A l’occasion du conseil d’administration d’Aéroport de Tahiti (ADT), Nicole Bouteau, ministre du Tourisme, en charge des transports internationaux, a été nommée présidente du Conseil d’administration d’Aéroport de Tahiti, en remplacement de Teva Rohfritsch, élu récemment sénateur de la République.

Cette désignation s’est faite lors du conseil d’administration de la société qui s’est déroulé vendredi, en présence également de Jean-Christophe Bouissou qui fait de nouveau son entrée au sein du conseil, au titre du transport interinsulaire, et de René Temeharo, ministre en charge des grands travaux.

Cette rencontre avait également pour objet de faire un point sur l’activité d’ADT en 2020, de présenter les hypothèses de trafic sur 2021 et d’approuver le budget de l’exercice à venir de la société.

2020 aura été marquée par la pandémie qui a fortement impacté l’activité de l’industrie touristique polynésienne ainsi que celle d’ADT. Les mesures strictes de confinement et de fermeture des frontières mises en place à partir de fin mars ont entraîné un effondrement du trafic aérien mondial. La Polynésie n’a pas fait exception. La plateforme aéroportuaire, principale porte d’entrée de la destination, a également subi l’arrêt du trafic aérien. L’ensemble des entreprises de l’aérien et du tourisme a été durement touché.

Ainsi, le trafic international est en baisse de 67% et de 44% pour le domestique par rapport à 2019. Après deux mois d’arrêt, les vols domestiques ont repris partiellement et progressivement à partir de fin mai.

A partir du 15 juillet, les vols internationaux ont progressivement repris mais dans un périmètre restreint: les destinations Nouvelle-Zélande/Australie, Nouvelle-Calédonie, Japon/Chine, Hawaï, Iles de Pâques/Amérique du Sud sont restées fermées. Le trafic international n’est à ce jour alimenté que par les marchés américains et européens avec essentiellement le marché français impacté fortement depuis la fin du mois d’octobre compte tenu des mesures de confinement au niveau national. Dans ce contexte, seules les compagnies Air Tahiti Nui, Air France, United Airlines et French Bee assurent la desserte de la Polynésie.

Le segment des jets privés aura quant à lui été très dynamique et sera équivalent à 2019 malgré la crise sanitaire. Ainsi la projection à décembre prévoit une progression de 3% avec 160 touchées contre 155 en 2019. Après quasiment 4 mois de fermeture des frontières, pendant la période de juillet à novembre, la plateforme aéroportuaire de Tahiti-Faaa a enregistré une augmentation de 44% de cette activité.

Sur le plan social, les discussions dans le cadre du dialogue social au sein de l’entreprise ont permis la signature en mai 2020 d’un premier accord de réduction du temps de travail (RTT) pour l’ensemble des salariés à compter du 1er juin. Afin de limiter la perte de salaire liée à cette RTT, ADT a sollicité auprès du Pays le bénéficie de la CSE (Convention de Soutien à l’Emploi) qui vient compenser par une aide la baisse de salaire et qui engage l’entreprise à ne pas procéder à des licenciements économiques. Cette convention vient d’être renouvelée pour 6 mois, l’activité de l’entreprise étant encore loin de celle de 2019. L’ensemble des administrateurs ont remercié, au travers de leur direction, l’ensemble des collaborateurs d’ADT pour les efforts considérables réalisés. Un dialogue social actif et nourri est particulièrement important dans ce contexte difficile.

Enfin, le dernier fait marquant de l’année 2020 a été le transfert à la Polynésie à compter du 1er octobre des aéroports de Bora Bora, Raiatea et Rangiroa, conformément au souhait du Pays. En parallèle, trois contrats de gestion ont été signés entre le Pays et ADT afin que la société continue à assurer la gestion et l’exploitation des trois aéroports. Un comité de direction a été mis en place entre ADT et la Direction Polynésienne de l’Aviation Civile afin  d’assurer une gouvernance efficace des aéroports concernés.

Quant à 2021, le contexte sera de nouveau marqué par la gestion de la crise post-Covid qui continuera à impacter les activités de la plateforme aéroportuaire. En effet, le trafic ne reviendra pas aux niveaux d’avant crise. Les marchés européens et américains redémarrent lentement malgré la perspective d’une vaccination à grande échelle tout au long de l’année à venir. Les marchés de l’Ouest quant à eux (Nouvelle-Zélande, Australie, Nouvelle-Calédonie, Asie) ne seront pas accessibles avant la fin du premier semestre 2021 avec un redémarrage sans doute progressif. Ainsi, les hypothèses de trafic à l’international pour 2021 sont entre 45% et 55% du trafic de 2019.

C’est donc sur ces perspectives que le budget 2021 d’ADT a été construit en tenant compte de la nécessaire réorganisation de l’entreprise, en poursuivant la rationalisation des dépenses et en ne maintenant que les investissements strictement nécessaires. Par ailleurs, afin de développer de nouvelles sources de recettes, l’entreprise prévoit le déploiement de nouvelles offres de restauration, de commerces et de services, sur la plateforme. De par son positionnement, ADT se réinvente sur les activités extra-aéronautiques avec une offre et une communication accrues qui répondront mieux aux attentes de la clientèle locale (passagers, salariés ou autres).

Nicole Bouteau et l’ensemble des administrateurs ont chaleureusement remercié la direction d’ADT pour sa très bonne gestion de l’entreprise dans un contexte difficile et contraint. Très attentifs au baromètre social, les membres du conseil d’administration ont également invité le directeur général à poursuivre le dialogue social dans le cadre de la réorganisation de l’entreprise.