Monsieur le Vice-président de la Polynésie française, cher Teva,
Madame la première vice-présidente de l’assemblée de la Polynésie française,
Mesdames et messieurs les ministres, chers collègues
Mesdames et messieurs les représentants à l’assemblée de la Polynésie française, mes chers amis,
Monsieur le président directeur général d’Air Tahiti Nui,
Mesdames et messieurs les actionnaires de la compagnie,
Monsieur le directeur de l’aviation civile,
Monsieur le directeur de la douane,
Monsieur le directeur de la police aux frontières,
Mesdames et messieurs les directeurs et chefs de services de l’Etat et du Pays,
Mesdames et messieurs les personnels d’Air Tahiti Nui,
Mesdames et messieurs, chers clients de notre compagnie locale,
Chers amis,
Ia ora na !
Permettez-moi tout d’abord au nom de l’ensemble du gouvernement de vous souhaiter la bienvenue.
Je suis en effet très ému de vous accueillir ce soir, dans les jardins de la Présidence de la Polynésie française, pour célébrer cette belle réussite polynésienne.
Que d’émotions pour moi au travers d’évènements vécus depuis un mois. Ecoutez plutôt :
- Devant me rendre à New York le lundi 8 octobre dernier, pour prononcer un discours devant l’assemblée générale de la 4ème Commission de l’ONU en charge des questions de décolonisation, la compagnie m’annonce que la livraison du premier Tahitian Dreamliner se fera le vendredi 5 octobre, à Charleston, ville située au sud de New York. Belle coïncidence, je m’y rends naturellement.
- A la fin du mois d’octobre, l’Office des Postes m’annonce enfin la finalisation, le 9 Novembre à Auckland, du contrat de coopération avec la Nouvelle Zélande, Cook, Niue et Samoa, sur la construction du câble Manatua, indispensable aujourd’hui pour la sécurisation de nos communications. En même temps, notre compagnie annonce le premier vol inaugural du Tahitian Dreamliner vers Auckland, fixé au 7 Novembre. Je fais le 1er vol inaugural du Fakarava.
- Le 19 Novembre, je suis invité à Paris pour la remise officielle, par les autorités de l’UNESCO, de l’attestation de l’inscription du Marae de Taputapuatea au patrimoine mondial de l’humanité. J’ai pris l’avion le 17 Novembre et j’embarque sur le Bora Bora qui effectuait son dernier vol commercial Papeete-Paris avec, et encore une autre coïncidence, le maire de Bora Bora, Gaston Tong Sang, à mes côtés. Je suis rentré hier soir, trois jours après l’aller vers Paris, et je tombe à nouveau sur le Bora Bora que nous avons abandonné à Los Angeles. Or, il y a 20 ans, j’avais fait le convoyage du Bora Bora, c’est-à-dire son premier voyage vers Papeete.
- Ce soir, je suis avec vous pour célébrer les 20 ans.
Devant toutes ces coïncidences vécues depuis un mois, vous comprenez que je suis troublée par l’alignement d’évènements positifs qui, de plus, ont un bénéfice direct pour notre pays. Simples coïncidences ou grâces de Dieu ? Je laisse chacun d’entre vous méditer cela.
Cet anniversaire nous permet également de nous souvenir du parcours parfois difficile que vous, chers employés, chers actionnaires, avez traversé ensemble pendant ces années. Nous souvenir aussi de ceux qui ont contribué à cette formidable aventure, qui pour certains sont encore parmi nous.
J’adresse félicitations et encouragements à ceux et celles qui ont rejoint cette grande famille et qui contribuent encore à l’envol de notre bel oiseau aux couleurs de nos lagons.
« To Tatou Manureva », telle est la devise depuis plus deux décennies de notre belle compagnie aérienne Air Tahiti Nui.
To Tatou ! Les Polynésiens se sont appropriés leur compagnie. Oui, même les Polynésiens au sens large. Ils étaient tous là, à Auckland, les samoa, les rarotoa, les maori et les tongiens pour le vol inaugural du Tahitian dreamliner.
Soyez donc fiers, chers amis, comme je le suis aujourd’hui, de ce bel outil de développement touristique qui a contribué à son échelle à la promotion de notre Pays par delà les continents.
Stabiliser la desserte internationale et soutenir le développement touristique : tels étaient les fondements qui ont poussé le Pays à se lancer dans la création de notre belle compagnie il y a 20 ans !
Je n’oublie pas que le Pays n’était pas seul actionnaire. Ce soir, j’ai une pensée forte pour nos actionnaires privés car sans eux, la SEM Air Tahiti Nui n’existerait pas. Ils n’étaient pas nombreux, mais ils y croyaient.
