Mesdames et messieurs les dirigeants de médias,
Mesdames et messieurs les responsables de rédactions,
Mesdames et messieurs les journalistes,
Chers amis,
Une nouvelle année débute et le temps est venu de nous retrouver à nouveau pour les vœux à la presse.
C’est avec plaisir que moi-même, et l’ensemble des ministres, nous vous accueillons pour évoquer les perspectives de l’année 2020 et échanger de manière conviviale sur différents thèmes ayant trait à l’action du gouvernement, à l’évolution de la Polynésie et au monde des médias.
L’actualité sera particulièrement riche et variée cette année, dès le premier semestre, avec notamment, vous le savez, les élections municipales, au mois de mars, et la venue du président de la République et l’organisation du « One planet summit », au mois d’avril.
En tant que Président, mais aussi en tant que maire, je tiens à souligner ici l’importance de cette respiration démocratique qu’est l’élection municipale. Les Polynésiens sont attachés au rôle de cet élu de proximité qu’est le tavana. Pour le Gouvernement aussi, le maire est un partenaire incontournable pour faire prospérer l’action publique jusque dans les communes et les îles plus isolées. Et vous aussi, en tant que médias de proximité, j’en suis certain, vous relaterez abondamment cette élection dans vos journaux et vos éditions d’ici le mois de mars.
La venue du président de la République sera une autre page politique importante pour notre Polynésie. Elle sera l’occasion de marquer une nouvelle fois les liens forts que nous avons avec les plus hautes autorités de l’Etat, l’engagement commun avec le Pays sur la question cruciale de la protection de la nature, des océans, tout en soulignant la place centrale de la Polynésie dans son environnement régional.
Dans un tout autre domaine, notre champion de surf, Michel Bourez, participera à l’épreuve de surf aux Jeux Olympiques de Tokyo au mois de septembre. Encore un bel accomplissement pour un sportif polynésien. Vous les relatez souvent, et je vous en remercie, car nos sportifs, soutenus par le Pays, portent haut les couleurs du fenua et méritent d’être salués comme il se doit pour leurs performances qu’il s’agisse de surf, de paddle ou d’arts martiaux.
En plus de ces grands événements, il y a aussi un contexte et des réussites que je souhaite rappeler, tant le traitement et la perception de l’actualité en se limitant seulement au quotidien, peut parfois faire perdre de vue des tendances de fond pourtant essentielles et bénéfiques pour la société polynésienne. Il est bon, parfois, de prendre du recul pour mesurer le chemin parcouru.
Ceux qui d’entre vous exercent depuis longtemps en Polynésie savent bien qu’il y a quelques années de cela, avant que j’assume les fonctions de Président du Pays, notre société souffrait de l’instabilité politique, laquelle avait plongé notre économie dans une grave crise. La tendance était alors pour de nombreux Polynésiens de partir, notamment chez nos voisins calédoniens, qui étaient cités en exemple. Ironie de l’histoire, certains d’entre vous l’ont relevé récemment, le phénomène est aujourd’hui inverse.
Notre stabilité politique retrouvée, notre économie florissante, les différents indicateurs le prouvent régulièrement, profitent à une grande partie de la population. Il reste certes du chemin à parcourir, j’en ai bien conscience, et je tiens surtout à ce que cette croissance soit redistribuée au plus grand nombre. L’ensemble des ministres et moi-même partageons cette même vision et nous oeuvrons en ce sens.
En matière de réussite économique, il y en a une, notamment, que je souhaite mettre en exergue en ce début d’année: c’est celle de notre tourisme. Avec tous les opérateurs privés concernés, nouveaux opérateurs aériens, compagnie de croisières, hôteliers, notamment, la ministre du Tourisme et ses équipes ont réalisé un travail remarquable pour que ce secteur d’activité, essentiel pour la Polynésie, renoue avec une forte croissance.
Les chiffres de la fréquentation touristique pour l’ensemble de l’année dernière seront connus sous peu. On sait déjà qu’ils seront très bons et que les perspectives pour l’année 2020 sont également très bonnes. Je m’en réjouis car cela prouve une nouvelle fois tout l’attrait de notre destination et de notre culture, avec l’avantage aussi que ce développement génère de l’activité et de l’emploi dans les îles.
En matière de presse et de communication, il y a aussi beaucoup de choses à évoquer avec vous à l’occasion de ces voeux. Dans le secteur de l’audiovisuel public, la disparition des chaînes France 4 et France Ô a été annoncée, récemment, pour le mois d’août prochain.
