La ministre du Tourisme, Nicole Bouteau, a rencontré, vendredi, le syndicat des guides de randonnée de Polynésie française, présidé par Jimmy Leyral. Cette rencontre, organisée à la demande de l’association, a porté sur des problématiques liées à la profession de guide de randonnée, aux besoins en formation, et aux difficultés d’accès aux vallées. Plus globalement, les discussions ont porté sur le développement du tourisme vert en Polynésie.

Pour exercer le métier de guide de randonnée, il faut être titulaire d’un brevet professionnel polynésien de guide d’activités physiques de pleine nature, mention “randonnée pédestre”. Le guide de randonnée pédestre est un professionnel qui encadre, accompagne et anime l’activité de “randonnée pédestre” auprès de tout public sur tous types de sentiers ou zones de montagne, y compris les passages nécessitant l’utilisation de techniques alpines.

Le syndicat, tout en saluant les dispositions des textes encadrant la profession, souhaite que l’activité soit mieux protégée face à une concurrence qui se développerait sans le niveau de qualification exigée pour exercer ce métier où la sécurité des personnes est au coeur de l’activité. Le syndicat a également souhaité sensibiliser la ministre sur la nécessité de mettre en place de nouvelles formations, la dernière formation de guide de randonnée pédestre remontant à 2015.

Les professionnels de ce secteur ont également attiré l’attention de la ministre sur une problématique plus globale à laquelle est confronté le développement du tourisme vert, et en particulier la randonnée pédestre en Polynésie française. Cette activité a pris naissance dans le milieu fédéral, avec deux associations créées dans les années 70 et une poignée de passionnés. La découverte de la montagne s’est ensuite un peu plus développée à la fin des années 90, avec en parallèle, les premiers “trails” et les premières formations de guides professionnels.

Depuis 5 ans, cette activité est en expansion. Les vallées devenues populaires ces dernières années sont de plus en plus fréquentées. “Le problème est qu’un sentier non maîtrisé est voué à être fermé. D’une part, il s’abîme, se détériore et devient même dangereux. D’autre part, les riverains sont dérangés par le ballet des piétons ou véhicules, et ferment petit-à-petit les vallées fréquentées”, a précisé le syndicat. Face à cette situation qui génère de plus en plus de tensions, les professionnels sollicitent le soutien du Pays ainsi que des communes pour travailler sur ce sujet de l’accès aux vallées, en concertation avec les riverains et les propriétaires terriens.

Compte tenu de l’ensemble des problématiques soulevées, Nicole Bouteau proposera dans les semaines à venir la mise en place d’un comité de pilotage sur le développement du tourisme vert en Polynésie, organe de gouvernance qui associera tant les acteurs publics que privés du secteur. La ministre a reconnu qu’il s’agit certainement du secteur qui a fait l’objet de moins d’avancées dans le cadre du plan d’actions de la stratégie de développement du tourisme 2015-2020. Il s’agira de rattraper le retard pris dans le développement de ce segment du tourisme polynésien qui devra prendre une place importante dans l’élaboration de “Fariiraa Manihini 2025”.