La Commission des ressources marines de l’Assemblée de la Polynésie française, emmenée par son président Charles Fong Loi et le ministre de l’Agriculture en charge de l’économie bleue, Tearii Te Moana Alpha, se sont déplacés sur l’atoll de Rangiroa en ce début de semaine.
Ce déplacement s’inscrit dans une démarche de cohésion de l’action ministérielle et celui de la commission visant à coordonner les actions du terrain, mais aussi à afficher les ambitions de développement sur Rangiroa et plus largement sur l’ensemble de la Polynésie française et d’évoquer un plan pluriannuel de développement de l’aquaculture, de la formation maritime et de l’exploitation durable des milieux lagonaires.
Accueillie par le Tavana de Rangiroa, M. Tahuhu, la délégation s’est rendue sur le site du Centre des métiers de la nacre et de la perle de Rangiroa (CMNP) afin d’aborder le thème de la formation maritime professionnelle. Les échanges ont principalement porté sur la formation en matière de perliculture et le ministre a réaffirmé la volonté du Gouvernement de progressivement remplacer les greffeurs chinois par des greffeurs polynésiens avec un référentiel de formation aux techniques de la greffe plus adapté à la réalité du terrain.
Outre les formations conventionnelles comme le CPL (Certificat de pilote lagonaire) et le BCPC (Brevet de capitaine de pêche côtière) qui seront délocalisées à Rangiroa, ce centre accueillera désormais de nouvelles formations visant à optimiser les investissements réalisés. Constitué de bâtiments destinés à la formation, de plateaux techniques, de divers équipements, le ministre donne le cap : faire de ce centre un véritable tremplin pour développer l’aquaculture mais aussi la formation des divers métiers de la mer.
Avec la nouvelle convention établie entre le Pays et The Nature Conservancy (TNC) adoptée par l’Assemblée de la Polynésie française, ce partenariat verra sa concrétisation et sa mise en œuvre sur ce site. Ce partenariat a pour objectif de mutualiser les moyens du Pays et de solliciter un appui en ingénierie pour développer l’aquaculture qui sera une véritable alternative à la pression de la pêche en milieu naturel mais aussi de mieux connaitre les stocks existants de nos lagons.
Les premiers résultats d’une étude sur les moyens à mettre en œuvre pour l’amélioration de la gestion de la pêche lagonaire en Polynésie française, avec Rangiroa comme site Pilote, ont été présentés aux élus par le docteur Charles Daxboeck, un des membres de l’équipe [1] de TNC qui a réalisé ce projet durant les trois dernières années. Cette étude, publiée dans une revue scientifique de renommée internationale « FishBiology », est issue d’une collaboration avec Ocean Products Tahiti, la commune de Rangiroa, la Présidence de la Polynésie française et le ministère de l’Agriculture en charge de l’économie bleue. Elle a pour objectif d’identifier les principales espèces ciblées par les pêcheurs, d’évaluer l’état actuel des stocks et de faire des recommandations pour une gestion durable des ressources.
Enfin, le ministre est allé à la rencontre des agriculteurs de Rangiroa pour assurer de son soutien et de l’accompagnement des services agricoles du Pays en faveur du développement d’une agriculture biologique, permettant une sécurité et une diversité alimentaire aux Tuamotu.
[1] Composition de l’équipe : Filou A, Daxboeck C, Beguet T, Cook C