Le samedi 13 avril 2024, trois randonneurs ont été victimes à Fa’a’ā d’une violente agression par trois chiens, présumés appartenir à un propriétaire privé dans la zone adjacente. Ces faits ne sont malheureusement pas isolés et se multiplient dans toute la Polynésie française. Ils sont par ailleurs très souvent sous-évalués, les victimes ne saisissant que trop rarement les autorités publiques.
Il convient de rappeler aux victimes de telles attaques qu’il est essentiel de porter plainte auprès des autorités judiciaires. À l’instar de l’article 222-20-2 du code pénal, de nombreuses dispositions nationales répressives spécifiques aux animaux ont été étendues en Polynésie française. Ainsi, toute atteinte involontaire à l’intégrité des personnes résultant d’une agression commise par un chien peut conduire le propriétaire ou celui qui détient le chien au moment des faits à être passible d’une peine de deux ans d’emprisonnement et de 3 000 000 de F CFP d’amende.
Nous en appelons à la responsabilité des propriétaires d’animaux et au respect des règles basiques de sécurité pour éviter que de telles agressions puissent se réitérer et qu’ils s’assurent que leurs chiens ne soient pas en divagation.
Si la sécurité et l’ordre publics, notamment le maintien de l’ordre sont des compétences ressortissantes explicitement à l’État et aux communes, ces dernières ayant matériellement pour devoir de faire respecter l’ordre public sur leurs territoires respectifs, la Polynésie française a bien conscience de l’important défi relatif aux carnivores domestiques, problématique devant être l’affaire de tous.
C’est à cette fin, outre la création d’une cellule dédiée au « bien-être animal » au sein de la Direction de l’environnement, que la Polynésie française a créé un comité intégrant les autorités de l’État, du Pays, de la justice, de la police, des communes, des associations et des vétérinaires pour faire évoluer la règlementation et son application, quel que soit les champs de compétences respectifs de l’ensemble de ces acteurs. Bien que ses travaux aient déjà débuté, ce comité fera prochainement l’objet d’une officialisation par arrêté pris en conseil des ministres.