La Polynésie française, qui compte moins d’1% de terres immergées, près de 4% d’espaces lagonaires, et plus de 95% d’espaces océaniques, est confrontée à des enjeux et des problématiques nautiques et maritimes nombreuses et complexes. C’est dans ce contexte que Nicole Bouteau, ministre du Tourisme et du Travail, s’est longuement entretenue, jeudi après-midi, avec Alexandre Luczkiewicz, responsable des relations et des actions Outre-mer au sein du Cluster Maritime Français.

Nicole Bouteau a souhaité associer à cette rencontre le service de l’emploi, de la formation et de l’insertion professionnelles (SEFI), représenté par Hina Grepin, chef de service, et Christophe Misselis, directeur adjoint, ainsi que le Service du Tourisme, représenté par Bruno Jordan, chef de service, et Tahiti Tourisme, représenté par Manoa Rey, chargé d’études et marketing de niche. Au titre du Cluster Maritime de la Polynésie française, le Président Gérard Siu était accompagné d’Anne-Mai Do Chi et de Stéphane Renard.

Alexandre Łuczkiewicz est présent en Polynésie durant une semaine, à la fois pour rencontrer l’ensemble des représentants des forces vives de l’économie bleue polynésienne, publiques comme privées, et pour envisager l’organisation d’un Comité France Maritime spécifique sur Tahiti, à la faveur d’une Conférence Maritime Régionale qui pourrait être initiée d’ici à la fin de l’année par le prochain Haut-Commissaire de la République en Polynésie française.

Cette rencontre a été ensuite l’occasion d’aborder différents sujets, liés à l’emploi et la formation professionnelle maritime. Le dispositif de la « semaine de l’emploi maritime » porté par Pôle Emploi sur l’hexagone et dans différents départements d’outre-mer, pourrait ainsi trouver une déclinaison au fenua, afin de valoriser les filières et métiers de l’économie bleue, qu’ils soient embarqués ou à terre. Le suivi et la poursuite du déploiement d’un dispositif de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) territoriale dans différents secteurs, et notamment celui de la pêche hauturière, qui a été initié par le SEFI en 2018, ont également été évoqués.

Au titre du développement touristique, la ministre a rappelé combien les enjeux de gestion à la fois des espaces nautiques et maritimes, ainsi que des infrastructures et investissements productifs, tels que les marinas et les ports, sont au cœur des préoccupations actuelles. En effet, la multiplication des pratiques nouvelles, de toutes natures, au sein des espaces littoraux et lagonaires, ainsi que l’augmentation des flux maritimes, peuvent non seulement générer des conflits d’usages, mais interrogent sur les modes de régulation les plus appropriés afin de contenir des degrés d’acceptabilité environnementale et sociale au sein des différentes îles. L’éparpillement et le nombre des îles concernées, dans des situations et avec des capacités d’accueil très inégales, ne permettent pas encore de voir émerger un modèle de gestion et de régulation unique. Si le Pays accompagne aujourd’hui les communes dans leurs efforts pour trouver un équilibre soutenable et vertueux, l’appui de réseaux d’acteurs expérimentés, tels que le Cluster Maritime Français, pourrait permettre de favoriser des solutions locales innovantes et exemplaires.

Par ailleurs, pour l’essor des différentes filières touristiques liées au nautisme et au maritime, essentielles pour la bonne santé économique non seulement des différents archipels de la Polynésie française, mais également pour la plupart des collectivités d’Outre-mer, l’appui et l’influence de groupements nationaux sont déterminants pour que le cadre national, tant règlementaire, technique que fiscal par exemple, évolue progressivement afin d’être le plus pertinent possible au regard des réalités locales. Les problématiques peuvent ainsi concerner tant la reconnaissance de différents titres et diplômes, que leur équivalence au sein d’un ou plusieurs bassins régionaux, leurs accès pour des populations insulaires parfois éloignées, mais cela se traduit également par des synergies de promotions, d’exigence de qualité, des échanges d’expériences entre différents territoires, ou avec des régions littorales hexagonales.

De même, la ministre a rappelé son souhait de pouvoir favoriser l’émergence de nouveaux produits touristiques, basés sur la culture maritime et les savoirs-faire traditionnels, tant dans le rapport et les usages liés au lagon par exemple, que dans les modes de navigation développés et perfectionnés au fil des siècles par les Polynésiens.

Ces aspects font d’ailleurs l’objet d’une valorisation spécifique, au sein d’un pavillon dédié au Peuple de l’Océanie durant l’exposition universelle de la mer, intitulée « La Mer XXL ». La ministre se rendra le 10 juillet prochain à la clôture de cet événement qui se déroule à Nantes, et a pris date avec le Cluster Maritime Français afin de pouvoir poursuivre les échanges sur les problématiques concrètes évoquées à l’occasion de cette rencontre