Monsieur le Maire de la commune de Teva-I-Uta, cher Tāvana, ainsi que votre Conseil municipal,

Mesdames et Messieurs de l’association Fa’aravaianu’u,

Mesdames et Messieurs du Comité du Tourisme de Teva-I-Uta,

Mesdames et Messieurs nos partenaires des services du Pays,

Mesdames et Messieurs nos partenaires du secteur institutionnel et associatif,

Mesdames, Messieurs,

‘Ia ora na ! Puissiez-vous vivre !

‘Ia ora pā’āto’a na tātou ! Puissions-nous vivre, toutes et tous, ici présents !

Je vous remercie d’avoir répondu favorablement à notre invitation à participer à ces deux jours de célébration autour de la Journée Mondiale de l’Eau – Te Mahana nō te Vai i te Ao nei.

L’Organisation des Nations unies (ONU) a institué la date du 22 mars pour nous permettre de célébrer l’Eau dans le monde, et il en est ainsi depuis 1993.

Nous avons décidé de poursuivre nos célébrations en ce jour.

Grâce à votre participation, le peuple Mā’ohi pourra chanter et honorer, à sa manière, selon ses coutumes, cet élément essentiel à nos vies comme à celles de tous les êtres et de toutes les choses qui peuplent et ornent notre beau fenua et ce, à l’occasion de cet évènement qui nous rassemble en ce jour, et que nous avons rebaptisé « Te Vai, e Vāea », autrement dit « L’Eau, temps de Paix et d’Abondance », faisant ainsi écho au thème mondial retenu cette année, « L’Eau et la Paix ».

Ainsi, à travers le symbole culturel fort que représente l’eau pour les Polynésiens, en ce jour de rencontres et de moments de partage, je souhaiterai profiter de l’occasion pour attirer l’attention de tous sur un sujet d’actualité, à la fois grave et primordial, qui pourtant coule de source, dirais-je, et qui nous touche, au plus près de nos vies. Je veux parler de préservation, de conservation, de gestion durable et de développement de cette ressource fondamentale et indispensable qu’est l’eau, te vai.

Certes, les anciens Mā’ohi avaient posé le principe de permanence, de pérennité, de constance, d’éternité de l’élément « eau », allant jusqu’à le nommer du terme qui en réfère, Vai, exprimant ainsi l’idée de l’existence inaliénable, immuable et intemporelle de l’eau.

Mais, n’est-il pas vrai, aujourd’hui, et c’est hélas le constat inquiétant et alarmant que nous faisons, que ce magnifique concept de l’eau — qui traduit finalement notre représentation absolue de la Vie, et pour lequel en concevoir la disparition, même durant une petite fraction de seconde, serait pour nous, une absurdité sans nom —, ce superbe concept n’est plus désormais qu’un flux ininterrompu soumis au changement et aux aléas !

Cette année, nous avons voulu insuffler une énergie nouvelle à cet évènement, pour inviter tous les Polynésiens à se réapproprier ce principe mā’ohi de l’existence immuable de l’eau, de la nécessité de sa permanence, nécessaire à nos vies et à celle de tous les êtres qui nous entourent, et sans laquelle toute forme de vie serait impossible, sans laquelle nous n’existerions pas, ou peut-être plus, et depuis bien longtemps…

Et donc, quelle meilleure manière d’exalter nos traditions, de réactiver notre vision identitaire du monde, de vivre nos valeurs polynésiennes, sinon en célébrant ensemble la Journée Mondiale de l’Eau, ici, sur ces terres d’eaux, de sources, de cascades, de ruisseaux et de rivières, à Vaipāhī-i-Atehiti, où jaillissent les eaux claires et pures venues du cœur de notre belle île, ces eaux de prestige, ces eaux prodigieuses dénommées Tī’ura !

Cet évènement inédit nous appelle, chacune et chacun à la réflexion, à un retour sur nous-mêmes et à l’examen de notre conscience ; il nous permet de nous interroger sur QUI nous sommes, sur notre EXISTENCE, VAI : ‘o vai tātou ? Inaha, tē vai nei hoi tātou !

L’association Fa’aravaianu’u, que je tiens ici à remercier très chaleureusement, soutenue dans cette initiative par la commune de Teva I Uta et le comité du tourisme de Mataiea, a souhaité, aujourd’hui, nous accompagner dans cette interrogation existentielle, mais vitale pour chacun de nous, de même que pour tous les êtres et pour toutes les choses qui composent notre monde ; elle nous encourage aujourd’hui à cheminer tous ensemble, dans ces eaux prestigieuses, Tī’ura te pape i Vaipāhī i Atehiti, et à interroger ensemble ces eaux : « Te vai ē, ‘o vai ‘oe ? ».

Car le secret de notre existence durable, harmonieuse et immuable réside en l’Eau, tei roto i te Vai tōna vaira’a. L’Eau seule peut nous le révéler, puisqu’en elle réside le principe même de la vie absolue, de la réalité permanente de l’Être, te Vai.

Enfin, ces rites inédits, qui nous sont dévoilés aujourd’hui, permettent, non seulement de réunir des acteurs du monde culturel avec ceux du monde technique, dirons-nous, autour d’un même objectif, celui de la préservation et du développement de cette ressource essentielle, mais ils nous donnent surtout l’opportunité de nous faire redécouvrir nos us, coutumes et traditions liés à l’eau, pour mieux nous connaître en nous réappropriant certaines valeurs premières mā’ohi qu’elle recèle, telles la vie, le respect, la paix, « Te Vai, e Vāea », et pouvoir les transmettre aux bons soins des générations futures.

Nō reira, e teie mau hoa,

‘A fa’aora pā’āto’a ana’e tātou i te Vai !

‘A fa’atupu pā’āto’a ana’e tātou i tōna mau Maita’i !

‘Ia hotu te fenua, ‘ia hotu te parau o tō tāua nūna’a,

‘Ia rau ‘e ‘ia rau te huru o te ‘oto o te mau manu ri’i,

‘E ‘ia vai, ‘e ‘ia vai, ‘e ‘ia vai ā,

‘E ‘a tau, ‘e ‘a tau noa atu !

 

‘E, ‘eiaha ‘ia mo’ehia ia tātou ē :

Hō’ē ana’e o tātou nūna’a, te nūna’a Mā’ohi !

Hō’ē ana’e o tātou fenua, te fenua Mā’ohi !

Hō’ē ana’e o tātou tāvini, te nūna’a Mā’ohi !

 

Māuruuru i te fa’aro’ora’a mai

Je vous remercie pour votre attention.

 

‘Ia ora na !