Monsieur le président de l’Assemblée de la Polynésie française,
Monsieur le Vice-président,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs les représentants de l’Assemblée de la Polynésie française,
Chers amis,
Chaque année, le vote du compte administratif est l’occasion pour nous de faire un bilan des activités menées au cours de l’année écoulée. C’est le moment pour le gouvernement de vous rendre compte, mesdames et messieurs les élus, de l’exécution du budget voté par votre Assemblée.
Placée sous le signe de la croissance et du développement économique, les résultats économiques de l’année 2018 confirment la trajectoire ascendante entamée depuis maintenant 5 ans. Les capacités financières de notre collectivité, aujourd’hui restaurées, nous ont permis de mettre en œuvre, au cours de cette année, des projets d’importance pour nos concitoyens, pour notre population.
La hausse des recettes fiscales de près de + 4,5 % est un bon indicateur de la croissance économique et de la consommation des ménages et des entreprises.
En 2018, la production de richesse de notre Pays s’est accrue de manière sensible. Le Produit Intérieur Brut, qui en est le principal indicateur, a augmenté de + 2,5 %, soit une croissance bien supérieure à celle de la France.
La masse salariale a progressé de 2,6 %, et 1500 nouveaux emplois salariés ont été créés.
L’activité touristique affiche une hausse de fréquentation de presque 10 % sur l’année, pour atteindre le chiffre de 216 000 touristes.
Avec un chiffre d’affaires total à son plus haut niveau depuis 10 ans et des investissements en constante progression, les entreprises polynésiennes démontrent leur dynamisme, leur confiance en l’avenir et leur capacité à créer des emplois.
C’est dans ce contexte hautement favorable qu’il vous est proposé d’examiner les comptes de la Polynésie française pour l’exercice 2018.
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Ce compte administratif 2018, et le rapport qui l’accompagne, détaille en termes financiers les actions menées par le gouvernement tout au long de cette année.
Les recettes réelles de fonctionnement s’élèvent, en 2018, à 128,7 milliards de francs, et les dépenses de fonctionnement à 103 milliards.
Ce très bon résultat a permis de dégager un niveau d’autofinancement confortable pour nos dépenses d’investissement, en complément des transferts de l’Etat et d’une enveloppe d’emprunts bien maîtrisée.
Nous avons poursuivi notre politique de désendettement : en quatre exercices, de 2014 à 2018, l’encours de la dette du Pays a diminué de plus de 10 milliards, pour s’établir, au 31 décembre dernier, à 83,5 milliards.
Dans le même temps, le niveau d’emprunts contractés annuellement est passé de 17 à 6 milliards, alors même que la commande publique n’a cessé d’augmenter.
L’excédent budgétaire net de l’exercice s’élève à 5,1 milliards de francs. Une fois les reports des années antérieures comptabilisés, le résultat net global du Pays en fin d’année dernière s’établit à 21,4 milliards de francs.
Nous avons déjà utilisé en partie ce solde, à hauteur de 5,2 milliards, lors du premier collectif budgétaire de l’année.
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Nous disposons donc maintenant, grâce aux efforts accomplis ces dernières années, d’un budget confortable.
Il ne s’agit pas de nous en servir pour accroître le train de vie de l’administration. Même si les services doivent disposer de moyens suffisants pour accomplir correctement leurs missions, nous devons toujours veiller à ce que chaque franc public soit utilisé efficacement pour l’intérêt général.
Ainsi, les dépenses de fonctionnement courant de 2018 ont été contenues à hauteur de 40 milliards de francs environ, dont 31 milliards de masse salariale.
Par contre, les dépenses dites « de transfert », connaissent une hausse de 1,8 milliard de francs pour atteindre les 48 milliards. Ces dépenses regroupent l’ensemble des sommes versées par le Pays aux autres acteurs du territoire, notamment les communes, les organismes publics, les associations et les entreprises.
