Après une cérémonie d’ouverture haute en couleurs au son des percussions, la première réunion des dirigeants du forum à laquelle Moetai BROTHERSON, président du Pays, a participé était consacrée aux organisations membres du Conseil des Organisations Régionales du Pacifique (CORP), représentées par leurs directeurs et directrices.

La Communauté du Pacifique (CPS), le Programme Régional Océanien de l’Environnement (PROE) ou bien l’Organisation du Tourisme du Pacifique Sud (SPTO), dont la Polynésie française est membre, étaient représentés. Mais aussi l’Agence de Pêche du Forum (FFA), ou l’Université du Pacifique Sud (USP) par exemple. Autant d’organisations fondamentales pour le développement économique et social de la région.

C’est ensuite la session plénière du forum qui a réuni les 18 pays membres du Forum, dont 14 étaient représentés au plus haut niveau. Un agenda chargé attendait les dirigeants qui ont notamment discuté de la mise en œuvre de la Stratégie 2050 pour le continent bleu du Pacifique, et du changement climatique et de la résilience des Pays insulaires.

Ils ont également adopté plusieurs déclarations, dont :

  • La Déclaration du Forum des îles du Pacifique sur la continuité de l’État et la protection des personnes face à l’élévation du niveau de la mer liée aux changements climatiques ;
  • La Déclaration des dirigeants du Pacifique sur l’égalité des genres, revitalisée ;

Certains sujets sensibles ont été renvoyés pour discussion lors de la retraite des dirigeants. Cette dernière s’est déroulée sur l’île d’Aitutaki, où un accueil traditionnel les attendait. La retraite a eu lieu sur une pirogue double naviguant un calme lagon cristallin. A l’abri des oreilles indiscrètes, les dirigeants ont ainsi pu parler librement de sujets plus délicats comme le rejet des eaux de Fukushima, dans un contexte d’opérationnalisation du traité de Rarotonga pour une zone exempte d’armes nucléaires dans le Pacifique sud. Les dirigeants sont unanimement d’accord sur la nécessité de continuer le dialogue avec le Japon et l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (IEAE) afin de contrôler le rejet des eaux prévu sur 30 ans.

Cependant, la Polynésie française, les Îles Marshall et Kiribati, ayant subi des essais nucléaires, font partie des pays extrêmement prudents sur la question du fait des conséquences inconnues sur une population et un environnement souffrant encore des conséquences de l’héritage nucléaire.

Le sujet de l’extraction des minéraux en eau profonde a également été abordé. Une discussion « Talanoa » de haut niveau y sera consacrée en 2024. Moetai BROTHERSON en sa qualité de Président du Pays, a rappelé la position adoptée par la Polynésie française : « Oui à l’exploration scientifique afin de mieux connaître cet environnement des abysses encore mystérieux pour l’homme et la biodiversité comme les minéraux qu’elle abrite. Non à l’exploration dans le but d’exploiter, et non à l’exploitation alors que la technologie comme la règlementation permettant de protéger au mieux l’environnement font encore défaut. »

L’accueil de Rarotonga a été à la hauteur de sa réputation. Le premier ministre des Îles Cook, Mark BROWN, et le secrétaire général du forum, Henry PUNA, ayant particulièrement bien accueillis les dirigeants.

Le code vestimentaire des réunions dit « kia ora na wear » ou « island attire », excluant expressément les costumes et cravates, a permis de faire défiler les belles chemises et robes locales ainsi que les « lavalava » typiques du Pacifique et particulièrement appréciés par le Président BROTHERSON.

Le prochain sommet du forum aura lieu à Tonga.

 

COMMUNIQUÉ DU PACIFIC ISLANDS FORUM – FIFTY-SECOND PACIFIC ISLANDS FORUM RAROTONGA, COOK ISLANDS