A la demande du maire de Maupiti, Woullingson Raufauore, le ministre du Logement, en charge des transports interinsulaires, Jean-Christophe Bouissou, s’est rendu vendredi sur l’île de Maupiti. Il était accompagné de sa directrice de cabinet, Hina Tuheiava, du directeur de l’aviation civile, Georges Puchon, et du chef de section des infrastructures aéroportuaires pour examiner deux sujets, l’un portant sur la reconstruction de l’aérogare de l’île et l’autre concernant le dimensionnement de la piste pour une compatibilité ATR 72.

En effet, en juin 2015 un audit solidité de l’aérogare existant a été réalisé. Ce dernier a fait apparaître de nombreux signes de faiblesses. Des pieds de poteaux sont détériorés et l’intégralité des assemblages sont fortement corrodés. Par ailleurs, de nombreuses traces d’attaques d’insectes xylophages ont été constatées sur certaines pièces de bois. Au vu des dégradations constatées une démolition et une reconstruction ont été préconisées par le bureau d’étude. En conséquence, le maire a pris un arrêté municipal prononçant la fermeture de l’aérogare, par mesure de sécurité, à compter du 1er février 2017.

L’opération consiste à construire un nouvel aérogare fermé, en prenant en compte les règles de sécurité d’un établissement recevant du public (normes ERP), les recommandations du plan de prévention des riques (PPR) et le code du travail. Cette nouvelle structure permettra d’accueillir environ 150 personnes. Elle abritera les espaces nécessaires à l’opérateur aérien, les sanitaires, le snack et ses dépendances, la salle de restauration ainsi que le hall d’accueil. La superficie totale prévue est de 381,5 m2 et le budget de 2019 a maintenu une autorisation de programme à hauteur de 136 millions Fcfp.

Compte tenu du développement de la filière touristique de plus en plus affirmée sur l’île de Maupiti, le ministre a arbitré pour une toiture en bardeau de bois pour garder un style plus local plutôt qu’une couverture en tôles. L’emplacement d’implantation du nouvel aérogare est maintenu sur le même lieu que l’ancien aérogare.

La construction d’un abri sur le quai des navettes maritimes, d’une vigie et d’un hangar pour le camion pompier et la vedette de sauvetage avec un slipway pour la descente du bateau sera envisagée dans un deuxième temps.

Maupiti connait une embellie significative de sa fréquentation touristique sur ces trois dernières années. En effet, le nombre de passagers transportés à Maupiti par Air Tahiti en ATR 42 est passé de 22 845 en 2016 à 28 194 en 2018, soit une croissance de 23,4 % pour une population de 1295 habitants au dernier recensement.

Le deuxième sujet de la visite de vendredi a concerné l’examen des points techniques de la piste pour une compatibilité aux normes ATR 72 afin de favoriser la rationalisation des moyens en desserte aérienne aux îles Sous-le-Vent. Une étude technique a été réalisée et a conclu à la faisabilité d’une adaptation technique de la piste aux normes ATR 72. La piste étant de 935 m de long par 23 m de large, la qualification technique est en cours au sein des équipes d’Air Tahiti.

Le ministre, avant de reprendre l’avion du retour sur Tahiti, a pu se rendre à la mairie de Maupiti pour un entretien avec le maire sur les sujets qui touchent le transport maritime pour le désenclavement de l’île et pour le transport des élèves vers Uturoa. Ils ont aussi abordé les sujets concernant le plan de développement des logements sur Maupiti et les dispositions relatives au  Schéma d’aménagement général de la Polynésie française (SAGE) des îles Sous-le-Vent et particulièrement, pour le cas de Maupiti. Le ministre et le tavana ont convenu de se revoir et de mettre en place un comité de suivi des différents sujets retenus pour la période de 2019 à 2023.