Les personnes âgées représenteront 17% de la population en 2027, selon les prévisions de l’Institut de la statistique de Polynésie française. Ce vieillissement de la population est en partie lié aux progrès de la médecine mais aussi à l’évolution globale des facteurs influençant la santé des individus. Cela représente également un challenge économique, sanitaire et culturel pour l’ensemble des pays développés du monde.

Afin de remettre les personnes âgées au cœur des interventions du Pays et de leur permettre d’être acteurs de leur prise en charge, le Dr Philippe Biarez ainsi qu’une délégation de personnes âgées de Moorea a souhaité présenter les résultats de cette expérience et de cette enquête, aux élus de l’Assemblée de Polynésie, au ministre de la Santé, Jacques Raynal et aux responsables des institutions concernées, mardi matin.

La  problématique du vieillissement de la population  est classiquement abordée sous la forme de réflexions et de préconisations autour de la perte d’autonomie des personnes âgées, posant cette perte d’autonomie comme une sorte de fatalité inéducable. Hors, suite à de nombreux travaux de recherche en santé publique et en sociologie, il apparait que la promotion de la bonne santé de la personne âgée, permettant un maintien de l’autonomie le plus longtemps possible, représente une approche plus moderne et efficace.

Afin de répondre à ce challenge, le service de santé de Moorea et l’association Partage Santé Pacifique, en collaboration avec les services de la Direction de la santé et l’association “Te ati Matahiapo nui no Aimeho nei”, ont mis en place de 2016 à 2018, un programme expérimental de prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées de Moorea. Par ailleurs une enquête a été effectuée auprès de l’ensemble des personnes âgées du district d’Afareaitu afin de connaitre leur représentation de la santé et l’expression de leur besoins.

Ces travaux ont permis de mettre en évidence que les personnes âgées ont une bonne connaissance de leurs besoins, de leurs limites, des bienfaits d’une alimentation saine et de la pratique d’exercices cognitifs ou physiques, qui restent très positivement influencés par les apports de la culture polynésienne. Il a pu être constaté également que les personnes âgées étaient bien souvent peu associées aux décisions ou prises en charge les concernant.