Dans le cadre de l’ouverture de la session budgétaire, jeudi matin, à l’Assemblée de la Polynésie française, le Président Edouard Fritch, a prononcé un discours dans lequel il a fait un point sur la situation sanitaire, la situation économique de la Polynésie française et sur les soutiens à l’emploi et aux entreprises.

« Depuis le mois de février 2020, nous traversons une période particulièrement complexe où toutes nos certitudes, toutes nos ambitions ont été ébranlées et remises en cause par une pandémie qui a touché lourdement et durablement notre Pays. », a déclaré le Président dans son discours.

Evoquant la situation sanitaire dans son ensemble, le Président a rappelé que la loi du Pays sur l’obligation vaccinale a été adoptée en Conseil des ministres le 17 août dernier et adoptée par l’Assemblée de la Polynésie française le 20 août. « Je me permets de rappeler, ici à nouveau, comme je l’ai fait hier devant les représentants du collectif opposé à la vaccination obligatoire, que la loi du Pays sur l’obligation vaccinale porte sur les seuls salariés qui travaillent en contact avec la population. Il y a près de 60 000 salariés dans notre Pays. Donc, seule une partie de ces salariés est concernée par cette obligation. Les enfants mineurs et les sans-emplois sont exclus de l’obligation vaccinale. », a rappelé le Président.

« 90% des personnes décédées avaient au moins une comorbidité et surtout n’étaient pas vaccinées », a notamment souligné le Président. C’est pourquoi le gouvernement a déployé des moyens colossaux pour mettre en œuvre les campagnes de dépistage puis de vaccination. Le Gouvernement a également multiplié les vaccinodromes en ouvrant ces structures même les dimanches et les jours fériés, en organisant les tournées dans les îles les plus éloignées avec également les campagnes d’information avec le soutien logistique de l’Etat, les achats de matériels, de blouses, de gants, de masques, de respirateurs, de concentrateurs.

D’importants moyens mis en œuvre pour la gestion de la situation sanitaire

Depuis mars 2020, des moyens considérables ont été déployés aux niveaux humains, organisationnels et financiers afin de faire face rapidement aux conséquences de ce virus puis de son variant Delta. « J’ai demandé au ministre des Finances de me proposer très rapidement des mesures supplémentaires qui concourront encore plus à accompagner ma population. Je pense notamment aux moyens de suivi médical individuel à domicile. A ce sujet, je proposerai de mettre en PPN, tout le petit matériel sanitaire indispensable aux familles », a indiqué le Président dans son discours. « Je n’oublie pas non plus l’aide qui nous a été apportée de métropole et de la Nouvelle-Calédonie via la réserve sanitaire. J’adresse à nouveau mes remerciements au gouvernement de la France et au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. », a également souligné le Président.

Le Président a également indiqué qu’un colloque rassemblant tous les praticiens du secteur public et privé ayant eu à prendre en charge des patients Covid sera organisé d’ici la fin de l’année. Ce sera un colloque construit notamment sur des retours et des échanges d’expériences sur la prise en charge et le traitement de la covid. « La prévention et la promotion de la santé constituent une priorité de la politique de santé publique de la Polynésie française, définies dans un des axes des orientations stratégiques 2016-2025. » a ajouté le Président. Le Pays s’est engagé dans une stratégie cohérente et audacieuse pour la prévention notamment en fixant comme priorité la réduction du surpoids et de la prévalence des maladies évitables. A cet égard, la direction de la jeunesse et des sports a lancé en 2017 un dispositif “Maita’i sport santé”, géré depuis 2019 par la Direction de la Santé. « Favoriser le sport santé reste un des axes de travail retenu par le ministère des sports. », a précisé le Président.

