Le Président, Edouard Fritch, a prononcé un discours à l’occasion de la réception organisée en l’honneur de la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, vendredi soir à la Présidence de la Polynésie française.
« Madame la Ministre, je vous remercie d’avance d’être notre porte-parole auprès du Président de la République pour lui faire part à nouveau de notre chaleureuse gratitude pour l’attention et le soutien qu’il porte aux Polynésiens et à la Polynésie française. Aujourd’hui, nous sommes très heureux que vous soyez parmi nous durant quatre jours pleins. Il faut en effet cette durée minimale pour prendre la mesure des très fortes contraintes géographiques, économiques, sociales, institutionnelles et humaines qui caractérisent la Polynésie française et auxquelles les décideurs de tous bords ont à s’affronter au quotidien », a déclaré le Président dans son discours.
« Ainsi, lors de cette visite, vous aurez eu l’opportunité de toucher du doigt la réalité de la Justice en Polynésie française au travers de ses implantations sur l’île de Tahiti, mais aussi sur l’archipel des îles Marquises et sur celui des îles Sous-le-Vent. Pendant votre séjour, on vous aura sans doute entretenu aussi de la dimension particulière et difficile de la justice foraine dans nos îles, spécialement dans l’archipel des îles Tuamotu et Gambier ou encore dans celui des îles Australes. Merci également d’être venue à la rencontre des différents acteurs de cette Justice de cette France du bout du monde », a ajouté Edouard Fritch.
« Depuis quelques années, la Justice en Polynésie française fait l’objet des plus grandes attentions de la part des autorités de l’Etat, dont vous-même au premier chef. Nous l’apprécions.
C’est le gage que des problèmes ou des dossiers demeurés trop longtemps en suspend trouvent enfin un écho à Paris, une solution, un aboutissement. Ceci est le résultat d’une prise de conscience et d’une évolution des esprits que je salue avec beaucoup de force et de plaisir. Elle rend en effet possible de mieux nous comprendre à l’avenir et d’engendrer d’autres avancées », a souligné le Président.
« La Polynésie française a toujours été demanderesse d’une Justice à la hauteur de ses problèmes, même quand la raison d’Etat conduisait celle-ci à esquiver certains dossiers sensibles.
Cette exigence, héritée du sacrifice de ses anciens durant les grandes guerres, est le signe de son appartenance à l’ensemble national et la juste application du principe d’égalité inscrit au fronton de notre République. En accordant à Pouvanaa a Oopa, des années après sa condamnation, la révision qu’il avait lui-même espéré de son vivant, l’Etat a fait œuvre de Justice à l’égard d’une personnalité broyée par la conjugaison de la raison d’Etat et la réunion d’intérêts particuliers de l’époque », a également indiqué Edouard Fritch.
« En reconnaissant que l’indivision foncière constitue ici un particularisme central de notre société, une source de tension dans nos familles et un handicap pour notre développement, l’Etat a enfin fait montre de lucidité et s’est décidé à employer les moyens appropriés à la gravité des choses. Le tribunal foncier et la cohorte des moyens et des réformes juridiques qui l’accompagnent, ou l’accompagneront, constituent une réponse adaptée et depuis longtemps attendue. Madame la Ministre, grâce à la mise en place du tribunal foncier et de la loi facilitant la sortie de l’indivision et des successions, c’est un pas de géant que nous venons de franchir », a encore indiqué le Président.
Retrouver ici l’intégralité du discours prononcé par le Président, Edouard Fritch