Le projet de « centre de mémoire des essais nucléaires en Polynésie française » est issu d’une volonté ancienne et commune de l’État et du Pays de permettre aux Polynésiens de s’informer sur ce passé, de se l’approprier et de s’acquitter d’un devoir de mémoire à l’égard des générations futures.

La signature, ce jour, de la convention d’occupation précaire de la parcelle AE 19 à Papeete, entre l’État et le Pays, constitue une étape importante dans le processus de création du centre de mémoire ; processus qui s’est accéléré, en janvier 2018, avec l’installation du comité de projet.

Elle découle de la décision de l’État de transférer à la Polynésie française, à titre gratuit, la parcelle AE 19 située à Papeete, afin qu’elle y réalise un centre de mémoire des essais nucléaires. Cette décision de transfert à titre gratuit, une fois le centre construit, a été  acté à l’occasion de la loi de Finances 2019 en son article 275 (journal officiel de la République du 30 décembre 2018). Le transfert de propriété interviendra lors de la signature de l’acte authentique devant le notaire constatant ce transfert.

La parcelle s’étend sur 3276 m² et se situe en plein centre de Papeete, en front de mer. Elle comprend deux bâtiments principaux, l’Hôtel de la Marine (Bir Hakeim) et la résidence du commandant de la marine et un vaste terrain nu ; sa valeur a été estimée, en 2017, à 662 790 000 F CFP (5,5 M €).

La convention d’occupation précaire que nous signons aujourd’hui est destinée à donner au Pays, dès à présent, les droits du propriétaire, afin qu’il puisse engager les études préalables, et ainsi maintenir le rythme d’élaboration de cet important projet.

Les études qui sont rendues possibles par la signature de cette convention doivent durer environ dix mois et permettront d’établir précisément les surfaces nécessaires à chaque espace (pré-programme), ainsi qu’un programme de maîtrise d’œuvre comprenant un programme muséographique, deux à trois scénarios architecturaux, et une évaluation financière du coût de l’opération.

Un groupe de travail d’une trentaine de personnes a déjà conçu un projet de périmètre et a fait connaître ses souhaits quant aux objectifs du centre de mémoire. Ce groupe rassemble les services de l’État et du Pays, plusieurs associations, d’anciens travailleurs du CEP, le service historique des Armées, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (C.E.A), le ministère des armées, des spécialistes du nucléaire, des historiens, des étudiants…

Ils continueront à participer à l’élaboration du projet et le comité de projet que nous co-présidons décidera, in fine, du fonds documentaire et des conditions de fonctionnement du centre, en lien avec les organisations et services nationaux qui sont associés au dossier.

Cette convention d’occupation précaire est un outil facilitateur qui va permettre au Pays d’avancer concrètement ; nous en sommes très satisfaits.

René BIDAL                                                 Edouard FRITCH