Monsieur le Ministre,
Mesdames et messieurs les représentants des Pays du Pacifique,
Mesdames et messieurs les responsables des services du Pays,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
Merci d’avoir répondu à notre invitation et de participer ainsi au premier séminaire régional qui portera sur une thématique chère au coeur du ministre de l’environnement de Polynésie française : la conservation des Areho ou escargots, spécifiques à notre région Pacifique.
Au-delà d’un sujet qui peut sembler anodin, c’est l’engagement à préserver une biodiversité rare et unique. En effet, nos écosystèmes insulaires sont fragilisés et détériorés par les effets du changement climatique et des pratiques et usages en général. Si l’on veut que ces écosystèmes continuent de fournir aux populations les services dont elles dépendent pour leur activité ou leur survie, il convient de les restaurer, les maintenir, voire les renforcer afin de garantir leur productivité. Ainsi toutes les composantes des écosystèmes se doivent d’être préservées sans exception.
Et je suis fier que ce soit notre patrimoine commun qui nous rassemble aujourd’hui. En effet, la préservation et la valorisation de la biodiversité sont un axe de coopération régionale essentiel pour oeuvrer ensemble, et il y a matière à intensifier les échanges d’expériences et de savoir faire dans ce cadre. Chaque Pays développe des stratégies et des modèles originaux qui peuvent être avantageusement partagés, voire transposés, permettant notamment l’adaptation aux changements climatiques, la réduction des pressions humaines ou la conservation et la gestion durable de la biodiversité au sein d’écosystèmes exploités.
Le travail réalisé pour la protection et la conservation des ‘áreho est remarquable. Ces escargots, protégés par le code de l’environnement de Polynésie française, étaient autrefois très répandus dans les îles du Pacifique où ils sont aujourd’hui devenus extrêmement rares. Les îles de la société ont hébergé plus de la moitié des espèces connues au monde. Menacés d’extinction définitive, l’International Partulid Conservation Program coordonné par la Société Zoologique de Londres a permis de conserver une douzaine d’espèces de ‘Áreho dans des zoos de différents pays depuis les années 80. La réussite de cette conservation, appuyée par des prospections de terrain en Polynésie française et des travaux complémentaires de génétique, a conduit à relâcher à partir de 2015 des spécimens dans nos forêts pour reconstituer des populations. Il s’agit d’une performance remarquable avec un retour dans la nature, d’espèces qui avaient complètement disparues.
Aujourd’hui, nous partageons le résultat de plus de trente années d’efforts, de multiples difficultés rencontrées et de beaucoup de persévérance. C’est la raison pour laquelle je souhaite que les échanges entre les différents experts et acteurs de la conservation que vous représentez soient riches, et que vos expériences partagées permettent d’aller encore plus loin.
Face aux défis environnementaux qui attendent l’ensemble des Etats et territoires océaniens, la coopération régionale favorisera le rayonnement de notre zone Pacifique. Une région dynamique et résiliente ; consciente des enjeux et prête à relever les défis ; ancrée dans sa culture et son histoire, regardant vers l’avenir.
Je vous souhaite un très bon séminaire. Fa’aitoito.