La ministre du Tourisme et du Travail, Nicole Bouteau, actuellement en mission à Paris, a rencontré, mercredi, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.

Au cours de cet entretien, le projet de convention-cadre avec Pôle-emploi a été évoqué avec la ministre du Travail, qui a la tutelle de cet organisme. La collaboration avec Pôle Emploi remonte à fin 2015 et a permis au SEFI d’entamer sa restructuration avec notamment un passage d’une logique de guichet à une logique de conseil et d’accompagnement personnalisé.

Afin d’atteindre cet objectif et pour faire du SEFI l’opérateur principal de l’emploi en Polynésie, le SEFI a besoin d’un transfert de compétences avec la venue d’experts ad hoc et la constitution d’une équipe d’agents formateurs en interne. La proposition de programme de coopération bilatérale repose sur la création d’une équipe “transformation” avec un expert long terme Pôle Emploi en appui à la conduite des projets stratégiques et managériaux, et d’experts thématiques. Il est aussi envisagé le déplacement d’agents au Campus Pôle Emploi en métropole.

La ministre Nicole Bouteau a également évoqué les partenariats avec l’AFPA (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes). Le volume des missions qui seront effectuées en faveur du SEFI avec un démarrage prévu début 2020 a ainsi été discuté. Parmi les gros chantiers prévus celui de l’« observatoire territorial », qui apportera la méthodologie pour la mise en place d’une GPEC territoriale, et celui de la mise en place d’une politique de certification pour les titres professionnels mis en place par le ministère polynésien du Travail.

Une convention-cadre est prévue avec l’AFPA pour la période 2020-2023. Cette convention devrait porter notamment sur la restructuration de l’apprentissage, la mise en place d’agréments pour les organismes de formation ou encore l’aide au toilettage du code du travail pour la partie formation professionnelle, avec une importante action de prospective pour les secteurs de l’hôtellerie, du tourisme et de la restauration (GPECT tourisme).

La ministre Muriel Pénicaud a quant à elle souhaité évoquer les évolutions importantes en matière de formation professionnelle. La loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a profondément changé le paysage de la formation professionnelle et de l’apprentissage en France. Elle modifie à la fois la gouvernance du système et l’interaction des acteurs entre eux. Elle s’adresse à chaque personne dans ses particularités et ses choix professionnels afin de l’accompagner efficacement sur le marché de l’emploi.

Ainsi depuis le 1er janvier 2019, chaque actif (hors agents publics) dispose d’un compte personnel de formation (CPF) crédité en euros et non plus en heures. Le CFP permet à toute personne active, dès son entrée sur le marché du travail et jusqu’à la date à laquelle elle fait valoir l’ensemble de ses droits à la retraite, d’acquérir des droits à la formation mobilisables tout au long de sa vie professionnelle.

A compter du 21 novembre prochain, les actifs disposeront d’une application mobile leur permettant de choisir une formation parmi les propositions de plus de 90 000 organismes de formation, de s’inscrire et de payer en ligne à partir des droits qu’ils auront acquis, dans le cadre de leur compte personnel de formation. C’est la Caisse des Dépôts qui est chargée de développer cet outil, de centraliser et gérer les ressources finançant le CPF, et de payer les organismes de formation.

Les deux ministres ont également évoqué le développement de la e-formation avec le projet en cours de création en Polynésie d’une plateforme numérique dédiée à la formation professionnelle à destination des archipels. Il s’agit du projet Te Opere Te Ite: une plateforme de formations en réseau, interinsulaires, à destination des salariés des entreprises et du secteur public.