Entretien avec Françoise BANAT-BERGER, Cheffe du service interministériel des archives de France (SIAF), adjointe au directeur général des patrimoines et de l’architecture, conservatrice générale du patrimoine

Éliane TEVAHITUA, Vice-présidente, ministre de la Culture, de l’Environnement, du Foncier et de l’Artisanat, en charge des Relations avec les Institutions, a rencontré le mardi 27 février, Françoise BANAT-BERGER, cheffe du service interministériel des archives de France (SIAF), au siège des Archives nationales de France.

La Vice-présidente s’est d’abord entretenue avec la Directrice du Service interministériel des Archives de France (SIAF) sur les modalités possibles du lancement d’un chantier de numérisation des archives issues du « Fonds Océanie » conservé aux ANOM à Aix-en-Provence (entité sous tutelle du SIAF), et leur mise en ligne sur Internet, afin de faciliter l’accès des Polynésiens aux archives intéressant le patrimoine de la Polynésie française, mais pouvant surtout apporter de la donnée et des informations cruciales qui participent à la résolution des problématiques foncières polynésiennes.

La directrice du SIAF a conseillé un rapprochement avec la directrice des ANOM, Isabelle DION, afin de travailler ensemble à la priorisation, en amont, des archives les plus riches, en termes de contenus intéressant le foncier, et qui pourraient être numérisées dans un premier temps.

 Un partenariat avec FamilySearch serait aussi à envisager, ces derniers étant en mesure d’apporter la technologie et les moyens humains nécessaires à la numérisation, ne restant aux archivistes que les tâches de la préparation des fonds à numériser et la validation des fichiers numériques, FamilySearch étant également en mesure d’aider techniquement à leur mise en ligne.

 La Vice-présidente a rappelé que le Gouvernement de la Polynésie française a récemment adopté un vœu de soutien pour faciliter l’accès aux archives conservées aux ANOM et intéressant le patrimoine polynésien, et qu’un projet de résolution serait prochainement soumis à l’avis de l’Assemblée de la Polynésie française, pour un soutien des élus en ce sens.

 La Vice-présidente a ensuite fait part du souhait de la Polynésie française de pouvoir retrouver et disposer de fac-similés, a minima, des actes fondateurs de la Polynésie française, tel le traité de Protectorat de 1842, ou encore le traité d’annexion de 1880. BANNAT-BERGER a informé la Vice-présidente de l’existence d’une archive relative à une convention concernant le protectorat de 1842, et qu’un fac-similé de celui-ci pourrait être réalisé en faveur de la Polynésie française.

 Les échanges ont également porté sur la possibilité pour la Polynésie française de pouvoir bénéficier de l’expertise préventive et curative notamment, d’un conservateur d’archives, qui pourrait assister et accompagner le service du patrimoine archivistique et audiovisuel de la Polynésie française (SPAA) dans la résolution de ses problématiques, en termes de conservation (moisissures, climatologie), de restauration, mais aussi de traitement des archives appartenant à l’État et stockées au dépôt des archives définitives de Tīpaeru’i ou détenues par les entités administratives du Pays.

 La directrice du SIAF a rappelé qu’il n’y avait malheureusement pas de mise à disposition ni de détachement possible d’un conservateur auprès de la Polynésie française, cette compétence étant, de son point de vue, trop peu représentée au niveau national.

 Elle propose des séances en visioconférences avec des experts en conservation, pour assister le SPAA dans la résolution de ses problématiques de conservation notamment.

 Au niveau financier, le SIAF propose une participation à 50 % pour des études qui seraient à conduire dans le cadre de la poursuite du chantier de réhabilitation/remise aux normes du dépôt définitif de Tīpaeru’i, ainsi que l’assistance (par visioconférence) d’un architecte qui s’appuierait sur les rapports d’études réalisés.

 Enfin, s’agissant des problématiques juridiques, en termes de compétences partagées par l’État et le Pays sur l’archivage en Polynésie française, le SIAF transmettra sous peu une note juridique rédigée par les services juridiques du ministère de la Culture national, laquelle préconiserait un conventionnement en faveur d’un service mutualisé qui s’appuierait sur le SPAA, la solution du véhicule législatif, avec la modification du statut de la Polynésie française n’étant pas d’actualité.