En cette période d’examen du Baccalauréat, nombre de parents polynésiens évoquent, parfois, avec anxiété, le départ de leur enfant vers la métropole où il devra, dès septembre, suivre des études supérieures. L’éloignement, la crainte d’un isolement ou tout simplement de ne pouvoir s’adapter peuvent susciter des inquiétudes. Dans ce contexte, la Délégation de la Polynésie française tient à les rassurer et les invite à la contacter en cas de difficultés.

« Les étudiants polynésiens sont une priorité pour la Délégation, tout comme les malades », martèle Caroline Tang nommée Déléguée de la Polynésie française en 2015. En bientôt sept ans, elle a créé un guichet unique et activé un véritable réseau, de manière à répondre à l’attente des étudiants.

De manière concrète, les étudiants polynésiens peuvent désormais ouvrir un compte à la BRED Banque populaire ou encore à la Caisse d’Epargne d’Ile de France, grâce aux conventions passées entre ces établissements et la Délégation de la Polynésie française. Ces ouvertures de compte peuvent même se faire de Papeete dans le cas de la Caisse d’Epargne car celle-ci a acquis la Banque de Tahiti il y a deux ans.

Ces avancées sont majeures car, il y a encore peu, par méconnaissance, certaines banques refusaient toute ouverture de compte aux Polynésiens considérant qu’ils étaient des étrangers. Ce temps est à présent révolu.

La fin d’un parcours du combattant

Autres avancées, pour tous ceux qui ne souhaitent plus être affiliés à la Caisse de Prévoyance Sociale (CPS) mais font le choix de la Sécurité sociale, des facilitées ont été obtenues par la Déléguée de la Polynésie française auprès de son référent à la Caisse Nationale d’Assurance Maladie. S’affilier n’est plus un parcours du combattant.

En premier lieu, il faut récupérer son numéro de sécurité sociale à I’Institut de la Statistique de Polynésie française (ISPF), puis télécharger le formulaire 15763 d’ouverture de droits sur le site ameli.fr. Une attestation et un code d’accès au site « ameli » sont alors envoyés à l’intéressé qui pourra effectuer sa demande de carte vitale. Cette carte permet de ne pas payer la part Sécurité sociale des médicaments. En contractant une complémentaire santé le patient pourra ne payer aucun frais. « Et si l’étudiant n’obtient aucune réponse après avoir déposé sa demande d’ouverture de droits, nous l’invitons à nous contacter. Notre référent à l’assurance maladie débloque nos cas », précise Caroline Tang.

La Délégation travaille par ailleurs, avec l’assurance maladie, sur le parcours santé jeune en situation de précarité.

Priorité aux étudiants polynésiens

A noter que la Déléguée de la Polynésie française, de concert avec ses homologues de Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna, a saisi la Délégation Interministérielle à l’égalité des chances des Français d’Outre-mer au sujet de l’immatriculation des étudiants auprès de la sécurité sociale. Si bien que, depuis 2018, tous les Polynésiens nés en Polynésie française sont immatriculés à la Sécurité Sociale.

Pour la question du logement, la déléguée s’est rapprochée du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (CNOUS). Une convention avait été signée antérieurement entre cet organisme et le Pays pour qu’une priorité soit accordée aux étudiants polynésiens. A présent, l’étudiant obtient une réponse négative suite à sa demande, la Délégation de la Polynésie française intervient auprès du CNOUS pour que la convention soit appliquée.