Le ministre de la Santé et de la prévention, le Dr Jacques Raynal, a reçu, mardi après-midi, l’administrateur d’Etat de l’archipel des Tuamotu-Gambier, Frédéric Sautron, en présence du Dr François Laudon, subdivisionnaire santé des Tuamotu-Gambier.

Le service de santé des Tuamotu-Gambier fait figure d’exception dans le paysage sanitaire polynésien du fait de sa géographie étendue : 70 atolls, dont 45 habités, éparpillés sur un losange de 1800 km de long sur 700 km de large avec une faible densité démographique, 55% de ces îles ayant moins de 300 habitants.

L’organisation des soins n’est pas conventionnelle en regard des référentiels de France ou d’Europe, mais est centré sur les agents paramédicaux (23 infirmiers et 54 auxiliaires de santé publique). Seuls 4 atolls sont médicalisés (Hao, Makemo, Rangiroa et Rikitea). 8 infirmeries sont placées dans les atolls de moins de 500 habitants et 28 postes de santé dans les atolls de moins de 300 habitants. La moitié des postes de soins sont hébergés dans les abris de survie (anticycloniques) cofinancés par l’Etat et le Pays. Plus de la moitié des infirmiers aux Tuamotu relèvent du cadre d’emploi CEAPF financés par l’Etat. Le ministre sollicite l’Etat pour l’organisation prochaine d’un concours de recrutement d’infirmiers CEAPF à affecter dans les archipels éloignés (Marquises, Tuamotu-Gambier)

La télémédecine a été débattue longuement durant cette rencontre avec Frédéric Sautron. L’objectif de ce projet est d’insuffler un effort certain de liaison quotidienne entre ces postes de soins isolés et le centre médical des Tuamotu-Gambier situé à Tahiti. En référence aux outils de télédiagnostic utilisés par des organismes humanitaires internationaux comme « Médecins Sans Frontière » (M.S.F), la mise à disposition aux infirmiers et auxiliaires de santé publique en postes isolés d’une mallette de télémédecine permettant à minima l’utilisation d’un électrocardiogramme numérique, d’un moniteur cardiovasculaire (tension artérielle, oxymètre) d’un stéthoscope électronique, d’un ophtalmoscope, d’un glucomètre permettra de rompre l’isolement professionnel de ces soignants. La transmission des données médicales vitales par internet facilitera une rapide prise en charge efficiente du patient paumotu.

Enfin, la révision de la convention Etat-Pays du 30 aout 2007 relative au centre médical de suivi des anciens travailleurs du C.E.P (Centre d’expérimentations du Pacifique) et des populations vivant à proximité des sites d’expérimentation nucléaire a été abordée. Le nouveau cadre législatif défini par la loi du 5 janvier 2010 dite « loi Morin », et la loi du 18 décembre 2013 de programmation militaire, impliquent une actualisation de la convention de 2007 permettant l’accompagnement des victimes et ayants droit sollicitant le bénéfice du dispositif mis en place par la loi Morin.