« Je veux également et solennellement affirmer que la transition alimentaire doit devenir sans plus attendre, un axe central et prioritaire de nos politiques publiques. A cet égard, mon gouvernement veut pouvoir entamer avant la fin de cette année, un plan stratégique sur dix ans fixant le cadre de nos actions dans ce domaine. », a déclaré le Président. Aussi, sous la conduite du Vice-Président, ministre en charge du secteur primaire, une table-ronde sera organisée sur 3 jours, à la mi-octobre. Elle réunira toutes les parties prenantes, institutions, services administratifs, acteurs économiques, associations afin d’élaborer une charte et définir le plan d’actions stratégiques pour la transition alimentaire de la Polynésie française pour les dix prochaines années.

Point sur la situation économique

« Depuis bientôt deux ans, nous traversons une période économique difficile. Toutes nos prévisions de retour à la normale ont été contrariées par les à-coups que nous impose la gestion raisonnée de la crise sanitaire. », a également indiqué le Président. « L’Etat dans ce domaine nous a beaucoup aidé, notamment via le PGE avec plus de 950 bénéficiaires pour 54 milliards Fcfp, ou encore le FSE avec 73 772 aides accordées pour un montant global de 23,5 milliards Fcfp. Le Pays a également mobilisé de son côté, des moyens importants tant au niveau des aides à l’emploi que des aides aux entreprises. », a ajouté le Président.

« Je suis bien conscient que des secteurs ont été particulièrement touchés par la crise notamment le tourisme et le transport aérien. », a poursuivi le Président. Les acteurs de ces secteurs ont connu des chutes d’activité brutales. situation a également concerné les entreprises liées comme les prestataires de services touristiques, les salles de sports ou encore les restaurants. « Je puis vous affirmer qu’en concertation avec l’Etat nous ne cesserons de nous mobiliser pour sauver le plus grand nombre d’entre elles et d’adapter les dispositifs d’aides tant que cela sera possible. », a également déclaré le Président.

Cette crise économique sans précédent a aussi renvoyé des signaux de résilience positifs avec, d’un côté un niveau d’investissement privé qui ne faiblit pas, et de l’autre, la constitution d’une épargne monétaire importante.  Dans les prochaines semaines, le Plan de relance va entrer dans une nouvelle phase de déploiement plus intense. « Vous le voyez, en dépit des aléas de cette crise sanitaire, en dépit de cette nouvelle vague, nous avons tenu le cap et sommes résolus à ne pas dévier de trajectoire. 2020 fut une année de sauvegarde, 2021 est une année mixte, 2022 sera l’année de la relance par l’investissement, de soutien à l’offre qui dynamisera la compétitivité de nos entreprises et donc l’emploi. », a conclu le Président sur cette partie économique.

Soutiens à l’emploi et aux entreprises

« Par les mesures d’aides à l’emploi, le Diese, le Deseti, la CSE, nous avons évité un choc social massif. Nous avons stabilisé nos emplois et rendu la reprise possible. Certes, le coût fut conséquent, mais maintenir notre tissu économique s’est avéré moins onéreux que de le reconstruire. », a ensuite précisé le Président, en rappelant les dispositifs de soutien à l’emploi et aux entreprises mis en place.

En matière d’emploi, le Plan de Sauvegarde de l’Économie mis en place par le Pays en 2020 a produit les effets escomptés: ceux de maintenir les emplois menacés par les effets de la pandémie. Les premiers mois de 2021 marquent une progressive sortie de crise du marché de l’emploi. « Par ailleurs, nous poursuivrons la mise en œuvre de la loi relative à la promotion et à la protection de l’emploi local. », a ajouté le Président.

Le Président a conclu son discours en rappelant les 3 axes des orientations politiques et budgétaires qui s’inscrivent dans le programme de mandature du Gouvernement. Le premier, qui demeure une priorité, c’est le social, fondé sur la nécessité de rendre la Polynésie plus solidaire et équitable. Le deuxième axe est celui de la modernisation de la Polynésie, de la simplification administrative et la révolution digitale dans laquelle il convient d’entrer résolument. Le troisième axe est celui du recentrage de l’économie sur les moteurs de croissance, le tourisme et l’économie bleue et verte.

Discours du Président