Madame la Ministre des Outre-mer,
Monsieur le Haut-Commissaire de la République en Polynésie française,
Monsieur le Vice- président,
Monsieur le ministre de la culture,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames et messieurs les représentants,
Monsieur le maire de Papeete,
Monsieur le président du jury,
Mesdames et messieurs les membres du jury,
Madame et messieurs les festivaliers,
Chers amis.
C’est avec un plaisir sincère que la Présidence vous accueille aujourd’hui.
Nous avons le grand honneur d’accueillir la Ministre des Outremer. Sa présence témoigne que ce festival a pris ses galons et est devenu un must. Merci, madame la Ministre pour votre intérêt à ce festival que nous soutenons désormais depuis 17 ans. Je voudrai rendre un hommage particulier à nos amis Heremoana et Walles qui depuis l’origine portent cette belle initiative avec conviction et enthousiasme. 17 ans de fidélité à la culture et à l’histoire de l’Océanie. Quel beau couple !
Mes chers amis, je vous rassure, je ne vais pas vous faire un long discours, mais je tenais à partager avec vous quelques pensées et quelques mots à propos de l’esprit qui anime le Fifo.
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Le Fifo est un moment d’échange et de dialogue entre les peuples. C’est un trait d’union au profit d’une réflexion commune sur notre monde et nos modes de vies.
Je sais que certains n’ont pu se dégager de leurs obligations pour se joindre à nous mais nous souhaitent, vous souhaitent, un excellent Fifo.
Parmi eux, j’ai une pensée pour Emmanuel Kasarhérou.
Initialement membre du jury, il nous prie de bien vouloir l’en excuser. Il a des entretiens à Paris pour le poste de direction du Musée du Quai Branly.
Suite au départ de notre grand ami Stéphane Martin de la direction du Musée du quai Branly – Jacques Chirac, les plus hautes autorités nationales se réunissent pour déterminer son successeur. Je tiens à adresser à Emmanuel mon plus vif soutien et mes plus sincères encouragements.
Aussi, encourageons-le car voir demain un cousin calédonien diriger cette institution muséale de premier ordre constituerait un geste fort à l’égard des cultures et des civilisations dont certaines pièces sont conservées au sein des collections.
Pour ce qui est de la Polynésie française, nous défendons depuis de nombreuses années l’idée portée par Heremoana Maamaatuaiahutapu, notre ministre de la culture, qui entend établir une coopération intelligente entre les musées détentrices des collections océaniennes et les populations autochtones d’où proviennent ces objets.
Alors, Faˈaitoito Emmanuel !
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Cette digression faite, je tiens à souligner l’implication des équipes et de celles et ceux qui permettent au Fifo d’exister. Merci à vous ! Merci pour votre forte implication.
Merci également au public. Sans le soutien du public, un festival meurt. Le soutien du public est le meilleur thermomètre de la bonne tenue du festival.
Le temps de quelques jours, et ce depuis désormais 17 ans, Te Fare Tauhiti Nui – Maison de la culture devient chaque année le lieu de réunion de l’Océanie.
Le temps de quelques jours, toutes et tous nous parlons et échangeons d’une seule et même langue, celle du documentaire.
Aussi, il était important pour moi de vous accueillir car ce soir la Présidence est la demeure de l’Océanie.
Ce soir, la Polynésie française est fière et heureuse d’accueillir ses frères et sœurs océaniens.
Australie, îles Cook, Hawaii, Nouvelle-Zélande, Rapa Nui, Vanuatu, Wallis et Futuna,ˈIa ora na.
La liste des îles représentées est complétée par la présence exceptionnelle de Madame Annick Girardin, Ministre des Outre-mer originaire de saint Pierre et Miquelon, qui nous fait l’honneur d’échanger et de célébrer l’Océanie.
Par votre présence madame la Ministre, c’est l’ensemble des outre-mer français qui se joint également à nous, ce soir.
Cet intérêt que porte les outre-mer au Fifo n’est pas feint car comme vous le savez le Fifo a fait des émules à travers le monde avec le Festival International du Film documentaire Amazonie –Caraïbes (FIFAC) qui se déroule en Guyane ou encore le Festival International du Film documentaire de l’Océan Indien (FIFOI) qui se tiendra sur l’île de la Réunion.
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Ensemble, nous tous ici présents ce soir, nous représentons la diversité de ce que j’aime à qualifier comme le « continent bleu ».
Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps nos matahiapo, nos anciens, ne percevaient pas l’océan comme une limite ou une barrière.
Te Mōana nui ō Hīvā, notre immense océan sans frontière, est un lieu de vie, un lieu de légendes, un lieu d’histoires.
L’océan, ce n’est pas la limite entre l’espace de l’homme et l’espace de la nature.
L’océan pour nous, c’est ce lieu où nos ancêtres ont puisé la vie, un espace de transition où l’océanien se découvre et s’invente.
Pour moi, le Fifo est le marqueur de tout cela.
Regardez l’affiche du Fifo de cette année ! On y voit le hogi.
Le hogi, c’est ce moment unique où deux personnes se reconnaissent et ainsi partagent leur souffle.
Par cette action, nous nous reconnaissons comme frères et sœurs d’Océanie, membres de la grande famille océanienne.
Pendant un bref instant, nous allons de concert et regardons ensemble dans la même direction.
Pendant un bref instant, par notre union nous formons le souffle océanien.
C’est cela le Fifo, c’est le souffle océanien.
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La force de ce festival est de parvenir à nous amener à réfléchir sur nous-mêmes.
J’aimerais en cela prendre l’exemple d’un documentaire magnifique qui a obtenu en 2019 le Grand prix Fifo – France Télévisions, le film Anote’s Ark.
Ce documentaire réalisé par Matthieu Rytz a su mettre en valeur le combat de mon ami Anote Tong, alors président des Kiribati, face au changement climatique.
En regardant ce documentaire, il nous est impossible de détourner notre attention des enjeux climatiques qui nous attendent !
C’est aussi cela le Fifo, c’est un moment unique qui permet de porter notre attention, et notre reconnaissance, sur le combat mené par des océaniens pour faire entendre aux Pays du monde entier que nous devons tous aller dans le même sens.
Nous devons partager le même souffle de vie « hā ».
Nous devons agir pour nos enfants, agir pour nos océans, pour nos îles, pour assurer la survie des tous ces animaux et de toutes ces espèces qui ont forgé les légendes de nos îles et nourriront, j’en suis sûr, celles de demain.
C’est toute l’importance de la question de l’héritage que nous laisserons à nos générations futures
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite une excellente soirée.