Les représentants à l’Assemblée de Polynésie française étaient réunis, jeudi, en session extraordinaire pour examiner la troisième modification du budget général et des comptes spéciaux pour l’exercice 2020.

En début de séance, le Président de la Polynésie française Edouard Fritch a retracé la chronologie des événements depuis le début de la crise Covid-19, de la décision de confinement du 20 mars à la réouverture des frontières le 15 juillet dernier en réexpliquant les mesures tant sanitaires que budgétaires prises par le gouvernement, en particulier lors du collectif budgétaire du 26 mars  qui a concentré les ressources financières sur la protection du Pays confronté à la pandémie.

L’état d’urgence sanitaire passée, la Polynésie française doit tenter de contenir les effets de la crise économique engendrée par l’arrêt brutal de l’activité et en particulier de l’industrie touristique. C’est dans ce cadre que s’inscrit cette nouvelle modification budgétaire qui permet de compléter les moyens d’intervention du Pays auprès des particuliers et des entreprises, de soutenir le système de protection sociale et de rétablir des crédits indispensables au fonctionnement de l’administration et qui avaient été réaffectés sur des dispositifs d’urgence.

C’est ainsi que les mesures de soutien à l’emploi sont à nouveau dotés de 9,3 milliards Fcfp et qu’une enveloppe complémentaire de 2,9 milliards Fcfp a été accordée pour les CAE.

Au titre de la préservation du système de protection sociale généralisée, c’est une intervention de 16,5 milliards Fcfp que le gouvernement a proposé, répartie entre un prêt de trésorerie à la CPS (Caisse de prévoyance sociale) de 9,6 milliards Fcfp et l’apurement anticipé de la dette du Pays au titre du Fonds d’amortissement du déficit social (FADES) d’un montant de 6,9 milliards Fcfp.

Enfin, pour respecter la sincérité du budget, une réduction du produit des taxes et impôts attendus pour l’année 2020 est constatée à hauteur de 15 milliards Fcfp, compte tenu des effets de la crise économique.

Le collectif budgétaire qui s’élève ainsi, en dépenses réelles (hors écritures d’ordre), à 37,592 milliards Fcfp, dont 22,784 milliards Fcfp en fonctionnement et 14,808 milliards Fcfp en investissement, est financé par un prêt contracté auprès de l’agence française de développement (AFD) garanti par l’Etat d’un montant de 28,640 milliards Fcfp, par les réserves budgétaires cumulées et des redéploiements de crédits.