Ce mardi matin, porté par ses prêtres et ses diacres, Monseigneur Hubert Coppenrath archevêque émérite de Papeete a été inhumé au cimetière des prêtres situé dans le quartier de la Mission à Papeete. Auparavant une messe épiscopale a été dite, présidée par Monseigneur Jean Pierre Cottenceau, archevêque de Papeete qui lui avait succédé en 2011, lorsque Père Hubert avait demandé à être déchargé de ses responsabilités, à l’âge de 80 ans. L’archevêque de Papeete était entouré du clergé, des prêtres du diocèse, des diacres et des Katekita. Une foule nombreuse, parmi laquelle de nombreuses personnalités officielles, s’est rassemblée en l’église Maria No Te Hau de la Mission, trop petite pour contenir tout le monde pour entourer la famille du défunt, et l’Église de Polynésie en deuil. Depuis deux jours et depuis que le corps de Père Hubert était exposé, l’église Maria No Te Hau n’a pas désemplit pour une succession d’hommages, de chants, de prières et de messes dites pour le défunt prêtre qui fut le berger du diocèse durant 15 ans.
Ce mardi matin, pour ce dernier aurevoir, l’émotion était forte et palpable. Le Gouvernement, conduit par le Vice-président Jean Christophe Bouissou, était présent, représentant le Président Edouard Fritch en déplacement à l’étranger, qui avait pu assister à la première veillée et rencontrer la famille du défunt avant de prendre l’avion. Le Président portait Monseigneur Hubert en haute estime et lui avait rendu hommage dans un communiqué de presse rendu public le jour de son décès (-ci-dessous).
Extraits :
Le Président Edouard Fritch salue un saint homme et un grand serviteur de Dieu
« Monseigneur Hubert Coppenrath a été un véritable guide spirituel pour notre Pays. Fidèle aux enseignements du Christ il a été un exemple pour tous. Erudit, passionné de culture, il aimait passionnément son pays et le Peuple Polynésien dont il fut longtemps l’un des guides…. Notre Pays perd un grand homme, généreux, sincère et discret, un théologien d’une profonde spiritualité. Père Hubert, comme tout le monde l’appelait, se souciait de tous et des jeunes en particulier pour lesquels il nourrissait une grande inquiétude face aux évolutions du monde et au bouleversement de la société polynésienne. La Polynésie chrétienne lui sera éternellement reconnaissante. Mgr Hubert était un saint Homme. Je salue l’homme et le grand serviteur de Dieu. Au nom de mon gouvernement, je me joins aux prières des Chrétiens de la Polynésie française qui l’accompagnent dans sa dernière demeure, où, j’en suis sur, l’attend le Père Eternel et tous ceux qui l’ont précédé. » avait écrit le Président.
Le Président a aussi rendu hommage à l’académicien, grand défenseur de la langue Maohi.
« Il aimait aussi sa langue, la langue tahitienne, travaillant ainsi avec vigueur et passion à la préservation et au rayonnement de celle-ci, afin qu’elle soit aussi un vecteur important de la transmission de la parole, un vecteur de Foi et de spiritualité. Sensible a la communication par la langue maohi, il oeuvrera pour que la langue de son pays soit plus présente dans cette mission importante. Il fut installé à l’Académie tahitienne – Fare Vana’a le 2 juillet 1974 alors qu’il était curé de la cathédrale Papeete. En février 1975, il est membre du 1er Toohitu du Fare vana’a aux côtés de Maco Tevane, Elie Salmon, John Martin, Willy Lagarde, Geneviève Clarck Cadousteau et Samuel Raapoto. L’Académie lui confie la commission de la langue tahitienne qu’il présidera jusqu’à ce jour. En juillet de la même année, il publie avec Paul Prevost la « Grammaire approfondie de la langue tahitienne (ancienne et moderne) ». Cette grammaire retravaillée au sein de l’Académie posait enfin les bases d’une langue tahitienne contemporaine et ouvrait une perspective vers la normalisation grammaticale de la langue tahitienne. C’est ainsi que tel un apôtre, il était au service de la Parole de Dieu, il a évangélisé la Polynésie, ici comme dans les iles. Inlassablement, il a sillonné nos archipels à la rencontre de celles et ceux qu’il considérait comme ses enfants. Son œuvre sera énorme et son héritage deviendra le socle de l‘Eglise de demain. »