Moetai BROTHERSON, Président de la Polynésie française, a rencontré John SILK, Ambassadeur des Îles Marshall auprès des Nations Unies, le mardi 8 octobre 2024.

En prélude à leur entretien, le chef de l’exécutif polynésien lui a témoigné sa reconnaissance pour le soutien des Îles Marshall à la réinscription de la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser il y a 11 ans.

Les discussions ont ensuite débuté par un sujet commun à la région Pacifique : les essais nucléaires. De 1946 à 1958 ce sont au total 67 essais américains qui ont été réalisés aux Îles Marshall, contre 193 essais français sur la période de 1966 à 1996 en Polynésie française sans oublier les 3 essais britanniques à Kiribati de 1957 à 1958.

Les deux parties ont souligné l’importance de la solidarité régionale entre les pays du Pacifique qui portent ce lourd héritage nucléaire.

Il a été notamment évoqué les conséquences environnementales, sociales et sanitaires profondes et durables, comme les cancers, maladies congénitales et autres affections graves dont le coût ne sont souvent pas pris en charge par les nations responsables des essais nucléaires.

Il a aussi été évoqué les conséquences humanitaires des armes nucléaires faisant écho à la résolution 78/34 de l’Assemblée générale des Nations Unies.

La résolution 51/35 du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies souligne quant à elle que la contamination radioactive continue d’affecter les droits fondamentaux des peuples des Îles Marshall, y compris leur droit à un environnement sain, à la santé et à la sécurité alimentaire. La 1ere commission des nations unies en charge du désarmement et de la sécurité internationale traite des conséquences du nucléaire. Au sein de Forum des îles du Pacifique, les deux pays vont également renforcer leur coopération sur ces sujets.

L’ambassadeur a enfin rappelé que les Îles Marshall demandent toujours des excuses formelles de la part des États-Unis pour les dommages causés. En comparaison, l’exemple de l’Australie, qui a présenté des excuses en 2009 pour les tests britanniques sur ses terres, montre que la reconnaissance officielle de ces injustices est un premier pas possible vers la réparation et la justice.

La rencontre a permis de renforcer les liens entre la Polynésie française et les Îles Marshall, unies par une histoire commune de résilience face aux impacts nucléaires, et leur engagement commun à obtenir justice pour leurs populations respectives.