Après la Chine et la Corée du Sud, la ministre du Tourisme, a achevé, sa tournée des principaux marchés touristiques asiatiques de la Polynésie, au Japon.

La région Asie, 3ème marché émetteur, représente 10% des parts de marché “Tahiti et ses Iles”, dont près de 6,5% pour le seul marché japonais. Essentiellement composée de couple en voyage de noce, la clientèle japonaise est également constituée de seniors, de plongeurs mais aussi d’une clientèle culturelle passionnée de “Ori Tahiti”. Contrairement aux marchés américains et européens qui affichent une réelle dynamique, la fréquentation touristique japonaise est quant à elle en baisse depuis quelques années, avec une année 2018 marquée par une diminution significative, nécessitant l’organisation d’une mission réunissant les acteurs du tourisme polynésien qui ont fait le déplacement depuis Tahiti. Il s’agissait de rencontrer les acteurs du tourisme japonais, afin de faire le point sur la situation du marché et des perspectives de reprise des flux vers la Polynésie. Ainsi, les principaux groupes hôteliers, agences réceptives, Air Tahiti et Air Tahiti Nui, qui assurent la desserte depuis le Japon vers Papeete, étaient mobilisés pour rencontrer les partenaires nippons, et chefs de produits, qui promeuvent et vendent “les îles de Tahiti”. Tahiti Tourisme a organisé, sur 3 journées, des rencontres individuelles avec une vingtaine de tours opérateurs et agents de voyage japonais spécialistes de la destination.

Parallèlement, Nicole Bouteau a rencontré les directions de tours opérateurs afin de les remercier pour leur confiance et les sensibiliser de nouveau aux atouts de la destination. Elle s’est ainsi longuement entretenue avec la responsable des régions Amériques et Océanie du groupe JTB, Kumi Hamada. Avec plus de 1 100 bureaux dans 38 pays et plus de 27 000 employés, le groupe JTB est l’une des plus grandes agences de voyage au monde et assure une grande partie des ventes vers la Polynésie. La ministre du Tourisme a convié Mme Hamada à visiter Tahiti et ses îles, cette dernière ayant été particulièrement sensible au potentiel de l’île de Tahiti et au volet culturel de la destination.

Elle s’est ensuite rendue dans les bureaux de l’agence Tabikobo, où elle a pu échanger avec l’équipe directionnelle et les responsables du département de Pacifique Sud. Tabikobo est une agence de voyage en ligne qui s’adresse plus particulièrement à un public jeune. La société assure la planification de voyages à destination de la Polynésie essentiellement en faveur de “honeymooners”. Les discussions ont porté sur la diversification possible de la clientèle à destination de la Polynésie, notamment les personnes célibataires et celles qui voyagent en groupes.

Accompagnée de Maïlee Faugerat, présidente du conseil d’administration de Tahiti Tourisme, Nicole Bouteau a également été à la rencontre du Président de KNT, Takashi Maruyama. KNT est un voyagiste nippon disposant de plus de 200 succursales au Japon. Le Président de KNT souhaite développer vers la Polynésie des voyages à thème notamment sur le peintre Paul Gauguin. La ministre a pu évoquer le projet de réalisation du mémorial Gauguin, à Papeari, en remplacement du Musée Gauguin fermé en 2013.

Ces rencontres se sont poursuivies par un entretien avec Travel Management Club (TMC), association qui regroupe 150 agences de voyage, voyagistes, autorités touristiques, hotels, prestataires d’activités touristiques japonais. TMC a organisé en janvier dernier un voyage de familiarisation en Polynésie. Il s’agissait pour la plupart des membres du bureau de l’association de leur première visite.

Enfin, le programme de visites aux professionnels du tourisme japonais s’est achevé par une rencontre avec Nobuhisa Fukuda, membre du directoire de Japan Association of Travel Agents (JATA). JATA co-organise chaque année le « Tourism Expo Japan » auquel la Polynésie participe. Le prochain salon international du tourisme se déroulera, du 24 au 27 octobre 2019, à Osaka. Il s’agit d’un salon professionnel ouvert au grand public en fin d’événement. Il accueillera 140 pays et régions du monde. Cette rencontre a été l’occasion d’évoquer la bonne santé du tourisme japonais et de souligner l’importance de ce marché pour la Polynésie.

