Madame la Présidente de la FAPEEP,

Madame la ministre de l’Éducation,

Mesdames et messieurs les Tavana et élus,

Monsieur le Vice-recteur,

Mesdames et Messieurs les Présidents des associations de Parents d’élèves de l’enseignement public et privé,

Mesdames et Messieurs les parents d’élèves,

Mesdames et messieurs les invités, chers partenaires,

Chèr(e)s ami(e)s

Ia ora na,

 

Je suis impressionné, je vous l’avoue, par le nombre de participants à ce séminaire venus de toute la Polynésie française mais aussi par le contenu des interventions et la qualité des experts !

Bravo pour ce séminaire, madame la Présidente de la FAPEEP, bravo à votre équipe et merci au ministère de l’éducation et à la DGEE pour leur soutien !

Nous avions besoin de renouveler notre dialogue avec vous tant sur la forme que sur le fond. Je sais que la ministre et son cabinet s’y attèlent.

Cette clôture de séminaire me permet aussi de faire un bilan de ce qui a été fait pour nos enfants.

Ne vous méprenez pas, je sais que le chemin est encore long, semé d’embuches et qu’il y a encore des progrès à faire. Mais nous y arriverons si nous marchons main dans la main. Nous y arriverons si nous nous respectons et si nous dialoguons de manière constructive.

Je retiens dans les dernières mesures en faveur des élèves en matière d’éducation, la mise en œuvre de l’environnement numérique de travail (ENT) d’abord à titre expérimental, avec une généralisation en 2022 et 2023. Je m’étais engagé devant certains d’entre vous, il y a un peu plus d’un an, lors des assises du numérique à déployer cet ENT. C’est chose faite !

Autre action phare, le Cycle 3 à l’école, dispositif qui permet pour une partie des élèves de 6ème de retarder leur départ vers l’internat de l’île voisine. Je suis Papa et je sais à quel point ce dispositif est essentiel pour garder un an de plus à un âge encore très jeune la chaire de sa chaire.

De plus, la crise sanitaire a fragilisé, notamment socialement et économiquement, une partie de nos familles ! Le Pays a décidé d’augmenter de 50 millions la somme dévolue aux fonds sociaux des établissements ; c’est donc près de 130 millions qui sont affectés annuellement dans les budgets des collèges et les lycées publics dédiés à l’aide d’urgence aux familles !

Ces fonds sociaux viennent compléter les 630 millions de bourses du second degré et les 508 millions des bourses du supérieur attribuées chaque année ! C’est ainsi plus de 1,2 milliard annuel qui est consacré à l’aide à la scolarité.

Je vous sais aussi très impatients sur l’amélioration des conditions d’accueil de vos enfants; dans cet objectif, depuis plusieurs années et chaque année, le budget de l’éducation augmente !

Ainsi, c’est 1,6 milliard qui est consacré chaque année aux collèges et lycées en subventions, équipements divers et informatique !

Concernant les travaux, 9 grosses opérations sont en cours : le collège d’Atuona, le lycée Gauguin, le collège d’Arue, le collège de Mataura et le LP d’Uturoa.

Des opérations ont vu leurs études avancer :  Collège Nuku Hiva, Ua Pou, Lycée Diadème, futur lycée de Moorea, collège de Makemo, Paea, Lycée hôtelier…

Un effort particulier continue d’être fait sur les plateaux sportifs tant attendus : Hao, Faaroa, Tahaa, Lycée professionnel de Mahina…

Enfin, des opérations génériques ont été créées pour être plus réactif sur les aménagements et travaux des collèges et lycées. 420 millions y ont été consacrés ces deux dernières années

Mais le Pays ne limite pas son action aux seuls aspects financiers et matériels.

D’abord, nous avons tous pris conscience depuis plusieurs années des difficultés rencontrées par les élèves internes. La généralisation des WEI (Week End en internat) et des PLEI (plan de loisirs en internat) sur l’ensemble du territoire permet de sécuriser la vie de plusieurs centaines d’internes. Nous avons ainsi pour cette année scolaire consacré 445 millions pour 650 élèves en PLEI et 1 203 élèves en WEI, et l’année précédente 376 millions pour 721 élèves en PLEI et 1 104 élèves en WEI.

Sur le plan des enseignements, la ministre a défendu et a fait adopter récemment la loi de Pays sur le bilinguisme et sur la mise en œuvre de classes et d’écoles bilingues dans les premier et second degrés. Notre objectif est de sanctuariser dans l’école nos langues polynésiennes et notre culture dans l’identité de nos enfants et donc de notre Pays.

De la même manière, je tiens à vous rappeler la création en 2021 de l’enseignement de spécialité langues régionales Tahitien en première et terminale qui compte pour le baccalauréat, ainsi que du baccalauréat sciences et techniques du théâtre, de la musique et de la danse, dont les programmes sont résolument ancrés dans notre culture polynésienne,

Mais il faut aussi noter l’intégration des représentants des langues polynésiennes dans le conseil national des langues et cultures auprès du Premier ministre et dans le programme de recherche scientifique dédié au multilinguisme en Outre-mer.

Pour la rentrée 2022, seront mis en œuvre :

  • l’enseignement optionnel ORERO dès la classe de seconde qui compte pour l’obtention du baccalauréat,
  • le PPPE, parcours préparatoire au professorat des écoles, pour nos étudiants polynésiens. Ce parcours consiste à préparer une licence en alternance entre le lycée Gauguin et l’université pour une professionnalisation progressive et être mieux armé pour le concours de professeur des écoles. La note en Langues polynésiennes continue d’ailleurs d’être exigée pour être admis. Cette formation en alternance, dont le recrutement est en cours, rencontre un vif succès chez nos futurs étudiants.