Les subventions de fonctionnement en faveur des organismes publics, parmi lesquels on compte l’Assemblée de la Polynésie française, l’OPH ou encore la Caisse de Soutien du Prix du Coprah, ont représenté plus de 10 milliards de francs.
Mais, pour participer à la croissance, la bonne santé de nos finances publiques doit surtout servir une redistribution en direction des entreprises et des ménages polynésiens.
En ce qui concerne les dépenses de fonctionnement au titre des aides à caractère économique, 8,7 milliards de francs ont été versés en 2018 pour l’emploi et le développement de l’économie. Plus de la moitié de cette somme, 4,8 milliards de francs, a concerné le FELP et plus de 850 millions de francs ont été consacrés aux aides directes pour le développement des entreprises.
Plus de 900 millions de francs ont été alloués à la continuité territoriale, 480 millions au tourisme et 413 millions à la régulation des prix.
Dans le domaine agricole, plus de 480 millions d’aides en investissement et en fonctionnement ont été attribuées aux professionnels.
Je porte une attention particulière, vous le savez maintenant, aux actions de solidarité. En 2018, les dépenses se sont élevées à 6,5 milliards de francs en fonctionnement dont, notamment, 3,2 milliards de francs pour le soutien aux régimes des salariés et des non-salariés, 1,1 milliards pour les bourses d’étude, et 800 millions pour l’amortissement du déficit social.
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Concernant l’investissement, les dépenses réelles s’élèvent à 25 milliards de francs, en progression de 7% par rapport à l’année 2017.
Cette hausse des dépenses a surtout concerné l’OPH, dont l’ambition est d’offrir à chaque polynésien un logement décent.
Ainsi, 1124 logements ont été mis en chantier sur l’année 2018, dépassant, avec le seul opérateur public, l’objectif annuel du « Plan 3000 logements 2018 – 2020 ».
Les travaux routiers représentent, comme tous les ans, une part importante de la commande publique. Cette année, 4,4 milliards de francs ont été investis afin d’améliorer le réseau de notre Pays, contre 3,9 milliards en 2017. Beaucoup de ces chantiers connaîtront un achèvement avant la fin de cette année 2019.
Environ 2 milliards de francs d’investissements ont été consacrés en 2018 aux ouvrages maritimes et aéroportuaires et ont permis la réhabilitation de débarcadères, la construction de marinas ou la rénovation de pistes d’aéroports.
Dans le secteur de l’enseignement, 2,1 milliards de francs de crédits de paiement ont été liquidés. Nous avons ainsi inauguré en 2018 le nouveau collège/lycée de Bora Bora, dont le coût total, depuis le début du projet, représente, à lui seul, 2,7 milliards de francs.
Les communes, enfin, ont bénéficié aussi largement du partage de la croissance. En fonctionnement, le FIP a été doté de 17,3 milliards de francs, soit 1,6 milliard de francs supplémentaires par rapport à 2017.
Et en investissement, la Délégation aux Développement des Communes a versé pour 1,5 milliard de francs de subventions pour les équipements communaux.
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Mesdames et messieurs les élus, je ne vous ai livré ici que quelques éléments qui témoignent de l’action du gouvernement en 2018.
Il y aurait, bien sûr, beaucoup plus à dire sur ces comptes administratifs mais je préfère vous laisser l’opportunité de poser des questions. Je me tiens, ainsi que l’ensemble des ministres ici présents, à votre disposition pour vous apporter toutes les informations qui pourraient vous manquer.
Le bilan de notre gouvernement pour cette année passée est, reconnaissons-le, très positif. Mais il reste encore beaucoup à faire.
Si ces résultats nous confortent dans notre politique, nos concitoyens et vous, les élus qui les représentent, vous nous invitez à faire encore plus et mieux. C’est aussi notre ambition : faire chaque année encore mieux que l’année précédente ! Nous vous le démontrerons l’an prochain, lors de l’examen du compte administratif 2019…
Je vous remercie de votre attention.