L’observatoire du transport maritime interinsulaire s’est tenu pour la seconde fois, vendredi, à la Présidence. La rencontre était placée sous la responsabilité du ministre du Logement, en charge du transport interinsulaire, Jean-Christophe Bouissou.
L’observatoire du transport maritime interinsulaire découle de la mise en oeuvre du schéma du transport aérien et maritime et en particulier de la délibération de l’Assemblée de la Polynésie française du 14 décembre 2017 modifiée relative à la licence d’exploitation et aux obligations de service public dans le transport maritime interinsulaire. Outre les armateurs, l’observatoire réunit également plusieurs entités du Pays, à commencer par la DPAM (Direction polynésienne des affaires maritimes) qui pilote sa mise en oeuvre, le Port autonome, la DEQ (Direction de l’équipement), la DGAE (Direction générale des affaires économiques), la DIREN (Direction de l’environnement) et la Direction de la Biosécurité. Les populations des archipels sont également représentées au travers de leurs représentants à l’Assemblée de la Polynésie française et de plusieurs maires membres du SPC, le syndicat pour la promotion des communes.
La première rencontre s’est tenue le 7 juin 2019 à la Présidence. Cette seconde rencontre était très attendue par les partenaires du transport maritime interinsulaire, et les armateurs en particulier, après une année marquée par la pandémie mondiale de la Covid 19 et la crise économique qui en résulte, laquelle étant venue impacter le transport maritime en plein essor. Dans son allocution d’ouverture, Jean Christophe Bouissou n’a d’ailleurs pas manqué de remercier les armateurs pour les efforts consentis durant cette période, puisqu’ils ont tous accepté de maintenir les dessertes vers les iles et les atolls, en dépit de la diminution importante du fret, de sorte qu’aucun archipel n’a eu à subir de rupture d’approvisionnement.
Le ministre a également remercié les tavana des îles qui ont assuré la sécurisation des opérations d’embarquement et de débarquement des goélettes dans les îles. Beaucoup d’entre eux continuent d’ailleurs d’assurer ce service qui est très apprécié par les opérateurs maritimes. Le ministre a rappelé que, de son côté, le Pays a accompagné ces efforts en consentant des aides, des suppressions totales ou partielles de certaines taxes, et des réductions sur le prix des carburants, afin de soulager en partie les pertes d’exploitation liées à la diminution du trafic du fret. « Ce partenariat intelligent est le témoignage de notre capacité à travailler ensemble et à construire une responsabilité collective. Il est la preuve que c’est ensemble que nous pouvons trouver les solutions les mieux adaptées », a souligné le ministre.
Plusieurs armateurs ont confirmé qu’ils reportaient certains projets, notamment de renouvellement de la flotte, en raison de la crise. C’est le cas du Polynésien destiné à la desserte des îles Sous-le-Vent ou du second Aranui dédié exclusivement à la croisière, car ces projets conçus en pleine embellie touristique, avant la pandémie, nécessitent à présent d’avoir une meilleure visibilité sur l’avenir et une reprise du tourisme. D’autres projets seront probablement également impactés, en terme de délais, comme le Terevau Piti, le Hawaiki Nui 2, le Nuku Hau 2 ou encore l’Apetahi Express.
De son côté, la DPAM finalise les fiches qualité qui vont permettre d’avoir un retour plus précis sur la manière dont se déroulent les escales. Ces informations sur la nature des difficultés rencontrées sont indispensables pour pouvoir apporter les améliorations attendues par les armateurs, les populations des îles et les tavana qui s’assurent que les choses se passent pour le mieux sur les quais.
Le logiciel Revtua est lui aussi en phase finale et il devrait pouvoir être déployé en intégralité au début de l’année prochaine. La partie concernant les plannings est d’ores et déjà opérationnelle. « Ce logiciel va faire passer la gestion des connaissements de la préhistoire au monde numérique », a souligné Jean-Christophe Bouissou. Il va représenter un gain de temps considérable, pour tous, et une sécurisation des opérations de connaissement.
La DPAM prévoit d’implémenter d’autres fonctionnalités et outils de gestion tels que la fourniture aux subrécargues des goélettes, des tablettes connectées avec scan/QR code qui vont simplifier le travail et le rendre plus efficace. L’intégration d’outils tels que l’AIS (Automatic Identification System) est aussi envisagée. L’AIS complètera la gestion des plannings et permettra le suivi des navires quasiment en temps réel au bénéfice des populations des îles éloignées.