Vous l’aurez compris, le Pays est particulièrement engagé, à la fois dans l’amélioration des conditions de vie de nos enfants, mais aussi dans la prise en compte de nos langues et notre culture dans les parcours scolaires et universitaires.

Mais le Pays a aussi l’ambition de former ses cadres, de promouvoir nos jeunes qui ont des compétences et l’envie de réussir !

Ainsi, permettez-moi de rappeler devant vous les avancées du Pays en matière de vie étudiante.

Notre ministre de l’Éducation, Christelle Lehartel, a fait évoluer en 2021 les textes réglementaires afin d’ajouter un 10ème mois aux bourses et aux prêts d’études bonifiés. Le gouvernement a en effet considéré que les études de nos enfants s’étalaient sur 10 mois et non 9, il était donc logique d’allonger le bénéfice des bourses du supérieur du Pays.

De la même manière, les bourses majorées sont désormais éligibles pour les formations suivies en Polynésie française et pas seulement pour les formations métropolitaines. Le dispositif des bourses majorées est destiné à financer des études supérieures identifiées en fonction des besoins exprimés par chacun des ministères pour l’avenir de notre Pays. La campagne pour l’année 2022-2023 va bientôt être ouverte… Chaque année, toutes les bourses ne sont pas attribuées faute de candidats…

Toujours dans l’objectif d’améliorer les conditions de vie des étudiants, la prime de premier équipement est désormais ouverte aux étudiants des îles sous le vent, des Tuamotu, des Gambier, des Marquises et des Australes ! La CVEC (contribution de vie étudiante et de campus) est remboursée depuis la modification du décret et grâce à une convention avec l’université, les étudiants boursiers n’avancent plus leurs frais d’inscription.

Les logements du Centre d’hébergement pour les étudiants sont en cours de rénovation et de nouvelles constructions ont été réalisées et d’autres sont désormais programmées.

Je ne m’attarderais pas sur les dispositifs spécifiques pour financer les parcours artistiques et sportifs qui permettent de valoriser les talents de nos enfants !

Tous ces nouveaux dispositifs rendent désormais indispensable l’ouverte d’un guichet unique à destination des étudiants que notre conseil des ministres a validé il y a 3 semaines : il sera hybride, à la fois dématérialisé et physique. Une première marche a été franchie depuis quinze jours avec le site internet « CAP sur l’hexagone » et la table ronde disponible sur la chaine YouTube de la DGEE qui consiste à former en ligne tous les étudiants qui ont le projet de continuer leur parcours universitaire hors Fenua.

Sans doute nous n’en faisons pas assez mais concrètement, nous avançons comme jamais depuis 4 ans !

Ces avancées ne doivent pas cacher nos difficultés actuelles ! La fédération des APE doit nous aider ! Vous devez nous aider à responsabiliser nos parents notamment sur deux problématiques majeures :

  • L’addiction aux écrans. Nous devons aider les jeunes mais aussi les parents à mieux gérer leur temps d’exposition aux écrans. Vous, APE, en lien avec les directeurs d’école et les chefs d’établissement des collèges et des lycées, aidez-nous à initier des actions, participez à des démarches de prévention de proximité. La ministre de l’Education et le ministre de la Santé ont présenté en conseil des ministres le dispositif « école en santé », expérimenté depuis 2017, et qui va connaître ces jours à venir une deuxième phase de labellisations pour près de 40 écoles et CJA concernant plus de 5000 élèves !

Vous avez toute votre place dans les comités de santé dans les écoles et les CJA, tout comme vous avez votre place dans les comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté dans le second degré !  Nous n’y arriverons pas sans vous, vous n’y arrivez pas sans nous !

  • La deuxième problématique majeure est l’absentéisme et le décrochage scolaire. Nos enfants DOIVENT revenir à l’école ! Avant la crise sanitaire, nous avions stabilisé nos statistiques mais la pandémie nous a fait reculer ! Alors que nous devrions avoir 5 à 6 % d’absence des élèves dans le premier degré et 7% d’absence dans le second degré, nous n’arrivons pas à repasser depuis plusieurs mois sous la barre des 10% ! Rendez-vous compte…. 1% d’élèves représente 500 élèves dans la rue, sur leur console, partout… sauf sur les bancs de leur école, leur collège et leur lycée pour construire leur avenir et celui de notre Pays !

La co-éducation n’est pas un vain mot ! Elle peut être difficile à mettre en œuvre, elle suppose un respect mutuel, elle exige que chacun reste à sa place tout en faisant que tout le monde collabore. Elle est nécessaire, indispensable… elle est même salvatrice face aux défis qui nous attendent.

La ministre a lancé les assises pour l’école polynésienne de demain. Vous y êtes associés et je compte sur vous pour que vous y participiez afin de nous donner votre vision de l’école.

Au regard de ce que nous avons déjà accompli depuis ces dernières années et compte tenu de tous nos projets pour les années à venir, je compte sur votre présidente de fédération et son équipe. Je compte aussi sur nos ministres de l’Education, de la Solidarité et de la Jeunesse pour renforcer nos liens, nos échanges, nos projets. Il nous importe à tous de proposer à nos enfants un chemin vers un avenir radieux dans un Pays porté par son identité et sa culture.

Je vous remercie encore pour votre invitation et je vous remercie par avance de me communiquer par l’intermédiaire de la ministre de l’Education les actes de ce séminaire. Ils me seront utiles, ils nous seront utiles pour l’ensemble de mon gouvernement, afin d’ancrer l’éducation au cœur de notre action.