La délégation chargée de la mission “Évolution institutionnelle” des territoires d’Outre-mer, composée de Davy RIMANE, président de la délégation aux Outre-mer et député de Guyane, Philippe GOSSELIN, député de la Manche, Tematai LEGAYIC, député de la Polynésie, et René CARLÉ, administrateur de la délégation aux Outre-mer, a été reçue le mardi 19 mars, à la Présidence.
En l’absence de Moetai BROTHERSON, Président de la Polynésie française, les parlementaires se sont entretenus avec Vannina CROLAS, ministre de la Fonction publique, de l’Emploi, du Travail, de la Modernisation de l’Administration et de la Formation professionnelle, qui était accompagnée de Tehaurii TAIMANA, directeur de cabinet du Président de la Polynésie, de Christelle SANDFORD, directrice de cabinet du ministère de la Fonction publique et de Jeanne TINORUA, cheffe du cabinet ministériel.
La discussion s’est articulée autour de la nécessité de corriger les incohérences du statut actuel, de faciliter la mise en œuvre des programmes gouvernementaux et de réparer les préjudices historiques. Des points particuliers ont été abordés, notamment le renforcement de la protection des emplois locaux et des ressources foncières, la décentralisation des compétences de proximité, et la valorisation de la culture et des langues locales.
Ainsi l’évolution institutionnelle du Pays doit permettre de:
- Renforcer la protection des emplois locaux et des ressources foncières par l’établissement de la citoyenneté polynésienne ;
- Confier aux communes toutes les compétences de proximité afin de tenir compte de la dispersion de notre Pays sur 5 million de km2, et remplacer le Code général des collectivités territoriales (CGCT) par un Code des Communes Mā’ohi ;
- Mettre en place des conseils d’archipel, préfiguration du futur Etat fédéral et des états fédérés « Hau amui no Mā’ohi Nui » ;
- Récupérer tous les leviers de développement : aéroport de Fa’a’ā, visas etc.
- Protéger et valoriser notre culture et de nos langues (officialisation), et assurer une meilleure intégration de notre Fenua dans le grand Pacifique ;
- Assurer le remboursement et la prise en charge par l’État de toutes les dépenses liées aux maladies radio-induites (passées, actuelles et futures) et aux problèmes fonciers causés par l’imposition du code civil.
Toutefois, il nous faudrait changer de système et opérer un virage vers une Constitution propre.
Enfin, les parlementaires ont souligné l’importance d’une coopération constructive avec l’État français pour opérer des changements profonds dans le modèle économique et social de la Polynésie, en vue de mieux répondre aux enjeux de développement du territoire.
Cette réunion a été l’occasion d’échanges riches et constructifs entre les membres de la délégation et les représentants du Gouvernement.