Taivini TEAI, ministre de l’Agriculture, des Ressources marines, de l’Environnement, en charge de l’Alimentation, de la Recherche et de la Cause animale, a rencontré David PROIA et Marcel SUHAS, qui venaient solliciter l’appui du Pays en vue de développer une filière de formation de chiens et maîtres-chiens dédiés à la lutte contre les rongeurs.

Ces derniers constituent en effet des nuisibles majeurs, à l’origine de nombreuses maladies et atteintes à la biodiversité.

Le Pays finance à ce titre depuis des années l’acquisition et la formation de chiens détecteurs de rats, notamment en vue d’assurer la protection d’espèces endémiques tels que les loris de Rimatara et Ua Huka.

Toutefois, lesdits chiens sont jusqu’à présent formés en Nouvelle-Zélande, alors même que des dresseurs locaux sont convaincus qu’il serait possible de les éduquer localement pour un coût moindre et avec pour avantage de créer un nouveau secteur d’activité générateur d’emplois et de vocations.

Bien que les progrès rencontrés par les éleveurs soient encourageants et laissent penser que de nombreux chiens et maîtres-chiens pourraient être formés au fenua dans le futur, le ministre et ses invités ont pu constater que les opportunités économiques propres à garantir la création pérenne d’emplois étaient pour le moment limitées.

Le ministre a toutefois confirmé que ses services avaient pour objectif d’intensifier la lutte contre les espèces menaçant la biodiversité, dont font partie certains rongeurs.

Il a également affirmé sa volonté de faire mieux respecter les dispositions du Code de l’environnement, qui obligent transporteurs et les exploitants des sites d’embarquement et de stockage des marchandises destinées au transport interinsulaire à mettre en place des mesures régulières et continues de dératisation.

En effet, il est logique que les personnes exerçant des activités susceptibles de contribuer à la diffusion des pestes soient astreintes à prendre des mesures préventives et curatives. Pourtant, en pratique, il est très rare que les marchandises et les moyens de transport soient dératisés dans les conditions fixées par la réglementation.

Le ministre a donc demandé à ses services de déterminer des modalités de contrôle qui permettront de s’assurer du respect de la réglementation.

Il s’agit encore une fois de fixer un cadre plus protecteur de notre environnement et de s’assurer du respect de la volonté du législateur polynésien, qui a entendu confier la charge de la dératisation des sites à risque à leurs exploitants.

Parmi les pistes explorées, il est envisagé de contraindre ces derniers à transmettre au service compétent un document démontrant que des mesures de prévention et de lutte contre les rats sont mises en œuvre. Ce document pourrait notamment être une attestation d’un applicateur agréé de rongicides ou d’un maître-chien détecteur de rats. Ces derniers, s’ils se montrent efficaces et proposent leurs services à des prix compétitifs, pourraient dès lors développer une clientèle tout en contribuant à la préservation de la biodiversité

Cette mesure s’inscrirait dans la politique de développement des activités en faveur de l’environnement promue par le gouvernement et répondrait également aux attentes des associations et des exploitants du secteur primaire.