Le Haut–commissaire Dominique Sorain et le Président de la Polynésie française Edouard Fritch ont tenu, jeudi matin, une conférence de presse commune pour faire un point l’évolution sanitaire en Polynésie française, et notamment sur l’évolution du protocole d’entrée en Polynésie française à compter du 1er mai.
« Nous avons fermé nos frontières en février dernier afin d’éviter la propagation des virus variants en Polynésie. Je vous l’affirme, nous avons eu raison. Contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays, nous avons réussi à les maîtriser: moins de 20 cas détectés et tous maîtrisés. Ce fut pour moi une décision difficile, mais j’ai voulu avant tout privilégier la santé en nous protégeant. », a déclaré le Président dans son allocution.
« Les conséquences économiques et financières sont importantes. En effet, cette décision de fermeture des frontières a eu des impacts non seulement sur l’économie touristique de notre Pays déjà fortement affectée en 2020, mais aussi sur de nombreuses activités qui lui sont directement ou indirectement liées. Je pense en premier lieu au secteur du transport aérien, lequel a perdu plus de 90 % de ses flux pour ce qui concerne l’international, et jusqu’à 45 % pour ce qui concerne le domestique. Rien que pour ATN, le nombre de vols entre 2019 et les prévisions pour 2021 passe de 2000 à 740 vols, avec des conséquences dramatiques sur sa situation financière. Dans le secteur de l’hôtellerie classée, ce sont 20 structures hôtelières qui ont dû fermer leurs portes, soit 45 % de la capacité totale alors que les 2 premiers mois de l’année laissaient entrevoir une reprise encourageante de l’activité. », a poursuivi le Président.
Le Président a ensuite détaillé les nouveaux protocoles sanitaires dans le cadre d’une phase de réouverture progressive des frontières, à compter du 1er mai.
Avant départ, comme actuellement, pour tout voyageur, un test RT-PCR négatif sera exigé dans les 3 jours avant le départ.
Au travers de la plateforme d’enregistrement ETIS, il faudra continuer à déclarer son itinéraire, ses contacts, pour nous permettre d’identifier, tracer et isoler si nécessaire, les voyageurs. Ces outils numériques doivent également nous permettre de recueillir tous les justificatifs requis pour permettre l’autorisation d’entrer en Polynésie française.
1 – Pour les voyageurs qui ont été vaccinés
Le principe est celui de la libre circulation sans dispositif de quarantaine.
Pour les voyageurs vaccinés, le schéma vaccinal devra être complet. Ils seront soumis à un test antigénique à leur arrivée à l’aéroport (J0).
2 – Pour les voyageurs ayant déjà été atteints par la Covid-19
Ils devront réaliser et justifier d’un test sérologique positif datant de 15 jours à 1 mois avant départ.
Ce test sérologique détermine la présence d’anticorps, c’est-à-dire que le voyageur est immunisé contre la covid par la présence d’anticorps.
L’ensemble de ces voyageurs immunisés seront soumis à un test rapide (dit antigénique) à leur arrivée à l’aéroport de Tahiti-Faaa.
Ainsi, l’ensemble de ces voyageurs vaccinés et immunisés seront soumis à une succession de 2 ou 3 tests : à J-3, à J0, voire un troisième test à J+4.
3- Pour les voyageurs qui n’ont été ni vaccinés, ni immunisés
Ils devront effectuer une quarantaine obligatoire de 10 jours, réalisée à Tahiti, soit à domicile, soit en structure dédiée, à leurs frais.
En plus du test PCR à J-3, ils seront soumis à un test antigénique rapide à J0 à l’aéroport, et à des tests RT-PCR à J+4 et à J+8 avant de pouvoir sortir d’isolement.
L’ensemble de ces filtres a été établi pour réduire au maximum tout risque de contamination, et permettre un suivi sanitaire individuel de chacun des voyageurs entrant en Polynésie, qu’il soit résident, nouveau résident, ou qu’il soit un touriste.
« Nous avons déjà fait la démonstration de notre capacité à faire respecter ces protocoles, et ils ont été éprouvés. Ils ont été validés par nos autorités sanitaires et celles de l’Etat. Ils nous assurent un niveau de protection très avancé pour notre population et notre territoire. Avec l’Etat, nous continuerons à mettre les moyens pour garantir la bonne application de ce protocole sanitaire. », a expliqué le Président.
Les séjours touristiques ne concerneront donc que les Etats-Unis, dans un premier temps. La situation sanitaire en France continentale et en Europe ne permet pas une ouverture, à ce stade.
Pour le mois de mai et celui de juin, les taux de réservations sont de l’ordre de 40 à 60% en hôtellerie classée, avec une majorité d’américains. Le marché américain, où la vaccination est par ailleurs très avancée, sera donc un marché « test » pour la Polynésie française.
La campagne de vaccination, tant à Tahiti, à Moorea, que dans les îles, est cruciale. « Plus nous serons nombreux à être vaccinés, plus nous pourrons contenir, voire endiguer cette épidémie. », a indiqué le Président.
Au 14 avril, plus de 47 000 doses de vaccins ont été injectées en Polynésie, représentant près de 31 000 personnes vaccinées dont 16 000 personnes ayant reçu 2 doses.
La Santé publique a pu vacciner à ce jour:
– 62 % des personnes de plus de 75 ans.
– 42 % des personnes de plus de 60 ans
– 15 % des personnes de 18 ans et plus.
Pour atteindre une immunité collective il faut atteindre plus de 50% de la population. C’est l’objectif qui est fixé à fin juillet.
« En plus de la vaccination, il faut continuer à respecter les gestes barrières, et il nous faut redoubler de vigilance dans la perspective de la réouverture. Je vous fais confiance sur le port du masque, notamment dans le secteur touristique, sur le lavage des mains et des surfaces collectives, sur la distanciation. Avec l’Etat et les Communes, nous engageons tous les moyens à notre portée, les équipes, les professionnels de santé, les guides sanitaires, et je compte aussi sur les professionnels du tourisme, et à la population, pour vaincre cette crise. Nous devons être soudés et unis. Nous devons avoir conscience que nos efforts individuels servent cette lutte collective, pour nos familles, pour nos proches, pour nos îles. En ouvrant progressivement nos frontières, et ce en commençant par les Etats-Unis, nous allons remettre notre Pays au travail. », a également indiqué le Président.