Le 11 juillet 2023, une réunion s’est tenue à l’initiative de Taivini Teai, ministre de l’Agriculture et des Ressources marines, en charge de l’Alimentation et de la Recherche, en présence de Cédric Mercadal, ministre de la Santé en charge de la Prévention et de la Protection sociale  généralisée, et de Tevaiti-Ariipaea Pomare, ministre de l’Economie, du Budget et des Finances, afin de prendre connaissance de l’avant-projet du Plan de Transition Alimentaire (PtrA) de Polynésie française, proposé par la direction de l’agriculture, en collaboration avec la Direction de la Santé et la Direction des ressources marines.

Participaient également à cette réunion plusieurs représentants de l’Assemblée de Polynésie française, dont notamment le Président de la commission de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de l’élevage et du développement des archipels, la conseillère technique du ministre de l’Education, ainsi que les différents services techniques et entités parapubliques ayant œuvré à l’élaboration de cet avant-projet (CAPL, SPC-PF DGAE, DGEE, DSFE, CPS et OPH).

Au cours de cette première réunion interministérielle, le ministre de l’Agriculture a mis l’accent sur le caractère prioritaire du chantier de la transition alimentaire polynésienne, visant à amplifier le développement et la transformation de notre système agro-alimentaire afin de procurer à tous, une alimentation saine, abordable et durable utilisant davantage de produits locaux.

Taivini Teai a notamment souligné l’ambition du Pays de mieux maîtriser et sécuriser sa production alimentaire couvrant les besoins de sa population et la nécessité de modifier en profondeur les habitudes alimentaires afin que notre société guérisse des pathologies de la « mal bouffe ». La question du prix et des conditions économiques permettant de mieux s’alimenter ont également été abordées, ces aspects étant notamment ceux qui conditionneront le plus la réussite de cette transition alimentaire. Tout ceci suppose un virage agro-industriel important à l’échelle locale et une étude des mécanismes de leviers économiques nécessaires.

L’enjeu est réel car en continuant ainsi, c’est tout notre système de santé qui à terme, ne sera plus en mesure de supporter les coûts liés aux maladies causés par une alimentation trop riche, trop sucrée, trop grasse.

Dans son discours d’introduction, le ministre a insisté plus largement sur l’implication de la puissance publique, du secteur privé et plus largement de toute la population dans l’évolution et la transformation du système alimentaire polynésien, mettant en avant une nécessaire acceptation sociale et culturelle d’un tel processus. Ce point a également été soutenu par le Président de la commission de l’agriculture de l’Assemblée de Polynésie française afin que ce plan replace le « ma’ohi » au cœur d’un système alimentaire polynésien ancré dans son environnement et sa culture.

Cet avant-projet de Plan de Transition Alimentaire (PTrA) sur 10 ans (2024-2034), a fait l’objet d’une présentation identifiant les principaux objectifs stratégiques et détaillant quelques actions chiffrées, suite à un travail collégial de nombreux services administratifs et entités parapubliques partenaires. La finalisation du chiffrage de cet avant-projet est en cours.

Les différentes parties prenantes et ministères concernés au sein du gouvernement nouvellement élu doivent désormais étudier cet avant-projet afin de valider, adapter et le cas échéant proposer des mesures nouvelles en adéquation avec les orientations politiques du Tāvini Huira’atira. Il s’agit par ailleurs d’arbitrer les programmes, les réformes et le phasage des différentes actions en fonction de leur priorité et de leur faisabilité technique et budgétaire.

Il a été confirmé le souhait d’une large concertation avec les instances de la société civile ainsi qu’avec les élus de proximité. Un calendrier prévisionnel des prochaines étapes a été proposé, fixant la prochaine réunion à la fin du mois d’août. L’objectif du gouvernement est de pouvoir transmettre ce Plan dans les institutions législatives avant la fin d’année 2023.