À l’occasion de la rentrée scolaire, la ministre de l’Éducation, Christelle Lehartel, accompagnée du vice-recteur, Philippe Couturaud, a procédé jeudi matin, à plusieurs visites d’établissements scolaires publics du premier et second degré, avant de faire un point sur le système éducatif lors d’une conférence de presse, organisée à la Présidence.
Christelle Lehartel s’est, en effet, rendue à Punaauia, dans l’école maternelle Maehaa Rua et l’école primaire Maehaa Nui, afin d’assister à la rentrée d’élèves du 1er degré. Elle a également pu rencontrer les enseignants et la direction de ces deux établissements avant de poursuivre sa série de visites au collège de Punaauia.
Dans l’après-midi, la ministre a tenu une conférence de presse sur l’Éducation en Polynésie française, entourée du vice-recteur et du directeur général de la DGEE (Direction générale de l’Education et des Enseignements), Thierry Delmas.
À cet effet, des chiffres importants du système éducatif ont notamment été présentés, ainsi que les objectifs de la charte de l’Éducation et les prévisions pour la rentrée 2018-2019, avec une baisse de l’effectif global d’environ 600 élèves, primaire et secondaire confondus. La population scolaire des écoles publiques s’élève à environ 53 091 élèves, et concerne en majorité les élèves du 1er degré (57%) suivi des collèges, lycées et des Centres d’éducation aux technologies appropriées au développement (CETAD) (41%), et enfin des élèves en formation « post-bac » (2%). Environ 14 568 élèves ont été recensés dans les écoles privées. Ces derniers sont répartis en majorité dans les établissements du second degré (57%), dans ceux du 1er degré (42%), et enfin un nombre réduit d’élèves se retrouve en formation « post-bac » (1%).
L’Éducation emploie 5 113 personnels d’État et de la fonction publique de la Polynésie française, dont 1 820 professeurs des écoles et Inspecteurs de l’Éducation nationale (IEN) du 1er degré et 1877 professeurs du 2nd degré. Le budget attribué au fonctionnement du système éducatif s’élève environ à 5,1 milliards Fcfp, et prend en compte, principalement, les dotations et subventions aux établissements publics d’enseignement de la Polynésie française (EPEPF), les bourses et le transport scolaire. Par ailleurs, le montant du transport scolaire s’élève à 1,4 milliards Fcfp, dont 24 %, soit 346 000 000 Fcfp, sont pris en charge par l’État. En outre, près de 4,9 milliards Fcfp sont aussi consacrés aux investissements et concernent notamment différentes opérations de constructions, réhabilitations et d’équipements.
Une diminution de la déscolarisation et du décrochage scolaire est également observée depuis 2015. En effet, le pourcentage de déscolarisés (- de 16 ans) est passé de 5,5 % en 2015, à 5,3 % en 2016, et à 3,3% en 2017. Le pourcentage de décrocheurs (+ de 16 ans) a été de 9,9 % en 2015, de 9,4% en 2016, et enfin de 8,8% en 2017. Cette baisse est principalement due aux actions engagées en matière de parcours scolaire, dont la fermeture du palier 5ème, avec l’offre de formation post-3ème et « post-bac », ainsi qu’avec la mise en place de « référents décrochage » et du dispositif Groupe de prévention du décrochage scolaire (GPDS).
La ministre a aussi évoqué les points importants de sa lettre de rentrée, lesquels reprennent les objectifs de la charte de l’Éducation, tels que la modernisation du système éducatif, l’augmentation du niveau général des élèves ou encore l’accompagnement des élèves fragiles à l’aide d’une pédagogie adaptée.
Enfin, l’évènement fort de cette rentrée 2018 est notamment la mise en œuvre du cycle 3 à l’école. Dans de nombreux cas, le dispositif permettra aux élèves de CM2 de suivre leur 6ème sur leur île d’origine. Il est aussi prévu la mise en œuvre de la convention avec la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) relative à l’installation d’une structure d’accueil au Centre de jeunes adolescents (CJA) de Teva I Uta et la reconduction du Heiva des écoles, en faveur de l’apprentissage des langues et de la culture polynésienne. Pour cette nouvelle rentrée scolaire, le collège-lycée de Bora Bora – financé entièrement par le Pays – ouvre également ses portes.
La ministre entend poursuivre ses visites dans les établissements scolaires, dès demain, dans la commune de Faa’a.