Éliane TEVAHITUA, Vice-présidente, ministre de la Culture, de l’Environnement, du Foncier et de l’Artisanat, en charge des Relations avec les Institutions, était en déplacement sur l’île de Hūāhine, du vendredi 3 au dimanche 5 mai 2024, pour une mission de reconnaissance du terrain avant la tenue du Conseil des ministres, délocalisé, prévu le mercredi 15 mai 2024, à la mairie de Fare.

Elle a été accueillie par Marcelin LISAN, maire de  Hūāhine, par le conseil municipal et les maires délégués de Hūāhine. À la faveur d’une première réunion de travail, ces derniers ont pu passer en revue les problématiques foncières (remblais), culturelles et environnementales (protection des zones de mouillage) relatives à l’île même.

Dans le cadre de sa mission, la Vice-présidente est allée à la rencontre des différentes associations œuvrant pour la promotion de la culture et la sauvegarde du patrimoine qui ont pu lui faire part de leurs initiatives et de leurs projets en faveur de leur communauté.

La Vice-présidente, ministre de l’artisanat, s’est également entretenue avec les représentants des associations d’artisans qui ont fait part de leur souhait de voir aboutir un ancien projet de construction d’un fare d’artisanat sur le quai des paquebots à Maro’e et de pouvoir bénéficier d’informations sur les dispositifs de soutiens et de formation en faveur du secteur. Cette réunion de travail s’est achevée par la visite du fare d’artisanat situé à proximité immédiate du quai de Fare.

Elle s’est ensuite rendue au fare pōte’e de Maeva, lieu incontournable pour découvrir l’histoire et le riche passé culturel et archéologique de l’île. À l’origine, ce fare, utilisé comme maison de réunion, était situé à côté du temple protestant du village de Maeva. Délabré, il fut reconstruit sous l’impulsion du Pr. Yosihiro SINOTO et de la communauté de Maeva en 1972, et érigé à l’entrée du village, entre les marae classés Vai’ōtaha et Rauhuru. Élément caractéristique du paysage culturel traditionnel du village, ce fare pote’e est devenu une salle patrimoniale et un espace de rencontres et d’activités culturelles et touristiques majeurs pour l’île de Hūāhine. La gestion du fare pōte’e ainsi que des marae attenants Vai’ōtaha , Rauhuru et  Haumaru  a par ailleurs été confiée à la Direction de la culture et du patrimoine (DCP) par arrêté no 2908/VP du 19 mars 2024, s’engageant ainsi dans une démarche de conservation, de mise en valeur, d’entretien et d’animation du complexe cultuel, cérémoniel et archéologique.

La Vice-présidente a également visité les parcs à poissons de Maeva, restaurés par le Pr Yosihiro SINOTO, et encore utilisés à Maeva, où la pêche traditionnelle demeure un mode de subsistance pratiqué par les villageois.

Le vaste complexe archéologique de Maeva est remarquable par la densité de marae construits côte à côte au bord du lac Fa’una Nui et dans la colline de Mata’irea. Sur le littoral, la visite s’est poursuivie par le contrôle des huit marae restaurés depuis 2022 par la DCP : marae Mānunu, Vai’ōtaha, Rauhuru-Haumaru, Fare Ro’i,  Ōava’ura , Fare Tou  et  Avaroa . La restauration systématique des marae classés de Maeva, dont l’état de conservation était critique, a été entièrement financée sur les fonds d’investissement du Pays, permettant aujourd’hui à ces marae d’être en très bon état de conservation.

Côté montagne, plus d’une cinquantaine de marae est érigée sur la colline Mata’irea, surplombant directement la lagune. Le complexe archéologique Te ana Hui ari’i est classé au titre des monuments historiques et des sites naturels de la Polynésie française par l’arrêté no 1694 du 10 décembre 2002. Ces vestiges, classés pour leur intérêt artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, font l’objet de mesures de protection, de conservation et de préservation.

La Vice-présidente a achevé sa visite en se rendant sur les marae Tefano, Mata’irea Rahi, Mata’irea Iti, Maru’aitū et Paepae ‘Ōfata qui offrent une vue magnifique sur le chenal, les motu et le sud-est de Hūāhine iti.

La Vice-présidente a poursuivi son déplacement par la visite de différents sites culturels de l’île : la pierre  Pīpirimā , la bibliothèque située dans les locaux de l’école de Fare, la tombe des marins et soldats français tués en 1846 à Maeva, les tombes d’Henri HIRO et de Bobby HOLCOMB, le grand marae ‘Anini à Parea et l’empreinte de Pi’ihoro à Fīti’i.

À Maeva, de nouveaux panneaux signalétiques et d’interprétation seront implantés sur le site, notamment autour du fare pōte’e, au second semestre 2024. Ces panneaux amélioreront l’expérience des visiteurs en leur fournissant des informations culturelles actualisées, contribuant ainsi à une exploration plus enrichissante et immersive du site. Un plan de situation des marae sera également actualisé et offrira davantage de renseignements sur les vestiges via des codes QR.

Le classement des marae  Fare Tai , Fare ‘ie , Fare Miro  et  Taha’a compléterait la liste des marae protégés de Maeva édifiés au bord de la lagune Fa’una Nui. En effet, la présence des marae côte à côte fait partie intégrante du paysage villageois de Maeva. Sur la colline Mata’irea, il est envisagé le classement des marae Tefano ,  Mata’irea Iti,  Maru’aitū et  Paepae ‘Ōfata. Ces sites, constituant une attraction culturelle majeure, attirent tant les visiteurs locaux que les touristes étrangers à Hūāhine. Cependant, leur statut actuel de site non-classé limite les possibilités de restauration par la DCP. Leur classement permettrait de former un ensemble archéologique cohérent sur le plan juridique et patrimonial, favorisant ainsi leur restauration et leur mise en valeur, tout en préservant leur importance culturelle pour les générations futures.

La Direction de la Culture et du Patrimoine (DCP) poursuivra ses efforts de conservation et de valorisation du patrimoine classé de l’île. Les travaux de restauration des marae Mata’irea Rahi, Teava et de ceux de la zone III du complexe Te ana Hui ari’i, situés sur la colline Mata’irea, sont programmés pour le second semestre 2024.

Au titre de son portefeuille du foncier, la Vice-présidente s’est rendue sur la parcelle domaniale Haururu située dans la commune de Ha’apū sur laquelle était, jadis, édifiée l’hôtel Hana iti .

Par ailleurs, la Vice-présidente s’est déplacée sur la terre ‘Uramoe où se situait l’ancien hôtel Sofitel de Maeva qui sert aujourd’hui de plage publique prisée par les habitants et touristes de Hūāhine. Elle a pu constater la subsistance, sur cette friche touristique, de structures délabrées (pilotis en béton, bâtiments abandonnés) et de trois marae dont l’état de conservation est préoccupant.

La Vice-présidente s’est enfin entretenue avec les membres des associations de protection de l’environnement qui se préoccupent de l’état de conservation du lac Fa’una nui et des cas d’errance et de maltraitance des chiens sur l’île de Hūāhine.