sa première année d’existence. La structure a intégré, dès sa phase de conception, les outils nécessaires pour monter un projet de restaurant-snack « suspendu » ou d’application d’insertion avec une cuisine professionnelle, des salles de cours et un restaurant ouvert.

Les 12 volontaires ont été retenus pour leurs compétences cognitives et leurs aptitudes psycho-sociales à suivre le programme jusqu’à complétion. Ils se sont tous engagés à aller jusqu’au bout de ce programme, en exprimant leur gratitude pour le soutien du Pays et des partenaires du projet.

En soutenant ce programme, le Pays poursuit son engagement actif dans la lutte contre l’exclusion sociale, et pour l’effort de réinsertion via l’inclusion professionnelle, au profit des personnes les plus marginalisées de la société polynésienne.

Interviews :

« Nous sommes très heureux de voir le démarrage de cette formation à destination d’un public en situation précaire. Ce sont ainsi 12 stagiaires, qui sont aujourd’hui des ‘’oiseaux de rue’’ comme le dirait Père Christophe, et qui auront l’opportunité, durant un an, de se former aux métiers de la cuisine et de la restauration, avec à l’issue, potentiellement des embauches. Une belle occasion pour eux, de construire de nouvelles perceptives », a déclaré le Président Moetai BROTHERSON.

Ce lundi marque donc le début d’une nouvelle aventure pour ces 12 stagiaires.

« Effectivement, c’est un dispositif de formation particulier, puisque l’on s’adresse à un public particulier. Parmi les 12 stagiaires, trois d’entre eux sont reconnus comme étant des personnes porteuses de handicap. Il faut donc adapter la formation […] Mon ministère poursuit ainsi son engagement en faveur des personnes en situation de précarité. C’est un projet interministériel, (en concertation avec plusieurs ministères), et avec notre Président, et je tiens à remercier l’ensemble des parties prenantes », s’est exprimée sur place la vice-présidente et ministre des Solidarités, en charge des Personnes non autonomes, Minarii Chantal GALENON-TAUPUA.

« Ce projet pilote est ambitieux et novateur à plus d’un titre. Parce qu’il a fait le pari de la réussite de 12 hommes que la vie n’a pas épargné jusque-là. Car il a fait le pari que l’atteinte de cette réussite passe par une mise en synergie de tous, main dans la main, le public et le privé, avec un engagement gouvernemental, interministériel s’appuyant sur un usage concerté des fonds publics, via une activation des réseaux professionnels du secteur qui accueilleront nos apprenants en stage et interviendront gracieusement au travers de masterclass. Je souhaite ici, au nom du CMQP, chaleureusement remercier l’association Escoffier, le MEDEF, et le syndicat des restaurateurs de la CPME-Pf (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises de Polynésie française), ainsi que le Pays », a indiqué le Vice-président du CMQP.