Jeudi 15 et vendredi 16 décembre 2022, les perliculteurs de Mangareva se sont mobilisés pour tenter de redynamiser le collectage de la nacre dans le lagon des Gambier : 3500 nacres ont été réintroduites dans le milieu naturel.
Depuis quelques années, le collectage, c’est-à-dire le captage de larves de nacres, nécessaires à la production d’huitres perlières, connait une forte diminution à Mangareva.
A l’origine de 33% de la production de perles en Polynésie française, les perliculteurs des Gambier sont entièrement dépendants du collectage qui doit être assuré par la reproduction des huitres locales, puisque l’importation de nacres y est interdite. Dans un 1er temps observé par les perliculteurs, la Direction des ressources marines (DRM) a confirmé cette diminution grâce à une évaluation annuelle du collectage menée sur 3 ans.
Suites aux résultats de ces études, une équipe de la DRM s’est rendue à Mangareva du 13 au 17 décembre dernier pour initier avec les perliculteurs un restockage du lagon en huitres perlières.
Grâce à la mobilisation de perliculteurs engagés (Benoît Urarii, Thomas Essen, James Gooding, Puea Taerea, Hoarai Urarii et Joseph Teakarotu) et de leurs employés, 3 500 nacres mises à disposition par les professionnels ont été réintroduites dans le milieu naturel en 2 jours, sur des sites préconisés par les chercheurs de l’IRD et IFREMER.
Disposées sur le meilleur substrat possible accessible en apnée, les perliculteurs devront effectuer un suivi régulier afin de suivre l’évolution de ces nacres. Leur souhait est que rapidement, ces huîtres déjà matures puissent participer aux prochaines pontes et redynamiser le collectage. Il est cependant de la responsabilité des perliculteurs de continuer sur le long terme ces opérations de réensemencement de nacres.
« Le réensemencement, c’est déjà une 1ère action, ça mobilise et sensibilise les perliculteurs. Si ça marche, on le refera souvent. » James Gooding, perliculteur de Mangareva.
La perliculture est l’activité économique principale de l’île. C’est pourquoi les perliculteurs, la DRM, les chercheurs de l’IRD et l’IFREMER, le RESOLAG avec le soutien du projet PROTEGE, se mobilisent pour la pérennité de l’activité dans le lagon des Gambier.