Le Vice-Président, ministre en charge de la perliculture, Teva Rohfritsch, a pris connaissance dans la presse des déclarations tenues par Madame Williams et les représentants du syndicat des petits et moyens perliculteurs de Polynésie française, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue lundi au Royal Tahitien.
Il est regrettable qu’aucune demande de rendez-vous ou de réunion n’ait été formulée par le syndicat au ministre de la perliculture ou à la Direction des ressources marines.
Le Conseil de la Perliculture constitue l’instance de dialogue créé par la loi. Il se réunira le 22 mai prochain, pour faire un point d’étape sur la nouvelle organisation du secteur de la perle, deux ans après sa promulgation. Les structures représentatives du secteur seront appelées à y participer et à engager un dialogue avec le Gouvernement dans un cadre formel de travail. Les présidents de comités de gestion, qui doivent être créés à l’initiative des professionnels, y siègeront de droit également, dès lors qu’ils représentent l’ensemble des perliculteurs de leur île, sur la base d’une élection en leur sein. Cette initiative leur revient et n’est pas le fait du Gouvernement.
Pour rappel, la loi vient organiser la filière suite à deux ans de consultation avec le secteur. Elle a été élaborée sur :
- le constat d’une baisse du prix moyen au gramme depuis la mise en place du contrôle systématique de l’épaisseur de la couche nacrière, celle-ci donnant lieu à de nombreux circuits informels d’exportation échappant à tout contrôle ;
- de nombreuses contestations y compris judiciaires sur la capacité de l’administration à apprécier la qualité des perles à commercialiser et à détruire les rebus confisqués ;
- la nécessité de mieux maîtriser la production en établissant des quotas par île et par exportation avec un contrôle des volumes ;
- la responsabilisation des acteurs sur la commercialisation des perles en établissant la possibilité de certification gratuite des lots de perles pour les producteurs souhaitant établir des critères de commercialisation, voire de labels à leur initiative :
- la nécessité de mise en place de filières de traitement de déchets issus de l’exportation perlicole pour ne plus renouveler le désastre économique de Takaroa, conséquence de la négligence des professionnels abandonnant dans les lagons les filets, plastiques, ombrières et autres matériels sans aucun soucis de préservation de l’environnement et de leur outil de travail.
Sur la problématique des déchets perlicoles, la DRM a mis en œuvre en 2017 plusieurs études d’évaluation des déchets perlicoles immergés dans les lagons de plusieurs atolls, notamment aux Gambier (coopération dans le cadre du programme RESCCUE) et à Takaroa. La quantité totale de ces déchets a été évaluée à 3.400 tonnes, seulement sur Takaroa.
D’autre part, d’importantes quantités de déchets sont stockées à terre, souvent en attente d’être brûlées ou tout simplement abandonnées sur les ‘motus’. C’est ainsi qu’en mars 2019, après plusieurs mois de consultation, le groupement « Raromatai environnement / Fenua environnement » a été attributaire du marché d’évaluation des quantités (volume et poids) que représente la totalité des déchets perlicoles stockés à terre dans les îles suivantes : Ahe, Manihi, Arutua, Takaroa et Takapoto.
A l’issue des résultats de cette étude (dans 2 mois), le ministère obtiendra, après extrapolation des données, une évaluation de la quantité totale des déchets en mer et à terre. Cela permettra alors de mettre en place un plan de gestion global sur toutes les îles perlicoles, en relation avec la DIREN. Ce plan de gestion est prévu très prochainement.
Le Gouvernement est ouvert à toute discussion avec tout perliculteur souhaitant nourrir un dialogue constructif et responsable et relance l’appel aux professionnels des îles perlicoles de constituer leur comité de gestion pour participer prochainement au Conseil de la Perliculture.