Le ministre des Ressources marines, Heremoana Maamaatuaiahutapu, a été reçu successivement, mercredi à Paris, par Didier Lallement, Secrétaire général de la mer, puis par Eric Banel, Directeur général des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture. Tout comme lors de l’entretien, hier au ministère de la Culture, ses interlocuteurs ont jugé très inspirantes les démarches entreprises par le Gouvernement polynésien.
« Je suis très satisfait de l’ensemble de ces réunions. La restructuration du secteur de la mer au niveau de l’Etat et le regroupement des services concernés, sous une seule et même direction, facilitent grandement le dialogue et nous permettent d’avancer sur la plupart des sujets » s’est réjoui Heremoana Maamaatuaiahutapu.
Parmi ces sujets, il y a le souhait du Pays d’une coordination avec l’Etat pour tout événement en mer qui aurait des conséquences environnementales : « Je pense notamment aux échouages de navires qui polluent, nous coûtent cher et dont nous avons beaucoup de mal à nous débarrasser. Les couloirs de navigation pourraient être une solution et permettraient de réduire ce risque ». L’idée est d’obliger les navires, dans le cadre d’une Zone maritime particulièrement vulnérable (ZMPV) déclarée auprès de l’Organisation maritime internationale (OMI), à suivre des routes pour entrer ou sortir de la Zone économique exclusive (ZEE) de Polynésie française.
Un campus des métiers et des qualifications de la mer
Autre sujet, celui lié au développement du secteur de la pêche et de l’aquaculture : « Nous nous sommes renseignés sur les soutiens que pourraient apporter les services de l’Etat » a indiqué le ministre. Il est vrai que la filière aquacole excelle au point d’avoir réussi une première mondiale dernièrement. A savoir, la reproduction de concombres de mer en écloserie : « deux espèces ont été sélectionnées pour leur fort taux de collagène. Le but est d’intéresser la filière cosmétique » a-t-il précisé.
Le ministre des Ressources marines a aussi insisté sur le fait que le Président Edouard Fritch « milite pour l’arrêt de l’utilisation de la senne, technique qui consiste à capturer les poissons en les encerclant à l’aide d’un immense filet de pêche, tout comme il est contre les filets dérivants dans nos eaux ». Et de rappeler que cette année la Polynésie « fête les 20 ans du sanctuaire marin et qu’une démarche de labellisation de nos espaces maritimes au travers de l’Unesco est en cours ».
La question de la formation a aussi été abordée : Le Gouvernement de la Polynésie française souhaite mettre en place un campus des métiers de la mer : « Nous espérons lancer ce campus des métiers et des qualifications de la mer au mois d’août prochain. Là aussi nous aurons besoin du soutien technique de l’Etat et de ses formateurs » a indiqué le ministre Heremoana Maamaatuaiahutapu.
Au final, le ministre polynésien et ses interlocuteurs ont évoqué la possibilité d’une convention cadre entre le Pays et l’Etat sur toutes ces thématiques.