Mes chers amis,
Je suis heureux, avec le gouvernement, de vous recevoir pour cette traditionnelle cérémonie des vœux, à laquelle ont également été associés les directrices et directeurs des cabinets ministériels.
L’année qui vient de s’écouler a été particulièrement dure pour nous tous. Début 2020, nous avions tous pensé poursuivre sur la voie de la croissance tant les indicateurs économiques étaient positifs. Mais tous ces espoirs ont été mis à bas avec l’arrivée subite de cette pandémie mondiale, la Covid 19.
Nous connaissons bien les épidémies comme celle de la dengue. Nous avons surmonté le zika ou le chikungugnya. Mais la Covid 19 a surpris le monde entier par la rapidité et l’ampleur de sa propagation.
Nous avons tenté de bloquer cette propagation en Polynésie en fermant nos frontières dès le mois de mars. C’est l’option qu’ont pris beaucoup de nos voisins du Pacifique et qui s’y tiennent encore à ce jour. Mais nous n’avons pas les ressources suffisantes pour vivre en autarcie, notre économie étant particulièrement dépendante de l’extérieur, et notamment pour ce qui concerne le secteur touristique.
Si cette pandémie nous a affecté sur le plan sanitaire, elle a également frappé notre économie de plein fouet. Le gouvernement, avec le soutien de l’Assemblée, a très rapidement mobilisé les ressources nécessaires pour soutenir l’emploi et maintenir les entreprises en activité.
Pour cette année 2021, vous le savez, nous avons inscrit au budget primitif les moyens suffisants pour maintenir en activité les dispositifs d’aide à l’économie et à l’emploi.
Nous avons également établi un plan de relance car la mobilisation de la commande publique est plus que jamais nécessaire, même si des investissements privés sont toujours bien présents.
L’Etat s’est également mobilisé à nos côtés en apportant des aides financières aux entreprises ou en nous accordant un prêt qui nous a permis de soutenir notre économie et de sauver la trésorerie de la CPS.
D’un point de vue sanitaire, nous avons aussi mobilisé tous les moyens nécessaires à la gestion de l’épidémie, y compris en affrétant un avion d’Air Tahiti Nui pour aller chercher du matériel en Chine. Je voudrais ici remercier tous les personnels de santé, ainsi que ceux de l’Institut Malardé, qui se sont impliqués sans compter dans la gestion de cette crise et pour aider les malades.
Mes remerciements vont bien sûr également aux Eglises et aux communes qui ont été à nos côtés. Ils vont aussi à notre administration, à nos enseignants, qui ont continué à faire tourner la machine. Et puis bien sûr, je ne peux vous oublier, vous les médias, dans ces remerciements puisque vous avez joué votre rôle en relayant les messages de prévention.
Alors bien sûr, le gouvernement a essuyé son lot de critiques dans la gestion de la crise, à commencer par les syndicats qui auraient préféré que nos frontières restent fermées, au détriment de l’activité économique.
Dans la critique, les réseaux sociaux sont un formidable vecteur pour tous ces polynésiens qui, du jour au lendemain, sont devenus des experts en tout.
La critique est aisée, surtout lorsqu’on est devant son écran d’ordinateur et dissimulé par un pseudonyme. Mais il est normal pour des hommes et des femmes politiques d’être remis en cause.
Ce qui est moins normal, c’est le flot d’insultes, voire de menaces de mort, qui s’est déversé au travers des réseaux sociaux.
Rappelez-vous ce qui a été dit quand notre députée Maina Sage a annoncé avoir été contaminée. Rappelez-vous également les menaces de mort contre le docteur Raynal qui ont fait l’objet d’une saisine du tribunal. Ce sont des faits extrêmement graves mais qui ne correspondent pas à l’état d’esprit de la majorité des Polynésiens.
Je voudrais quand même souligner le fait que la plus grande partie des propos injurieux ont été tenus dans les commentaires des articles que vous publiez tous sur Facebook. J’en appelle donc à ce que la nécessaire modération des commentaires soit effectuée par vos soins, et pas seulement pour ce qui concerne la Covid.
La peur de cette maladie sur laquelle nous n’avons pas fini d’apprendre a pu rendre les gens hargneux. Mais je constate qu’au fil du temps, avec de la pédagogie, avec de bonnes informations comme celles que vous relayez, nos compatriotes ont appris à vivre avec ce virus et dans leur grande majorité à être plus sereins face à lui.
Cette année 2021 s’ouvre sur un nouvel espoir avec le début de la campagne vaccinale. Mais nous savons tous qu’il faudra continuer encore de longs mois à respecter les gestes barrières.
La Covid nous aura fait réfléchir sur nos modes de vie et sans doute sur la nécessité de modifier nos comportements.
Elle nous a interpellé sur la nécessité d’accélérer les transitions de notre société des transitions : la transition alimentaire, la transition environnementale, la transition énergétique, la transition numérique… Plus que jamais nous devons nous engager sur le chemin d’une moindre dépendance vis-à-vis de l’extérieur, même si le tourisme restera un pilier de notre économie. Notre rôle, c’est de penser le monde de demain et de diversifier nos ressources économiques.
J’ai confiance dans nos compatriotes pour relever ces défis et j’ai constaté avec satisfaction que de nouveaux métiers étaient apparus avec cette crise, preuve de la faculté d’adaptation des polynésiens.
Au nom du gouvernement, je vous souhaite à vous tous ainsi qu’aux équipes avec lesquelles vous travailler une bonne année 2021. Qu’elle soit meilleure que celle qui vient de s’écouler et qu’elle vous apporte satisfactions dans votre vie personnelle et dans votre vie professionnelle.
Je vous propose maintenant de partager dans la convivialité notre buffet.