Au cours de leur séjour à Tokyo, Nicole Bouteau et Maïlee Faugerat, se sont également entretenues avec l’ambassadeur de France, Laurent Pic, en poste au Japon depuis juin 2017. Cette rencontre à laquelle assistait également le directeur d’Atout France Japon, Frédéric Mazenq, avait pour objectif de voir de quelle manière la représentation diplomatique française, ses services et son réseau, pouvaient soutenir la visibilité et la promotion de la Polynésie au Japon. La France est la première destination européenne au départ du Japon. Elle bénéficie d’une excellente image. Elle est perçue comme une référence en matière de tourisme pour la richesse de ses paysages, son offre en matière culturelle, patrimoniale, de mode, de gastronomie. Le Japon est un pilier pour le tourisme français, une des toutes premières clientèles dans les lieux culturels et en matière de dépenses touristiques. Le marché touristique japonais à destination de la France avait été affecté par les attentats terroristes de fin 2015 à Paris. Depuis 2017, la reprise est au rendez-vous. Le marché japonais a connu dans le même temps des changements profonds, avec une montée en puissance de la clientèle individuelle y compris la clientèle d’individuels “regroupés” face à la clientèle traditionnelle. Cette évolution vient challenger les agences de voyage classiques face aux agences de voyage en ligne.

Comme avec l’ambassadeur de France en Corée du Sud rencontré quelques jours auparavant à Seoul, cette entrevue a permis d’échanger sur le potentiel dont dispose la Polynésie pour séduire la clientèle japonaise : celebrity marketing, accueil de productions audiovisuels, tourisme culturel et environnemental avec une valorisation du classement du site de Taputapuatea au patrimoine mondial de l’Unesco, de la réserve de biosphère de Fakarava.

Le ‘Ori Tahiti, dont la procédure de classement au patrimoine immatériel de l’Unesco est officiellement lancée, a été au cœur des discussions. La danse tahitienne connait depuis de nombreuses années un véritables succès au Japon où plus de 400 000 japonaises pratiqueraient le ‘Ori Tahiti dans des écoles de danse dédiées. Par ailleurs, depuis 2009, de nombreuses stagiaires nippones participent aux sessions d’initiation aux pratiques culturelles polynésiennes organisées par le conservatoire artistique. Nombreuses sont également les danseuses japonaises qui font le déplacement pour participer au Heiva i Tahiti ou au Hura Tapairu. Tahiti Tourisme est par ailleurs partenaire de deux événements culturels organisés annuellement au mois de septembre dans la capital nippone : le Heiva i Tokyo et le festival “Tahiti Festa”. Laurent Pic a accueilli avec enthousiasme l’idée d’accueillir courant 2019 au sein de l’ambassade un événement “Les îles de Tahiti”, mettant en lumière la destination, sa culture et ses produits phares. Dernier volet de cet entretien, celui de la formation d’étudiants polynésiens à la langue, à la culture et aux us et coutumes japonais.

Cette mission au Japon s’est achevée par la soirée de célébration des 20 ans d’Air Tahiti Nui en présence des représentants du tourisme polynésiens présents et de l’industrie touristique japonaise. Dans son allocution, la ministre du tourisme a rappelé que la décision du gouvernement de la Polynésie française de créer Air Tahiti Nui en 1998 avait pour objectif principal d’en faire un outil de développement touristique. Le Japon s’est imposé très rapidement comme un marché important qu’il fallait desservir afin de poursuivre la diversification de nos marchés émetteurs. Nicole Bouteau a tenu à réaffirmer l’importance du marché japonais : ” Merci de votre confiance. Vous êtes importants pour notre destination et nous souhaitons continuer à travailler avec vous. C’est la raison pour laquelle nous sommes venus à votre rencontre avec les représentants de l’hôtellerie, d’agences réceptives, de la compagnie aérienne domestique, d’Air Tahiti nui et de l’office du tourisme.”