La ministre du Tourisme, Nicole Bouteau, et le ministre de la Culture et de l’Environnement, Heremoana Maamaatuaiahutapu, étaient, jeudi matin, sur l’île de Moorea, pour l’inauguration des travaux d’aménagement réalisés sur le site de Tahiamanu.
En termes de fréquentation touristique, Moorea devrait bientôt être au même niveau, voire dépasser Bora Bora. Dans ce contexte, il est nécessaire de prendre soin de l’environnement qui est la richesse de tous mais surtout celle des générations futures. C’est le sens du PGEM (Plan de gestion des espaces maritimes) de Moorea qui est en cours de révision, celle-ci étant animée par la commune avec le soutien technique du Pays et de ses services et de nombreuses associations de l’île. Moorea dispose, en effet, d’un tissu associatif très dynamique, qui veille à ce que les équilibres soient respectés, que la population soit entendue afin de préserver la qualité de vie tout en permettant le développement économique de l’île, créateur d’activités et donc d’emplois.
La plage de Tahiamanu est l’une des trois seules plages publiques de l’île, et sa fréquentation est très importante. C’est pourquoi entre 2015 et 2017, des aménagements importants ont été réalisés côté montagne. Côté mer, la zone sud de la plage est, quant à elle, fortement soumise à l’érosion. Depuis 2014, la plage avait reculé de plusieurs mètres, entraînant la chute de nombreux arbres dans la mer, et la création de talus jugés préoccupants à la fois pour la sécurité des personnes, pour l’environnement, que pour la plage elle-même. Ainsi, il a été décidé de prioriser les études et les travaux d’aménagement contre ce phénomène d’érosion, ce programme étant piloté par le ministère du Tourisme. C’est un problème constaté dans plusieurs îles du fait des activités humaines, l’urbanisation ou encore les changements climatiques. Il faut des solutions innovantes pour faire face à ces situations, et pour préserver le littoral.
La baie d’Opunohu est un site pilote. Du quai de Papetoai jusqu’à l’hôtel Hilton, l’évolution de son littoral ces 50 dernières années a été étudiée dans le détail. Et, dans le cadre du projet RESSCUE de la Communauté du Pacifique, un diagnostic précis a été réalisé en 2016 pour Tahiamanu. La situation était vraiment préoccupante avec une perte de 60% de la surface de plage de sable blanc depuis 1955.
Il y a 6 mois, le président du Pays, Edouard Fritch, était présent, sur place, pour planter le premier “tumu ha’ari”, symbole de la renaissance, qui annonçait le démarrage des travaux de protection de la partie sud de la plage publique de Tahiamanu. Il y a eu beaucoup de communication et d’explications sur ce projet ici sur l’île de Moorea avec le soutien de la commune afin qu’il soit compris et accepté. Pendant près de deux ans, plusieurs réunions, en mairie ou sur site, se sont déroulées, afin de présenter aux habitants et associations le projet. Si rien n’avait été fait, la situation aurait empiré.
Le service du tourisme, avec l’aide de la commune de Moorea, assureront un suivi périodique du site. Il appartiendra également à chacun de le respecter et d’en faire bon usage afin que cet aménagement soit le plus durable possible. Le montant pour la réalisation de cet aménagement a été de 80 millions Fcfp. Il s’agit d’une enveloppe relativement modeste pour un résultat probant et des solutions concrètes afin de résoudre un problème qui touche de nombreuses plages. Cette opération va bénéficier tant aux visiteurs qu’aux résidents de Moorea, qui pourront ainsi continuer pleinement à profiter d’un accès public à la mer, et d’un espace naturel et de détente pour les familles.
Une action de bouturage des coraux va également être mise en œuvre sur l’ouvrage en enrochement, conduite par Jonathan Biarez, consultant en environnement en partenariat avec le CRIOBE. Cette action avait été préconisée à la fois par le projet RESCCUE et l’étude d’impact environnemental. Cela rajoutera une dimension pédagogique et scientifique aux aménagements réalisés.
En marge de cette inauguration, le dynamisme de la société Va’a Piti, les frères Roland et Raphaël Labaysse, qui ont présenté, à l’occasion de cette cérémonie, leur activité de pirogue traditionnelle qu’ils développent sur l’île de Moorea, a également été salué lors de cette cérémonie. Cette offre touristique a été récompensée en 2018 par le 2ème prix du “concours à la création et au développement d’entreprise dans le domaine du tourisme”.