Le Président Edouard Fritch a prononcé une allocution à l’occasion de l’arrivée, ce lundi après-midi, à l’aéroport de Tahiti-Faa’a, du vol cargo Air Tahiti Nui en provenance de Chine, avec du matériel médical. La cérémonie s’est déroulée en présence notamment du Vice-Président, Teva Rohfritsch, et du consul de Chine, Shen Zhiliang. 

« Monsieur le Consul, cher ami,

Monsieur le pdg d’Air Tahiti Nui,

Cher Hiria,

Chers pilotes et équipages,

Monsieur Maillar,

 

 

Comment vous exprimer ma reconnaissance et mes remerciements les plus vifs après tout le parcours que vous venez de vivre ? Il n’y a pas de mots pour qualifier ce que vous venez de vivre ces 5 derniers jours. Si ce n’est que des superlatifs.

 

En effet, le contexte actuel de la Chine vis à vis des matériels médicaux et sanitaires est devenu compliqué et complexe, ces tous derniers jours. La forte demande mondiale a conduit la Chine à prendre des mesures strictes depuis le 1 avril et qui engendrent des complications administratives qui relèvent du parcours de combattant. Et notre mission s’est effectuée en plein changement des directives chinoises. On peut le dire, les changements de règles ont provoqué des complications qui ont failli faire échouer la mission. Même CNN parle de la « guerre des masques ». La généralisation de l’épidémie covid-19, a engendré une ruée mondiale sur les masques avec des actes de réquisition gouvernementale, prouvant que les masques sont devenus un bien rare et précieux en cette période.

 

Cette première mission a été très difficile car la douane chinoise est entrain de renforcer les mesures de contrôle pour garantir la qualité des marchandises au travers de nouvelles directives qui exigent des certificats de production des marchandises médicales et ainsi lutter les contre-façons. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais pour avoir suivi le périple de notre initiative cargo lancé depuis le 1 avril, je peux vous assurer que le résultat obtenu est un véritable exploit.

 

A cet égard, et pour vous illustrer ce fait, même l’ambassade de France à Pékin parle « d’exception, d’inouï », car depuis le 1 avril, des dizaines d’avions cargo affrétés par des gouvernements des grands pays sont repartis de Chine à vide, en raison des mesures de contrôle douanier chinois.

 

En tout cas, cher monsieur le Consul, nous aurons l’occasion de débriefer dans le détail ce que vous venez de vivre et d’en tirer toutes les leçons pour le futur et d’ailleurs un futur très proche.

 

Cher équipage, vous êtes revenus avec les soutes pleines. Il y a des masques et des lunettes de protection.

 

Vous n’avez pas pu tout embarquer car notre avion est limité en volume cargo à 130 m3. Les 130 m3 ont été utilisés. Aucun vide.

 

Ainsi, à Shanghai, Il reste encore la moitié des masques, des combinaisons de protection et des marques FFP2 que nous n’avons pas pu embarquer car le dédouanement n’a pas été réalisé à temps. Ils sont stockés en sûreté dans des hangars à Shanghai.

 

Aussi, je voudrais exprimer toute ma gratitude :

 

  • A monsieur le Consul de Chine, monsieur SHEN Zhiliang, qui a passé quelques nuits blanches pour nous aider à faire le lien avec les hautes autorités chinoises des ministères des affaires étrangères et du Commerce de La République populaire de Chine. Avec lui, toute son équipe, Ambre, Justine, qui se sont dévoués corps et âme pour plaider notre cause auprès des autorités douanières chinoises. Monsieur le Consul, encore un grand merci.
  • Aux ministères des affaires étrangères et du commerce de la République Populaire de Chine pour leur compréhension de la situation de la Polynésie française.
  • À l’Association du Peuple Chinois pour l’Amitié avec l’Etranger (l’APCAE), et tout particulièrement, monsieur Félix HAO, un ami francophone de la direction de cet organisme d’état chargé de la diplomatie. Lui aussi, a passé quelques nuits blanches pour nous assister. Il a mis toute son autorité pour nous soutenir dans cette opération. Nos remerciements sont d’autant plus vifs envers l’APCE qu’elle offre également à la Polynésie française 35 000 masques.

 

 

  • À monsieur WANG Cheng, et ses équipes qui nous ont assistés sur le plan logistique et administratif à Shanghai même. Sans lui, cette opération n’aurait pas pu démarrer. Son implication et le dévouement de ses équipes étaient une aide indispensable qui a contribué également à la réussite de cette mission. De plus, monsieur WANG Cheng et sa société TianRui font un don de 10 000 masques à la Polynésie française.
  • A monsieur le Haut-Commissaire et l’Ambassade de France à Pékin qui ont appuyé et facilité notre démarche auprès des autorités chinoises. 
  • A monsieur Hiria OTTINO qui a accompagné le vol au titre de la présidence. Sa présence au sein de ce vol a été essentielle. Il a assuré le lien et la coordination entre Le consulat de Chine, la présidence, l’avion et la Chine. Je sais que ses nerfs ont été éprouvés. Il a navigué ces derniers jours, comme beaucoup d’entre nous, entre désespoir total et espérance.
  • Et enfin, à Air Tahiti Nui, son président directeur général, les équipes au sol et en particulier à l’équipage qui a tenu bon et qui n’a jamais douté, douté de leur devoir de réussir et de leur mission. Merci pour votre courage.

 

Mes chers amis, pour terminer mon propos, je voudrais juste dire qu’il y aura très probablement un second vol cargo pour récupérer le reste de nos marchandises et également profité du retour vers Tahiti pour aider nos amis et frères du Pacifique en leur livrant les dons faits par la Chine en leur faveur et qui sont restés en Chine. Nous aurons l’occasion d’en reparler au moment opportun.

 

Je vous remercie. »