La directrice adjointe de cabinet du ministre délégué chargé des Outre-mer, Raphaëlle Epstein, a demandé à s’entretenir ce lundi, à Paris, rue Oudinot, avec la ministre polynésienne du Travail et des Solidarités, en charge de la Condition féminine, Virginie Bruant, actuellement en mission à Paris, pour participer aux Assises nationales du placement judiciaire.

Accueillie chaleureusement par le ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, la ministre Virginie Bruant a ensuite été reçue par sa directrice adjointe de cabinet, Raphaëlle Epstein.

Durant deux heures, elles ont eu des échanges très constructifs sur des thématiques diverses, telles que la réforme de l’apprentissage ou encore les violences intrafamiliales.

« Nous avons évoqué des dossiers que nous portons en Polynésie française, à savoir la réforme de l’apprentissage, les dispositions sur l’adoption, car nous souhaitons la réglementer un peu mieux. Nous sommes également dans l’attente d’un décret avant la fin de l’année. Il est essentiel que le ministère des Outre-mer soit au courant de ces sujets et puisse assurer un suivi attentif », a rajouté la ministre des Solidarités, Virginie Bruant.

La double peine des victimes

Un autre sujet a été abordé également durant cet entretien, celui des violences intrafamiliales. Une priorité que porte le Gouvernement polynésien : « Nous avons constaté qu’il en était de même en métropole. Nous avons donc demandé à intégrer la campagne nationale pour qu’elle ait un véritable écho en Polynésie française. Tout cela, en plus des actions que nous pourrions mener », a précisé Virginie Bruant.

A ses yeux, c’est un vrai sujet et « il faut que nous y allions ensemble avec l’Etat, pour être plus forts ». Dans son esprit, nous pouvons faire beaucoup plus pour les femmes qui sont victimes de tels agissements : « J’ai l’impression qu’elles sont victimes d’une double peine. Car, non seulement elles se font taper dessus mais de surcroît, c’est elle que l’on sort du foyer pour les isoler. Alors certes, c’est pour qu’elles soient en sécurité mais du coup les enfants sont déscolarisés car le foyer d’accueil n’est pas forcément dans la commune où elles résident. Et pendant ce temps-là l’auteur des faits reste tranquillement chez lui. Cela me choque. La directrice adjointe de cabinet du ministre délégué chargé des Outre-mer me disait qu’à Lilles, les juges testent une nouvelle formule ou c’est l’auteur des faits qui est sorti du domicile. Il faut que l’on réfléchisse à cela et que nous fassions évoluer nos mentalités sur le sujet » a-t-elle affirmé.

En maraude avec le SAMU social

A la suite, la ministre Bruant a assisté lundi, aux travaux des Assises nationales du placement judiciaire. Un sujet qui intéresse le Fenua au premier chef : « Peu de personnes le savent, mais nous avons 2 400 enfants sous mesure de protection judiciaire en Polynésie française. Dont plus de 800 qui sont placés. C’est énorme ! C’est une question majeure », a martelé la ministre des Solidarités. Ces Assises ont permis la présentation d’actions dans ce domaine dont elle compte bien s’inspirer. Là encore, Virginie Bruant milite pour une coopération étroite sur le sujet.

Mardi, dans l’après-midi, la ministre polynésienne aura une réunion de travail avec le SAMU social, structure qui n’existe pas en Polynésie française, même si un bureau des sans-abris a été ouvert dernièrement au sein de la direction des Solidarités, de la Famille et de l’Egalité (DSFE). Réunion suivie de 20h à 23h, d’une maraude à laquelle participera la ministre avec les équipes mobiles du SAMU dans Paris : « C’est important que nous allions sur le terrain avec eux pour voir ce que l’on peut adapter chez nous », a-t-elle indiqué.