Que de chemin parcouru depuis novembre 1998 ! Que de difficultés traversées, mais aussi que de victoires et de batailles remportées au quotidien pour donner vie à une entreprise, je dirai même à une ambition, née de l’instabilité de la desserte internationale de la Polynésie.
C’était un projet vital à l’époque. Vital parce qu’après les départs soudains d’AOM, Corsair, Continental, Quantas, il a fallu alors compter sur nous-mêmes pour sécuriser la desserte internationale de la Polynésie française.
15 ans plus tard, face à l’arrivée de concurrents potentiels et dans un souci de démontrer notre capacité de résilience, il était nécessaire pour notre compagnie de prendre une stratégie commerciale nouvelle : projets nouveaux, avions nouveaux, technologies nouvelles. Il nous fallait préserver son capital « qualité de service et confiance » gagné ces 20 dernières années auprès de la clientèle locale et internationale.
Pour y parvenir, et pouvoir se mesurer d’égal à égal aux plus grandes compagnies aériennes internationales telles que Air France, LamTam, Hawaiian Air FrenchBee ou United, déjà équipées dès 2015 d’appareils modernes, plus économiques, avec des Boeing 777 ou 787, des Airbus 350, Air Tahiti Nui a donc fait le choix de l’ambition et de l’excellence. Pour rester attractive, notre compagnie se devait de renouveler sa flotte.
C’est indispensable si nous voulons fidéliser notre clientèle et maintenir notre part de marché à 70 % du transport touristique international.
Passer à la gamme au-dessus.
Pour conforter notre position dans un monde de compétition, Air Tahiti Nui a opté pour les services d’une société spécialisée et de renommée mondiale afin de relever les défis à venir : c’est donc Boeing et sa flotte du Tahitian Dreamliner 787-9 qui vont désormais transporter nos touristes et les polynésiens pour les prochaines décennies.
Je voudrais saisir cette occasion pour clarifier certaines interrogations qui persistent concernant notre choix en faveur du Dreamliner.
20 ans après les Airbus 340, nous devions opter soit pour le Boeing Dreamliner ou l’Airbus 350 ?
Certains esprits nous suggéraient l’Airbus 330 Néo. C’est l’équivalent d’un Boeing 777. Deux modèles déjà âgés et presque dépassés. Cette option a été rapidement écartée car, à l’évidence, non porteuse d’avenir.
Vous savez, la réflexion a duré plus de deux ans. Deux ans pour bien peser les avantages et les faiblesses de chacun des deux modèles.
Il s’avère, après analyse, que la balance donne un résultat avantages-faiblesses quasi équivalent. Le critère qui a finalement départagé les deux concurrents, fut les délais de livraison. Les Airbus 350 n’étaient disponibles qu’à partir de mi-2020. Le Dreamliner était disponible dès octobre 2018. Pratiquement deux ans de différence. Un tel écart était sans appel.
A ce titre, j’avais personnellement eu le PDG de Airbus au téléphone et nos souhaits n’avaient malheureusement pas eu d’écho auprès de cette société. A mi-2019, notre compagnie sera équipée d’aéronefs totalement neufs.
Le choix éclairé en faveur du Dreamliner est fait. Je ne souhaite plus qu’il y ait encore des débats sur ce sujet au sein de la compagnie.
Le Dreamliner est un avion long-courrier doté de multiples innovations technologiques. Il permet une importante économie en carburant et donc, pour Air Tahiti Nui de réaliser une économie financière substantielle afin d’assurer sa compétitivité sur le long terme.
Sur le pan énergétique, le Tahitian Dreamliner impactera également sur le bilan carbone des appareils. Les quatre Tahitian Dreamliner contribueront donc à l’effort fondamental pour l’environnement en assurant une réduction non négligeable des émissions de dioxyde de carbone sur toutes nos destinations.
Mes chers amis, nous avons désormais les bons outils pour acheminer nos clients et développer notre destination.
Puisons dans la richesse et la beauté de nos îles, dans la différenciation et la qualité de notre accueil, pour assurer avec motivation, la desserte de notre beau pays, la Polynésie française.
Aussi, je souhaite rendre hommage aux équipes de notre compagnie, au sol comme en vol, aux hommes et aux femmes qui assurent auprès de notre clientèle un service irréprochable au quotidien, jour et nuit, au travers des fuseaux horaires, à Papeete, à Auckland, à Los Angeles, Tokyo ou à Paris.
Sachez que le Pays compte sur vous et que nous sommes fiers de pouvoir affirmer qu’à travers vous, c’est notre population qui accueille nos passagers.
Aussi, en ces instants, mes pensées vont vers tous ces hommes et toutes ces femmes qui ont dirigé et servi avec amour et détermination notre compagnie au tiare.
Ils ont fait preuve de ténacité et de travail acharné. Ils n’ont eu de cesse, en collaboration avec l’ensemble des équipes d’Air Tahiti Nui, mais aussi avec les actionnaires publics et privés, de croire en la réussite de cette si belle aventure.
