Le Président Edouard Fritch, le ministre de la Santé et de la prévention, le Dr. Jacques Raynal, et la ministre de l’Education, de la jeunesse et des sports, Christelle Lehartel, ont officiellement ouvert, lundi matin, dans un hôtel de Faa’a, le 1er séminaire Sport santé de la Polynésie française.

Ce séminaire est organisé les 16, 17 et 18 juillet, sous l’égide du ministère de la Santé et de la prévention et du ministère de l’Education, de la jeunesse et des sports. Il est destiné aux patients du réseau Maita’i sport santé, aux professionnels de santé et de sport, aux institutions, aux communes et aux associations impliquées dans le sport santé. Durant ce séminaire, 12 thèmes seront abordés, avec les interventions des 8 référents nationaux et de 24 référents locaux et du Pacifique, présents pour l’occasion.

Le ministre de la Santé a rappelé, dans son discours d’ouverture, les chiffres en matière de santé mettant en exergue la situation à laquelle la Polynésie était confrontée. « Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 70 % des adultes sont en surpoids (dont 40 % au stade de l’obésité),  36 % des enfants de 7 à 9 ans  également (dont 16 % au stade de l’obésité). Nous sommes classés parmi les pays les plus touchés au monde », a relevé le ministre. Le ministre a notamment précisé que les maladies de surcharge représentent le premier fléau de santé publique en Polynésie française et qu’il fallait trouver dès aujourd’hui des solutions.

Il a, ainsi, souligné le fait que l’OMS (organisation mondiale de la santé) reconnait, depuis de nombreuses années, que la pratique régulière d’une activité physique et sportive agit favorablement sur les différents aspects de la santé ainsi que sur les dépenses de santé. De ce fait, il s’agit désormais de développer des synergies d’actions ciblant les maladies et de participer ainsi à la maîtrise des dépenses de santé et à la réduction du déficit de la Protection Sociale Généralisée.

Ce 1er séminaire Sport santé doit permettre au participant de prendre connaissance des définitions ainsi que des recommandations nationales et internationales, en matière de sport santé et d’APA (activités physiques adaptées). « L’ APA est une pratique d’activité physique personnalisée au patient et à sa pathologie, sur prescription médicale, contrôlée et encadrée au travers d’une prise en charge coordonnée des professionnels de santé et du sport formés au sport-santé », a rappelé Jacques Raynal. Il s’agit donc durant le séminaire de les informer des bénéfices des APA sur la sédentarité, l’obésité, le diabète de type 2, l’hypertension artérielle, le cancer, la broncho-pneumopathie chronique constrictive ou la perte d’autonomie. Enfin, l’objectif est aussi de leur permettre de partager des expériences des réseaux de sport santé, et de créer un langage commun sport santé en Polynésie.

Le ministre a souhaité attirer l’attention des participants sur le fait que la prévention s’inscrivait dans le temps, et qu’il faut environ une génération pour évaluer l’impact d’une action dans la population. « Ne soyons pas impatients mais suffisamment ambitieux pour notre population de demain », a-t-il souligné.

A cette occasion, l’expérience pilote du réseau Maita’i sport-santé sera également présentée. Elle a été réalisée de novembre 2017 à juin 2018, sur 155 patients qui ont été intégrés dans 8 ateliers d’APA, dans la zone du Grand Papeete. Le réseau met notamment en œuvre un projet de règlementation, de protocoles d’inclusion des patients, de coordination de parcours de soins, de formation, d’information, de suivi et d’évaluation.

Par ailleurs, le ministre a indiqué que le développement des activités physiques adaptées à la santé constitue un axe fort et dynamique et qu’au-delà des domaines du sport et de la santé, il touchait également l’emploi, l’entreprise, la culture. « Nous souhaitons ainsi relever le défi avec tous les partenaires concernés et accompagner le gouvernement au travers de ce projet sociétal en posant les bases indispensables à l’avènement d’une population saine et solide », a conclu le Dr Jacques Raynal.

Discours du ministre de la santé, Dr Jacques Raynal