Monsieur le Haut-Commissaire de la République en Polynésie française,

Mesdames les Ministres,

Colonel, chef du corps du RSMA en Polynésie française,

Monsieur le directeur des interventions de l’Etat,

Monsieur le secrétaire général du Haut-Commissariat de la République en Polynésie française,

L’éducation et l’emploi sont des piliers sociétaux car ils permettent à chacun de trouver la voie de son autonomie et de sa dignité. C’est pourquoi ils sont des priorités de mon gouvernement, d’autant plus primordiales dans le contexte de fragilité socio-économique que nous traversons avec la pandémie actuelle.

Plus que jamais nous devons relever les défis de l’éducation, de la formation et de l’emploi ; des défis qui passent nécessairement par la mutualisation des ressources, des volontés et des compétences.

Aujourd’hui en effet, lutter contre le décrochage scolaire doit aller de pair avec une adéquation « Offre /Demande d’emploi » renforcée.

Nous sommes appelés à soutenir l’emploi. Nous sommes appelés à accompagner nos jeunes les plus fragiles dans ces temps difficiles, à saisir chaque opportunité d’insertion, surtout pour les plus éloignés du marché du travail, en travaillant sur l’employabilité.

Parmi les acteurs-clés de cette indispensable articulation éducation/formation/employabilité, il y a le RSMA. Celui-ci s’inscrit dans une démarche d’école de la seconde chance pour bon nombre de ces jeunes Polynésiens, à qui savoir-être et savoir-faire ne correspondent pas toujours aux codes et normes du marché du travail.

A ces jeunes, le RSMA propose une pédagogie de rattrapage et de projet de vie, souvent recherché et indispensable pour établir un nouveau cadre et un accompagnement pour commencer, marche après marche, à gravir l’escalier menant à une insertion pérenne.

Effet, une des forces du RSMA est d’avoir cette approche globale du jeune. Il s’appuie d’abord sur les qualités et les compétences du jeune pour l’aider à dépasser ses fragilités. Cet objectif passe par une pédagogie différenciée et adaptée assurée notamment par des enseignants mis à disposition par notre ministère en charge de l’éducation mais aussi par un accompagnement fort vers l’emploi assuré par le SEFI.

Après avoir suivi une formation à la fois militaire, scolaire (par des programmes de remise à niveau) et professionnelle (formations de pré-qualification), quelque 500 jeunes du RSMA sont prêts à se lancer chaque année à l’assaut du marché du travail et notamment grâce au travail de partenariat avec le Pays, via le SEFI.

Et là s’impose à nous la nécessité de construire des passerelles entre tous les acteurs de la formation et de l’insertion.

Car chacun doit pouvoir jouer son rôle quand il le faut. Ainsi, les candidats qui ont le profil, sont dirigés par le SEFI vers le RSMA et vice-versa. Les jeunes du RSMA ont le double statut de militaires et de demandeurs d’emploi, ce qui fluidifie leur parcours vers l’emploi.

Pendant leurs enseignements au RSMA, des ateliers de recherche d’emploi financés par le SEFI permettent d’initier l’après formation.

De plus, des formations qualifiantes ponctuelles dispensées au sein du RSMA, adaptées aux besoins du marché du travail local, sont aussi proposées et financées chaque année par le Pays via le SEFI.

Ainsi une formation qualifiante de boucherie/poissonnerie a été proposée l’an dernier. Cette année, c’est une formation d’animateur culturel qui devrait démarrer. Des passerelles vers des formations qualifiantes (au CFPA notamment) sur des métiers en tension au sortir du RSMA sont déjà actives et prouvent leur efficacité.

Enfin, le partenariat Etat /Pays ne se limite pas au temps de la formation, il s’inscrit aussi dans celui de l’insertion professionnelle pérenne avec notamment les mesures d’aide à l’emploi du Pays proposées aux jeunes du RSMA.

Que ce soit par ce partenariat avec le RSMA ou avec tout autre acteur clé de la formation et de l’insertion professionnelle, l’objectif du Gouvernement consiste à fournir la canne à pêche plutôt que le poisson, pour donner à chacun les moyens de son autonomie, de sa liberté, de sa dignité !

Pour terminer, je m’adresse au colonel, commandant le RSMA, pour lui dire que nous renouvelons nos vœux de voir une extension du RSMA, en particulier d’un centre aux Tuamotu.

Je sais que vos moyens sont contraints. Mais, en cas de ressources disponibles, sachez que nous accueillerons et soutiendrons le RSMA dans ses projets d’extension en Polynésie.

Je vous remercie.

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