Le Président de la Polynésie française, Moetai BROTHERSON, accompagné du député Steve CHAILLOUX, a rencontré l’ambassadeur et représentant permanent de la France à l’Organisation des Nations Unies (ONU), Nicolas DE RIVIÈRE. Durant la quatrième commission de l’ONU dédiée aux questions politiques et de décolonisation, Nicolas DE RIVIÈRE avait entamé la veille, la première prise de parole de la France concernant la question de la Polynésie française. Ce dialogue doit dorénavant être consolidé. Le Président souhaite que le processus de décolonisation se fasse avec la France, sous l’égide de l’ONU. Cela passera par des discussions sous l’arbitrage des Nations Unies, à l’aune du droit international. Les discussions bilatérales restent par ailleurs essentielles concernant les affaires intérieures, à Papeete comme à Paris. Le Président et les députés ont un agenda à venir à Paris qui est chargé, concernant également les réformes constitutionnelles en cours de discussion.

Le Président a ensuite tenu à assister aux discours des pétitionnaires de Nouvelle-Calédonie qui continuaient mercredi, afin notamment d’apporter son soutien aux élus indépendantistes. Le Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste (FLNKS) a annoncé vouloir faire déposer un recours devant la Cour de Justice Internationale. En effet, le dernier référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie a été organisé le 12 décembre 2021, malgré la demande de report formulée par les indépendantistes dont les cérémonies coutumières concernant les funérailles ne permettaient pas aux familles enterrant leurs victimes de la pandémie d’aller voter. Seulement 43,87 % des électeurs ont ainsi voté, comme l’a rappelé le président du congrès Rock WAMYTAN dans son discours. Le “non” l’a cependant emporté avec 96,50 % de ces voix. Le FLNKS souhaite ainsi connaître la position de l’institution judiciaire suprême sur la conformité ou non au droit international de ce résultat.

En dehors de l’hémicycle onusien, de nombreuses réunions ont été organisées avec la délégation de Nouvelle-Calédonie, et le représentant du gouvernement, le ministre Mickael FORREST, mais aussi le président du congrès Rock WAMYTAN. Outre les démarches onusiennes respectives, la coopération économique entre nos deux pays a été longuement discutée. La signature d’une convention de coopération entre la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française aura lieu avant la fin de l’année 2023.

Le Président a aussi rencontré la Représentante permanente à l’ONU de Palau, Ilana SEID. Palau préside actuellement le groupe des Petits États Insulaires en Développement du Pacifique (PSIDS). Ce groupe a réussi à se faire une place de choix sur la scène internationale, notamment concernant les discussions liées au changement climatique. Le « Continent bleu du Pacifique » se fait aujourd’hui entendre, et apparaît comme un bloc incontournable dans certaines discussions, grâce au travail effectué par les PSIDS depuis plus de 20 ans à l’ONU et ailleurs.  La Constitution anti-nucléaire de l’État insulaire de Palau, mais aussi son organisation fédérale a particulièrement intéressé le Président.

Le Président, accompagné du président de l’Assemblée de Polynésie française (APF), Antony GÉROS et du président du Tavini Huiraatira, Oscar Manutahi TEMARU, a rencontré le représentant permanent d’Azerbaïdjan à l’ONU, Yashar ALIYEV. L’Azerbaïdjan préside le Mouvement des Non Alignés (NAM). Le NAM qui rassemble 120 États membres, 17 États observateurs et 10 organisations observatrices, a été créé et fondé lors des luttes pour l’indépendance des peuples d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et d’autres régions du monde et au plus fort de la guerre froide. Ses actions ont joué un rôle clé dans le processus de décolonisation et d’accession à la liberté et à l’indépendance de dizaines de nouveaux États souverains. Le Tavini Huiraatira souhaiterait obtenir le statut d’observateur à l’instar du FLNKS.