Nous oeuvrons, avec notre ministre de la Culture et nos relais à Paris, que la Polynésie soit davantage visible sur les chaînes de télévision nationales. L’information et les programmes sur la Polynésie doivent pouvoir trouver leur juste place sur les écrans de ces chaînes. Il s’agit de valoriser notre culture, mais aussi de mieux faire connaître nos îles et leurs spécificités à un large public.
L’année 2020 sera celle aussi des 20 ans de TNTV. Là encore, que de chemin parcouru. Les audiences des dernières années sont là pour le prouver. Et le travail va continuer, j’en suis certain, sur les hauteurs de la Mission, pour poursuivre le développement de la chaîne, en utilisant les différents supports numériques notamment, réseaux sociaux et autres.
Les réseaux sociaux, justement. J’ai vu, encore dernièrement, dans un de vos articles, tout l’intérêt des Polynésiens pour l’un de ces réseaux sociaux, Facebook pour ne pas le nommer. Et il y a un an, avec vous, j’avais évoqué avec vous ici-même tous les risques de dérapage que ce type de support peut entraîner, qu’il s’agisse de « fake news » ou des risques d’utilisation abusive de « Facebook » live, comme cela a malheureusement pu être le cas, l’année dernière, lors de l’attentat de Christchurch, en Nouvelle-Zélande.
Un aspect de ces réseaux sociaux notamment fait aussi débat. Les commentaires délirants et injurieux, des théories du complot y prospèrent hélas, répandus par des personnes qui se cachent souvent derrière des pseudonymes, et qui souvent méconnaissent les sujets qu’ils abordent. C’est affligeant et tellement éloigné de nos valeurs polynésiennes de bienveillance et de respect d’autrui. Ensemble, oeuvrons pour faire de ces outils de véritables vecteurs d’échanges et de partages positifs, plutôt que des plates-formes de dénigrement, d’attaques personnelles et de polémiques stériles.
Je souhaiterais évoquer aussi, avec vous, d’une manière plus générale, l’essor de l’information sur le numérique. Il est formidable, impressionnant, très utile aussi pour chacun d’entre nous, mais il doit également nous interpeller et nous faire prendre conscience de ses limites et de ses défauts. Avec son smartphone, aujourd’hui, on veut tout, tout de suite. C’est le règne de l’immédiateté, du toujours plus vite, tout le temps, à tout moment. Et quand c’est appliqué à l’information, c’est un grand risque : celui des approximations, de la reprise d’informations insuffisamment vérifiées, des erreurs, de l’absence de recul, d’analyse et de contextualisation. Bref, cela peut mettre en péril jusqu’à l’essence même du journalisme.
En ce qui concerne le gouvernement, si je devais résumer, notre manière de communiquer est la suivante : nous ne vendons pas du rêve, nous disons ce que nous faisons et nous faisons ce que nous disons. Pas d’effet d’annonce, pas de promesses irréalistes, juste l’envie d’oeuvrer pour l’intérêt général et de développer notre belle Polynésie, pour la population et nos générations futures. Ce ne sont pas que des paroles, c’est ma façon de travailler, celle de mon gouvernement, dans l’humilité et la continuité.
Pour ma part, et avec la limite de mes contraintes d’agenda, je fais toujours en sorte de répondre aux sollicitations des médias pour expliquer l’action gouvernementale. Les ministres font de même. Sachant que le travail de préparation des dossiers, de concertation, de prises de décisions sur des sujets parfois sensibles, obligent parfois à temporiser sur l’aspect communication. Il y a un temps pour agir et il y a un temps pour s’exprimer.
Pour mémoire, il y a tout juste un an, nous annoncions la mise en place d’un dispositif de prise en charge du fret vers les îles afin que les journaux soient vendus au même prix à Tahiti que dans les îles. C’est aujourd’hui chose faite, le but étant, rappelons-le, de favoriser la diffusion de la presse et la lecture y compris dans les îles les plus éloignées de Papeete. Notre gouvernement soutient, en tous cas, la presse et se réjouit de la pluralité de l’offre dans ce domaine en Polynésie.
Je terminerai mon propos, aujourd’hui, pour ces vœux à la presse, par la réflexion suivante que m’inspire l’actualité internationale, qui parait parfois bien troublée, a fortiori vu de nos îles paisibles et fraternelles.
Dans un contexte mondial complexe, incertain, gardons notre cap, notre volonté d’aller de l’avant. Continuons ensemble, avec nos valeurs polynésiennes qui nous permettent d’affronter les turbulences du monde avec sérénité et confiance dans l’avenir. C’est le credo de mon gouvernement.
Chers amis, je vous souhaite, à vous, à vos collaborateurs et à vos proches, une très bonne et heureuse année 2020, et je vous invite à partager le verre de l’amitié.