Une délégation officielle de la Polynésie française a participé au 4ème colloque national des aires marines protégées qui s’est déroulé à Biarritz du 22 au 24 octobre. Celle-ci était composée d’un représentant du ministère de la Culture et de l’Environnement, Maurice Yune, accompagné de Raimana Doucet, de la direction de l’Environnement.

Cette 4ème édition est un colloque contributif pour l’écriture de la nouvelle stratégie des aires marines protégées (AMP) à adopter pour la période 2020-2030. Cette stratégie concernera les eaux françaises, métropolitaines et ultramarines. Elle sera co-construite par l’Etat, les collectivités et l’ensemble des acteurs du monde maritime avec l’appui de l’Agence française de la Biodiversité. La version finale de cette stratégie sera présentée officiellement par le ministère de la Transition Ecologique et Solidaire (MTES) lors du prochain congrès mondial de la nature de l’UICN, en juin 2020, à Marseille.

Avec la création en avril 2018 de la grande Aire Marine Gérée « Tainui Atea » couvrant l’ensemble des 5 millions de km2 de sa ZEE et du sanctuaire marin des espèces emblématiques (baleines, requins tortues) existant depuis 2002, la Polynésie française contribue de manière évidente à cette stratégie. La République française exerce ainsi sa souveraineté grâce à ses territoires éloignés et notamment la Polynésie française dont le statut d’autonomie lui confère, seule, la compétence en matière de stratégie de protection de l’environnement et donc en matière d’aires marines protégées.

Au cours de ce colloque, la délégation polynésienne a pu partager son expérience de plus de 60 ans en matière de création et de gestion d’espaces maritimes au sein de l’atelier « réseau complet et cohérent ». En se basant sur la stratégie nationale de gestion et création d’aires marines protégées 2012-2020, les échanges entre différents acteurs ont porté sur une vision globale des enjeux majeurs à identifier pour les 10 prochaines années. Les thématiques abordées ont été entre autres l’intégration des AMP dans les politiques publiques relatives à la biodiversité et la gestion de l’eau, la place des AMP dans la planification en mer et la coopération régionale.

Nul ne doute que la stratégie nationale pour les dix prochaines années devra tenir compte du rapport à la mer, du lien culturel terre-mer spécifique à chaque pays d’Outre-mer, et de leur statut, car de grandes disparités existent entre les enjeux métropolitains et ceux de l’Outre-mer.

L’agence française de la biodiversité (AFB) entend intégrer les options choisies par la Polynésie française dans la stratégie nationale des aires marines protégées, tout en respectant les compétences spécifiques de ce territoire à large autonomie.