La ministre du Tourisme, Nicole Bouteau, a réuni, à la Présidence, mardi après-midi, à l’occasion de l’Observatoire du Tourisme, les représentants de l’ensemble de l’industrie  touristique.

Créé en 2016, l’Observatoire du Tourisme est un espace d’échanges et de concertation ainsi qu’un outil de copilotage de la stratégie de développement touristique de la Polynésie française. Cette réunion s’est tenue en présence de Tomas Mateo-Goyet, Chef du bureau de la Commission européenne pour les Pays et Territoires d’outre-mer du Pacifique, présent en Polynésie dans le cadre notamment du Comité de suivi du rapport annuel d’exécution (RAE) de la coopération entre l’Union Européenne et la Polynésie française qui s’est déroulé ce mercredi.

A l’occasion de l’Observatoire du Tourisme, l’Institut de la statistique (ISPF) a présenté les principaux résultats de l’industrie touristique pour le 1er semestre 2019. Ainsi, par rapport au premier semestre 2018, le nombre de visiteurs en Polynésie française a progressé de +18% pour s’établir à près de 145 000. Ceux-ci sont composés d’une part de 110 000 touristes (+14%) et de près de 35 000 excursionnistes (+35%).

Sur le premier semestre 2019, avec le renforcement de la desserte aérienne, la destination a enregistré la fréquentation touristique la plus importante depuis 2001 ainsi que la plus forte proportion d’excursionnistes jamais enregistrée sur un semestre. Tant les touristes en hébergements terrestres (85 610 touristes, soit +15,4%) que les croisiéristes en tête de ligne sur Papeete (24 309, soit +8,6%) participent ainsi à la progression des effectifs.

Cette tendance de contribution positive de tous les segments en fonction du type d’hébergement, plutôt encourageante, initiée en 2018, n’avait pas été constatée depuis 2007. Sur le 1er semestre pour ce qui concerne le transport aérien, Air Tahiti Nui reste la 1ère compagnie, en ayant transporté 1 touriste sur 2, United airlines arrive en 2ème position avec 13% des effectifs touristiques, Air France 11%, et French Bee autour de 11% également. Les emplois progressent également, avec une augmentation de +2,3% des emplois salariés dans les entreprises caractéristiques du tourisme, l’hôtellerie étant un des plus gros contributeurs à cette croissance.

Le Bureau des affaires européennes de la Délégation aux affaires internationales, européennes et du Pacifique, rattachée à la Présidence de la Polynésie, a ensuite fait un point d’avancement sur le déploiement du 11ème FED Territorial, qui est en appui budgétaire de la stratégie touristique 2015-2020. Cet appui abonde directement le budget de la Polynésie française à hauteur de 3,6 Milliards Fcfp en 4 tranches, versées sur 4 ans, selon des critères d’évaluation définis et suivis. Le versement de la 1ère tranche a été effectué en novembre 2018 pour un montant de 889 millions Fcfp. La 2ème demande de décaissement, d’un montant de 883 millions Fcfp, soumise en octobre à la Commission européenne, est en cours d’instruction.

L’ordre du jour s’est poursuivi par une présentation de Fari’ira’a Manihini 2025, la prochaine feuille de route du tourisme polynésien dont les travaux ont débuté le 26 septembre dernier à l’occasion des Assises du Tourisme. Son élaboration que la ministre du Tourisme souhaite collaborative, consultative et réalisée en concertation, s’étalera sur 6 mois. La gouvernance et la méthodologie développées pour la co-construction de la stratégie du tourisme 2021-2025 ont été exposées. La première phase qui sera animée par des groupes de travail aura pour objectif de fournir les outils et le cadre de la consultation publique. Fariiraa Manihini répondra à l’objectif de développer un tourisme inclusif dont la croissance devra bénéficier au plus grand nombre sur l’ensemble du territoire polynésien.

L’Observatoire du tourisme est aussi l’occasion de donner la parole aux professionnels pour évoquer leurs secteurs d’activités, leurs perspectives de développement, les problématiques rencontrées et solutions préconisées. Le secteur des meublés du tourisme, en pleine expansion, a fait l’objet d’une présentation suivie d’échanges entre les membres de l’observatoire.  Avant 2011, seuls les particuliers exerçaient cette activité pour un parc d’une soixante d’hébergements (maisons, villas ou appartements). En 2013, plus de 140 meublés étaient recensés en Polynésie. Aujourd’hui, près de 750 meublés sont déclarés auprès du service du tourisme.

Enfin, Monsieur Yann Rival, responsable du Centre d’Etudes du Tourisme en Océanie-Pacifique (CETOP), hébergé au sein de l’Université de Polynésie française, a présenté le bilan des deux premières années, et l’évolution de l’offre en formations supérieures universitaires relatives au secteur du tourisme. Mis en place en septembre 2018, avec le soutien du Pays et du ministère du tourisme, le CETOP est une composante du Laboratoire de Gouvernance et développement Insulaire (GDI) du département Droit, économie et gestion de l’UPF.  Il a pour objectif d’accompagner les acteurs du tourisme en proposant un éventail de ressources et d’études diverses, des indicateurs, des baromètres, afin de capitaliser, d’affiner et d’analyser les connaissances et données du secteur. De par son réseau de 24 chercheurs répartis dans 6 pays différents, le CETOP permet une approche pluridisciplinaire sur les phénomènes touristiques et permet de favoriser les échanges internationaux.