Éliane TEVAHITUA, Vice-présidente, ministre de la Culture, de l’Environnement, du Foncier et de l’Artisanat, en charge des Relations avec les Institutions, a été reçue ce mercredi 28 février par Rachida DATI, ministre de la Culture nationale.
La Vice-présidente a été reçue autour d’un petit-déjeuner offert par Madame DATI au cours duquel ces dernières ont eu l’occasion d’échanger sur plusieurs dossiers portés par la Vice-présidente au titre de ses portefeuilles de la culture, de l’environnement et du foncier notamment.
La ministre de la Culture nationale s’est dite ravie de pouvoir s’entretenir avec son homologue de la Polynésie française, qu’elle rencontrait pour la première fois, cette entrevue permettant d’aborder des sujets de fond de première importance.
Elle a ainsi amené le sujet de la restitution des restes humains, sachant l’engagement pris par la Vice-présidente en ce sens, en mettant en avant un rapport qu’elle venait de commander à ses services techniques sur les modalités possibles d’adaptation à l’Outremer de la loi prise en 2023 sur la restitution des restes humains d’État à État, qu’elle avait l’intention de suivre de près.
La ministre DATI a également mis en avant son intérêt majeur pour la région Pacifique, en termes d’exemplarité insulaire dans la gestion durable des espaces terrestres et maritimes, en lien étroit avec les communautés et le concept de « culture environnementale ».
La Vice-présidente l’a confortée dans cette démarche, en rappelant que la Polynésie française avait déjà initié de tels programmes ciblés vers une gestion environnementale et culturelle des espaces et des ressources, en citant l’exemple de la « Biosphère de Fakarava », des divers rāhui mis en place en Polynésie française, à l’échelle d’une commune, voire d’une île (Mo’orea), et a informé la ministre DATI d’un projet de réserve de biosphère à l’étude actuellement, portant sur un archipel tout entier, celui des Îles Australes, et qu’elle avait l’intention de soutenir.
Plus encore, la Vice-présidente a évoqué les programmes d’aires marines protégées et d’aires marines éducatives, mis en place aux Marquises notamment, avec le concours et l’implication forte des communes, mais surtout des communautés et qui participaient de la protection de l’environnement, de l’éducation des communautés à la préservation de leurs richesses et des ressources pour les générations futures.
La ministre de la Culture nationale s’est montrée très intéressée par ces types de programmes qu’elle voudrait porter et soutenir à l’échelle des collectivités ultramarines notamment, et souhaiterait pouvoir être rendue destinataire de dossiers et rapports sur le sujet.
Pour aller plus loin dans la protection et la gestion durable des espaces terrestres, maritimes et communautaires culturels des îles de la Polynésie française et plus largement des petites communautés insulaires de la région Pacifique, la Vice-présidente a évoqué sa conviction profonde d’une Polynésie française, voire d’une région Pacifique qui pourrait être classée et protégée au titre de « sanctuaire pour l’humanité », en termes de préservation des écosystèmes et de la biodiversité, dans une vision harmonieuse de leur gestion durable pour les générations futures, un sanctuaire de paix pour l’homme et l’environnement, l’un et l’autre ne faisant qu’un. Elle a évoqué en ce sens l’implication diplomatique des grands Pays du Pacifique, avec des enjeux géostratégiques pour la préservation de la paix dans la région, et donc dans le monde.
Les échanges entre la ministre de la Culture nationale et la Vice-présidente de la Polynésie française ont ensuite porté sur les candidatures Unesco présentées par la Polynésie française.
Rachida DATI a mis en avant le bel avancement du dossier des Marquises, pour lequel elle venait de recevoir le dernier rapport d’informations complémentaires, transmis par la Polynésie française, montrant le travail important et exhaustif réalisé par les équipes techniques du Pays.
Elle a assuré la Vice-présidente du soutien de la délégation française dans le nécessaire travail de lobbying à venir, en insistant pour qu’en parallèle, la Polynésie française travaille à obtenir, de la part des petits états insulaires du Pacifique notamment, avec qui les Polynésiens partagent des liens culturels très forts et un lignage ancestral commun, un soutien diplomatique pour la candidature des Îles Marquises notamment, mais également pour celle de « Te ‘Ori tahiti – La Danse tahitienne », dont le dossier avançait et qui, s’il était sélectionné par la France, à la fin du mois de mars 2024, pourrait être porté à l’Unesco en 2026.
Les ministres ont ensuite abordé la question des archives historiques conservées aux ANOM à Aix-en-Provence et intéressant le patrimoine de la Polynésie française, et notamment la problématique de leur accès difficile, puisque situées à plus de 20 000 km de notre Pays.
La Vice-présidente a rappelé l’intérêt majeur de ces archives dans la justification des droits fonciers des Polynésiens, justification nécessaire pour prouver leur lien traditionnel avec la terre, leurs terres, garantes de leur propre existence, et l’engagement de la Polynésie française pour faciliter l’accès à ces archives, par leur numérisation et leur mise en ligne sur Internet.
La Vice-présidente a informé la ministre de la Culture nationale d’un vœu de soutien adopté par le Gouvernement de la Polynésie française en ce sens, ainsi que d’un projet de résolution qui serait présenté aux élus de l’assemblée de la Polynésie française dans les jours prochains pour adoption.
Rachida DATI a assuré la Vice-présidente de tout son soutien dans l’avancement de ce dossier important pour le Pays, et pour les Polynésiens, pour lequel elle préconise notamment la mise en place d’un plan d’actions en plusieurs étapes, dont les modalités seraient étudiées et confirmées sous peu et proposées par les équipes du SIAF et des ANOM à celles du Pays, avec comme première étape, l’inventaire et l’identification des archives prioritaires à numériser pour leur mise en ligne sur Internet.