Nous avons traversé des moments difficiles, de fortes tensions qui ont pu faire croire, à un moment, que la corde de la survie allait se casser.
Permettez-moi, et ce avec beaucoup de reconnaissance, de leur rendre hommage ce soir ; tous depuis la création de la compagnie à ce jour, tous autant que vous êtes.
Soyons fiers du parcours réalisé par notre compagnie au tiare avec en prime ce nouveau souffle donné par le renouvellement de sa flotte.
Avant qu’il ne prenne du service, nous avons souhaité qu’un certain nombre d’entre vous puisse réaliser un voyage inaugural à bord de notre tout nouveau Tahitian Dreamliner, le Fakarava, et ainsi découvrir nos magnifiques îles polynésiennes depuis le ciel. Je suis très heureux que plusieurs centaines d’enfants, de jeunes, de matahiapo, mais aussi d’handicapés, ont pu ainsi profité de cette opportunité.
Il était en effet important de vous remercier, vous actionnaires, vous clients fidèles, pour votre soutien indéfectible à notre compagnie, permettant ainsi de pérenniser Air Tahiti Nui.
Soutenir notre compagnie au tiare, c’est contribuer à la stabilité de notre développement touristique, et plus généralement notre économie locale.
En effet, Air Tahiti Nui capte plus de 60 % de l’ensemble du marché du transport aérien international. C’est l’objectif fixé au départ. Aller chercher les touristes sur les marchés qui nous intéressent pour alimenter le tourisme, première industrie de notre pays. Le développement de notre tourisme sans la présence de notre compagnie polynésienne n’est pas concevable.
Aussi, les polynésiens ont besoin de garder leur ciel ouvert afin de continuer à développer le tourisme, principale source de l’économie polynésienne et vecteurs d’emplois locaux.
L’arrivée d’une concurrence ne doit pas faire peur. Bien au contraire, elle doit nous stimuler, nous pousser à être d’avantages meilleurs, à consolider notre résilience dans un monde que nous savons difficile et qui nous interdit le repli sur nous-mêmes. Dites-vous qu’en servant votre compagnie, vous servez votre fenua ; ce fenua, c’est vous, vos enfants et tous ceux que vous aimez.
Votre professionnalisme est le meilleur garant de notre succès et donc de la pérennité de notre compagnie. Chaque vol réussi est un point supplémentaire dans la satisfaction du client et ainsi dans sa fidélisation.
Travailler à Air Tahiti Nui fait de vous, personnels navigants, une vitrine de notre pays. Je veux que cette vitrine soit le reflet sincère de notre beauté, de notre hospitalité et de notre culture. Soyez fiers d’être Polynésiens.
La qualité de votre service prépare le client à mieux savourer son voyage et à apprécier les Polynésiens tout au long de son séjour.
Nous devons nous réjouir que la beauté de nos îles en tant que destination touristique devienne véritablement une destination incontournable pour les compagnies aériennes et donc les visiteurs.
Il s’agit d’un véritable défi pour la Polynésie française, les professionnels du tourisme et les professionnels de l’hôtellerie de valoriser toute l’authenticité, l’accueil chaleureux, propre à notre population et notre culture ; c’est notre atout. Nous devons aussi en faire un atout pour l’activité touristique.
Bien sûr, nous devons nous adapter au changement avec des offres à bas prix, le développement du low-cost. Nous comptons sur la direction et l’ensemble des responsables de la compagnie pour présenter au conseil d’administration des propositions et des stratégies innovantes et préventives afin d’adopter une politique de développement moderne et dynamique de notre compagnie.
Elle doit rester en tête de la desserte polynésienne. C’est sa raison d’être. Pour cela, il faut également saisir toutes les opportunités d’affaires et ne pas laisser passivement les autres occuper les créneaux porteurs d’activités et de croissance.
Vous pouvez compter sur notre attachement et notre soutien sans faille à notre compagnie polynésienne. Le gouvernement est à vos côtés et le restera jusqu’au bout. Nous n’avons qu’un seul choix, celui de vous soutenir, pour être les meilleurs.
Le Pays continuera ce fabuleux voyage entrepris il y a 20 ans pour promouvoir notre belle destination qu’est la Polynésie française.
Oui, nous devons gagner cette bataille du ciel et la confiance des Polynésiens. Nous devons montrer à nos compatriotes qu’ils ont eu raison de nous faire confiance et d’avoir investi leur argent dans cette compagnie ; leur compagnie, To tatou taiete manureva, qui fournira demain, parce qu’elle gagnera, encore plus d’emplois et d’activité à leurs enfants
I FANO NA, E FANO A !
Mauruuru. A toutes et à tous, merci et merveilleuse soirée !