Dans le cadre de la séance de la session extraordinaire, vendredi matin, de l’Assemblée de la Polynésie française, le Président, Edouard Fritch, a prononcé un discours avec comme principal sujet, l’examen du projet de loi du Pays relatif à la vaccination obligatoire dans le cadre de la crise sanitaire liée à la Covid-19.

Le Président a tout d’abord fait un état de la situation sanitaire de la Polynésie française en rappelant le nombres de nouvelles personnes affectées par le variant Delta, le nombre de cas actifs et le nombre de nouveaux décès par jour. « Cette situation hors norme met à l’épreuve nos moyens et nos infrastructures médicales, notamment celles du CHPF, mais aussi celles de nos structures publiques de Tahiti, de Moorea, et de tous nos archipels. », a souligné le Président.

Le Président a remercié le Président de la Nouvelle-Calédonie, Louis Mapou, les ministres de la Santé et des Outre-mer, Olivier Véran et Sébastien Lecornu, ainsi que le Président de la République française, Emmanuel Macron, pour l’envoi des agents médicaux des réserves sanitaires venus en renfort au Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF). C’est une « main tendue à un moment difficile de notre situation » et une « aide précieuse », a indiqué le Président.

« La vaccination est donc la seule parade efficace qui est proposée au monde entier pour nous protéger de cette épidémie dont nul ne sait comment elle va évoluer et combien de temps elle va durer. ,» a ensuite rappelé le Président. Il a également souligné que malgré les appels incessants, malgré les campagnes télévisées d’information et de sensibilisation en faveur de la vaccination, cette bonne volonté a trouvé ses limites puisque le taux de vaccination est encore insuffisant. « C’est pourquoi dans l’intérêt de notre communauté, j’exhorte nos populations à suivre mes conseils et ceux du corps médical: la vaccination. », a ajouté le Président.

Le Président a ensuite présenté la Loi du Pays relatif à la vaccination obligatoire dans le cadre de la crise sanitaire liée à la Covid-19. Tout d’abord, son article 1er énonce un principe : toute personne exposée à un risque de contamination au virus de la covid-19 ou susceptible d’exposer un tiers à ce risque dans le cadre de son activité professionnelle doit être vaccinée.

La loi du Pays établit ensuite une obligation de vaccination pour certains secteurs déterminés :

  • Les professionnels de santé,
  • Les personnels des établissements et organismes accueillant des personnes fragiles ou en contact avec elles. Il s’agit des personnes âgées, des enfants, des adolescents et des personnes porteuses d’un handicap.
  • Les personnels des pharmacies,
  • Les personnels des activités et services de transport,
  • Les personnes intervenant dans certains secteurs sensibles dont l’interruption entraînerait des conséquences néfastes sur le fonctionnement du Pays ou affecterait la sécurité ou l’ordre public. Ce sont par exemple les pompiers d’aéroports ou les agents qui déchargent les navires de commerce,
  • Les personnes qui dans leur activité ne peuvent respecter les gestes barrières comme les masseurs ou les tatoueurs.

Sont également assujettis à une obligation vaccinale les personnes qui souffrent d’affections susceptibles de les conduire à développer une forme grave de la covid-19. Ce sont essentiellement les personnes en longue maladie, porteuses du carnet rouge.

Un arrêté pris en Conseil des ministres viendra préciser le périmètre de l’obligation vaccinale. Le Conseil des ministres pourra également suspendre ce régime d’obligation en fonction de l’évolution de l’épidémie. Les personnes soumises à l’obligation vaccinale disposent d’un délai de deux mois à compter de la promulgation de la loi du Pays pour se mettre en conformité. A défaut, elles s’exposent à une amende administrative de 175 000 Fcfp ou à une majoration du ticket modérateur lorsqu’il s’agit des personnes en longue maladie. Compte tenu de l’urgence la loi sera promulguée dès son adoption.

« La responsabilité politique doit surtout nous inciter à ranger les arguties politiciennes pour nous concentrer sur la préservation de la santé de nos concitoyens. C’est la raison pour laquelle j’ai sollicité du Haut- commissaire, le renforcement pour les 15 prochains jours, des mesures de restrictions prises en début de semaine tendant à casser, à stopper la propagation du virus Delta en Polynésie française (…) Nous fermerons nos établissements scolaires du 1er et du 2nd degrés, tout en assurant la continuité pédagogique de nos enfants dans le primaire et le secondaire, dès lundi. », a conclu le Président.

 

allocution du président